Ce tome I des oeuvres de saint Augustin offre des traductions nouvelles de ses premiers écrits. En outre, il permet de lire la totalité des Dialogues philosophiques, dont beaucoup étaient jusqu'alors difficiles d'accès, voire introuvables.
Les Dialogues sont des textes fondateurs de la philosophie chrétienne, où foi et raison dialoguent ; où la première, loin de reléguer la seconde à l'arrière-plan ou, pire encore, de la discréditer, lui confère des lettres de noblesse. L'esprit peut gravir les degrés de la vérité grâce à la lumière que lui confère le Maître intérieur.
Quant aux Confessions, oeuvre majeure, elles inaugurent un genre que déclineront les siècles. Il s'agit du récit d'un voyage, celui de l'homme vers sa fin, qui est aussi son origine ; de l'image vers son modèle, en qui, au déni des miroirs, elle trouve consistance, plénitude et repos : Celui qui est «le Chemin, la Vérité et la Vie» (Jean, XIV, 6). Le vent de la grâce gonfle les voiles du navire, balaie les mirages qui retiendraient dans les ports et réduiraient à l'exil - ou voueraient à l'errance - la quête de la patrie. D'autres entreprendront cette traversée à la recherche d'eux-mêmes, habités par une certitude : la vérité rend libre - et cela quel que soit le nom qu'elle consent à revêtir, jusqu'à n'en plus avoir.
En août 410, Rome est pillée par Alaric. «L'univers s'écroule», écrit saint Jérôme. Le choc suscitera longtemps rancoeurs et polémiques : quelle protection avaient assurée à Rome les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, et les reliques de tant de martyrs ? Pour l'évêque d'Hippone, Augustin, la question n'est pas là. Dans son esprit se dessine une fresque où le désastre de 410 serait ramené à sa juste dimension - un événement parmi d'autres dans une histoire en train de se faire. Il publie en 413 les dix premiers livres de La Cité de Dieu, sans savoir que l'élaboration de l'ensemble - vingt-deux livres - lui prendrait treize années. La Cité de Dieu n'a donc rien d'un ouvrage de circonstance. Les livres I à X sont une entreprise de liquidation du paganisme religieux et culturel ; Augustin y réfute les thèses des païens, pour qui tout le bien procédait de l'observance des cultes anciens, et tout le mal de leur abandon. Viennent ensuite douze autres livres, qui définissent la nature des deux cités telles qu'elles vont selon l'éternelle sagesse de Dieu : «Deux amours ont bâti deux cités : celle de la terre par l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, celle du ciel par l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi». Dans Les Confessions, c'était au plus intime de chacun que se menait la lutte pour la primauté de l'amour de Dieu ou de l'amour de soi. La Cité de Dieu est, en quelque sorte, Les Confessions à l'échelle du monde.
Ce volume vient en quelque sorte résumer le parcours d'Augustin. Les oeuvres qu'il rassemble sont celles d'un pasteur, philosophe de surcroît, qui ne reniera jamais une exigence : l'exercice de l'intelligence dans l'approche du mystère. Les deux premiers ouvrages ouvrent une voie, en exprimant ce que devrait être toute catéchèse, tout enseignement de la Doctrina christiana. Puis Augustin, encore, s'affronte aux manichéens, et à leur système dualiste, qui mettrait l'homme hors jeu - partagé, sans choix ni liberté possibles, entre les deux principes du Bien et du Mal -, un homme qui ne serait que l'arène où s'affronteraient deux «dieux».
Vient ensuite l'un des chefs-d'oeuvre d'Augustin : La Trinité. Jamais sans doute on n'est descendu aussi profondément dans l'analyse de l'homme que ne le fait Augustin pour tenter de s'approcher - de s'approcher seulement - de ce Dieu un et trine, objet de dérision pour tant de païens.
Enfin, sur la grâce, des ouvrages qui, des siècles plus tard, embrasèrent l'histoire, et sans lesquels les mouvements de la Réforme, le jansénisme et le molinisme ne sauraient être compris. Avait-on oublié qu'Augustin, dans ces textes, ne voulait donner à l'homme que sa place, toute sa place mais rien que sa place ? Faut-il intenter un procès à ses lecteurs de l'usage qu'ils en feraient ?... Augustin dirait que Dieu, et Dieu seul, reconnaîtrait les siens...
