A l'aube de la littérature européenne, le récit d'une guerre qui aurait eu lieu à Troie vers 1250 avant l'ère chrétienne. Homère le mystérieux aveugle se souvient et chante quelques siècles plus tard. Il raconte le siège impossible des Achéens devant Troie. Leur champion, Achille, s'est retiré du combat, par colère contre Agamemnon, le chef de l'armée. Hector, le meilleur Troyen, soutenu par Zeus, en profite pour briller et acculer les Achéens à leurs navires...Plus de 16000 vers. Une épopée en 24 chants. Une architecture grandiose. Un sublime indépassable. L'oeuvre la plus accomplie d'Homère selon Aristote. L'école de toute poésie et davantage encore. Celle de l'immortalité et de tous les rêves de gloire et de renom. La nostalgie de la paix et du bonheur perdu, l'exaltation de la vie éphémère. La référence absolue pour toute discussion sur le sens de la vie et sur l'art.Ce texte fondateur est enfin rendu accessible dans une traduction qui vise à en transposer le rythme, à en recréer le rituel langagier, pour redonner une chance à la voix épique en français. Vingt ans de labeur, le temps de prendre Troie et de rentrer à Ithaque, pour le traducteur qui a dit et fait dire différentes étapes de son texte lors de lectures intégrales en 2005-2006 à la Sorbonne, Avignon et Athènes.
Né en 1960, Philippe Brunet, helléniste, professeur à l'université de Rouen, est spécialiste de la poésie antique, dont il restitue la voix en s'accompagnant d'une lyre. Il a publié Sappho, Hésiode, la Batrachomyomachie, Antigone. Avec la compagnie Démodocos, il recrée le répertoire théâtral antique ; il a monté les Perses, la trilogie de l'Orestie, les Grenouilles, Antigone, Circé et de nombreuses adaptations de l'Odyssée.
" Les poètes, les philosophes et les érudits européens s'accordaient largement à penser que l'Antigone de Sophocle n'était pas seulement la plus grande des tragédies grecques mais que, de toutes les oeuvres d'art produites par l'esprit humain, c'était aussi celle qui s'approchait le plus de la perfection.
" George Steiner, Les Antigones (1984)
Le premmier livre d'Homère imprimé à la Renaissance : un croisement entre la Chanson de Roland et Rabelais, rétrécit aux dimension de la fable d'Erope. Le poème, trois fois traduit par Leopardi, trop vite oublié, est enfin accessible dans une nouvelle édition, qui se fonde sur un manuscrit du Xe siècle, et dans une nouvelle traduction à scander en tapotant du doigt les temps de l'hexamètre :
Jadis un rat altéré qui, fuyait une altière belette, laissait tremper ses moustaches non loin dans l'eau d'une mare, et goûtait la douceur du courant. Un charmant Polyphème, amideleau, l'aperçut...