Appuyés en principe sur le ?e??
???p???? de l'évêque du IVe siècle, ces Quatre Livres des Songes de Synesios, oeuvre du médecin polymathe Gerolamo Cardano (''Cardan''), représentent en fait la synthèse des savoirs renaissants en matière d'interprétation des songes.
L'auteur y montre ainsi sa parfaite connaissance de la tradition, fondée sur l'Onirocritique d'Artémidore de Dalde et relayée par les clés des songes médiévales, depuis le traité prêté à « Ahmet fils de Sirim médecin arabe », jusqu'aux songes Daniel. Critique, ce livre démontre systématiquement les limites de ces ouvrages et propose une méthode efficace de décryptage du langage onirique, répartissant les rêves en idola, rares, clairs et d'origine mystérieuse, et les innombrables visiones, où le rêve parle selon des codes symboliques complexes que Cardan s'emploie ici à démonter.
Boccace (1313-1375) Les Femmes illustres / De Mulieribus claris Texte établi par Vittorio Zaccaria. Traduction, introduction et notes de Jean-Yves Boriaud Livre broché - Multilangue 45,00 € 42,75 € Économisez 2,25 € (5 %) Résumé | Sommaire | Fiche technique Rédigé en 1361/2, le De mulieribus claris (Les Femmes illustres) de Boccace constitue la première collection, dans l?histoire occidentale, de biographies féminines (106). Inspiré, de l?aveu même de Boccace, par la lecture du De viris illustribus (Les Hommes Illustres) de son ami Pétrarque, cet ouvrage propose une compilation raisonnée des « histoires », païennes et chrétiennes, de femmes remarquables, dont Boccace met en exergue l?excellence, dans le bien ou le mal, quitte à tirer de ce « mal » la leçon de morale appropriée. On y retrouve donc de grandes silhouettes tracées par Tite-Live, Pline l?Ancien ou Suétone mais venues aussi de saint Jérôme ou de la Bible (le livre commence par une « biographie » d?Eve). Les propos dépréciatifs traditionnels, hérités des deux antiquités, sur la faiblesse de caractère des femmes, n?y manquent certes pas mais transparaît déjà, dans la louange de figures comme celles de Nicostrata ou Epicharis, une évolution certaine des mentalités, provoquée par les prodromes de la réflexion humaniste sur les vertus féminines. Ce livre, vite traduit en français (Laurent de Premierfait) ou en allemand (Heinrich Steinhöwel) marqua fortement son époque puisqu?y puisèrent aussi bien Chaucer pour The Canterbury Tales que Christine de Pisan, en 1405, pour son Livre de la cité des dames. Dans cet ouvrage d?inspiration nouvelle, Boccace donne donc au lecteur moderne un aperçu, vaste et souvent piquant, des attitudes médiévales à l?égard des femmes, à un moment où les élites renaissantes vont changer leur regard sur les potentialités féminines.
Quelques mois avant sa mort en 1576, Gerolamo Cardano (notre ''Cardan'', né en 1501 à Pavie) se lance dans la rédaction de ce Livre de ma vie, en cinquante-quatre chapitres, dont il n'aura pas le temps de donner une version définitive, pour autant que l'expression ait un sens chez cet éternel insatisfait, toujours prêt à amender, voire à détruire celles de ses oeuvres qu'il juge inabouties.
Moins connu que son aîné marcus tullius, quintus cicéron apporta à son frère qui se lançait dans la politique son expérience du "terrain".
On pourrait sous-titrer ce manuel l'art de conquérir des voix ou encore : l'art de la démagogie. frisant le cynisme, quintus énumère en effet toutes les "ficelles" d'une campagne réussie. comment manifester à chacun une "vraie" sollicitude, comment se constituer une clientèle d'obligés reconnaissants. si quintus cicéron ne s'embarrassait pas de scrupules, la méthode avait du bon puisque marcus tullius fut élu.
En réponse à son frère quintus, on trouvera de marcus une brillante leçon sur l'art de gouverner une province. "candidats néophytes et hommes politiques chevronnés trouveront dans ce texte de judicieux conseils pour remporter les élections, du rôle de la poignée de main à la nécessité d'avoir des amis riches, en passant par les vertus du mensonge. " olivier chapelle.