Marcel Marceau a profondément marqué l'art du mime avec Bip, personnage qu'il a inventé et porté sur les scènes du monde entier pendant soixante ans. Il inspirera, entre autres, le moonwalk de Michael Jackson et les chorégraphies de David Bowie. Quelques années avant sa mort, il confia à ses enfants un manuscrit, dans lequel il relate sa vie, de son enfance heureuse à Strasbourg au début de sa carrière internationale en passant par la guerre et ses années dans la Résistance. Le livre paraîtra à l'occasion du centenaire de sa naissance et sera agrémenté de 150 documents inédits, d'une préface rédigée par ses filles, d'une chronologie biographie et d'une bibliographie exhaustive.
Seule oeuvre écrite pour le théâtre en 1993, Gabriel Garcia Marquez utilise le prétexte de l'annonce d'une grande fête pour les 25 ans de leur mariage, organisée par le mari, qui, assis sur un fauteuil anglais, lit son journal et n'apparaitra jamais, pour libérer la parole de son épouse Graciela.
On retrouve dans ce monologue, cette nouvelle théâtralisée, tous les thèmes de l'oeuvre de G. Garcia Marquez. Le regard de l'auteur sur la civilisation et la nature humaine se veut tour à tour ironique, désabusé, méditatif. Il y peint un tableau à l'acide des classes dominantes.
Daniel Mesguich est tout à la fois metteur en scène, comédien, acteur et professeur d'art dramatique... Il parle ici admirablement de cet art dont il est un des maîtres incontestés.
« Le théâtre est rayonnement sans borne, éternellement infini dans tous les univers, mais ce rayonnement est éphémère. Il vise à l'éternité, mais ne dure chaque fois que deux heures, c'est-à-dire à peu près zéro seconde... Rien ne persiste, pas de traces, rien ne reste. La seule chose ineffaçable, absolument ineffaçable - même quand le soleil, notre étoile, ayant commencé de s'éteindre, il n'y aura plus personne dans l'univers pour s'en souvenir -, la seule chose irrattrapable, même par un dieu tout puissant, c'est le futur antérieur. C'est que ça aura eu lieu... Oui, comme la vie. », Daniel Mesguich.
Par quelle magie, quand l'humour de tous les autres grands auteurs ne cesse de s'affadir avec le temps, sa force comique conserve-t-elle, aujourd'hui encore, toute sa puissance ? Pourquoi ses héros, réduits à quelques traits ou traversés d'aspirations contradictoires, animés par des lubies, aveugles à eux-mêmes, parviennent-ils à nous révéler des dimensions insoupçonnées de la condition humaine ? Comment le pur plaisir du jeu théâtral et de ses variations, premier moteur de ses pièces, devient-il, sous sa plume, un instrument de précision capable de dévoiler les motivations les plus secrètes des personnages ?
C'est que Molière est le seul auteur (hormis peut-être, à ce niveau, Charlie Chaplin) dont le génie découle entièrement de celui qu'il avait comme acteur. Au demeurant, si l'on veut en révéler toute la profondeur, il faut aborder ses comédies comme des partitions musicales : pour nous faire ressentir les vrais enjeux de la pièce, les acteurs doivent y déchiffrer les émotions, sans cesse changeantes et surprenantes, qu'ils auront à vivre sur la scène. Chez Molière, en effet, ce sont les émotions qui révèlent et jugent ce que les actes, les pensées et les paroles des personnages travestissent.
Sous cet angle, l'originalité de Molière apparaît avec une évidence et une simplicité nouvelles : les milliers d'ouvrages brillants qui lui ont été consacrés ont eu tendance à estomper les intentions du dramaturge, à force d'interprétations conceptuelles, morales, esthétiques ou historiques. Ce retour amoureux au Molière des origines, qui est le Molière de toujours et de demain, est celui que nous propose ici le 463e Sociétaire de la Comédie française, Francis Huster.
Cécile Sorel a été le symbole d'une époque, celle des « grandes cocottes » (ou grandes coquettes) dont on imagine difficilement aujourd'hui à la fois la notoriété et l'influence. C'était juste avant l'apparition des premières grandes stars que le cinéma fera naître à partir de 1940. Sa notoriété lui conférait d'ailleurs un rôle de représentation à l'étranger où elle incarnait l'élégance, la culture mais aussi une certaine forme de légèreté à la française.
Sa vie se découpe en trois grandes étapes : d'abord une longue carrière à la Comédie Française (1904-1933), puis dans le théâtre de variétés et au music-hall avant, en 1950, de devenir... religieuse dans le tiers-ordre franciscain.
Il était temps de raconter les extravagances en tous genres de cette femme au parcours exceptionnel et plein de surprises, au coeur du Tout-Paris des arts, des lettres et de la politique (autour d'elle on croise Barrès, d'Annunzio, Proust, Coco Chanel, Clemenceau, Colette, Mussolini, Rostand, Guitry...), libre dans ses amours, moderne dans ses opinions, à la fois frivole et perfectionniste, légère et exigeante, curieuse de tout, grande comédienne, pouvant tout se permettre puisqu'on lui permettait tout, défiant la vieillesse et les médisances avec arrogance et courage, puis se mettant entre les mains de Dieu... sans renoncer pour autant à son excentricité.
« Imagine toi riche de possibilités insoupçonnées. Rêve haut et fort, place les barres sur des hauteurs venteuses, fais-toi peur, ne te limite pas, explore et tremble. ».
Philippe Torreton, dans une longue lettre émouvante et poétique, livre sa passion pour le théâtre. Il parle de ces sentiers que le futur comédien aura à défricher, raconte le trac, les découragements, les joies et les doutes, la solitude, la ténacité mais aussi le goût pour l'inattendu et l'éphémère. Un cheminement comme une longue quête de connaissance de soi grâce aux autres. Il nous dit l'importance du texte, remet en cause la notion même de personnage et invite à nous concentrer sur « l'impérieux souci de dire quelque chose à quelqu'un ». Il évoque ses rencontres avec comédiens et metteurs en scène pour mieux partager son expérience. Voici une déclaration d'amour au métier d'acteur, une formidable transmission autant qu'une leçon de vie généreuse et inspirante pour nous tous.
Transformer le théâtre, c'est aussi révolutionner notre vie. Publié en 1938, alors qu'il vient d'être interné, «Le Théâtre et son double» est un recueil de conférences, articles et lettres dans lequel Artaud entend "briser le langage pour toucher la vie". Il y développe notamment, en deux célèbres manifestes, son concept de "théâtre de la cruauté". Il y défend la dimension sacrée du théâtre, la prééminence du langage du corps sur le texte, et accorde au metteur en scène ("maître de cérémonies sacrées") plus d'importance qu'à l'auteur. Il y montre aussi que le théâtre est comme une seconde réalité, une "réalité virtuelle". Cette édition est complétée par un avant-propos de l'éditeur, ainsi qu'un dossier sur la réception de l'oeuvre, une synthèse biographique, la bibliographie des livres d'Artaud et quelques pistes de lecture
Cet ouvrage dévoile le fruit de recherches récentes menées autour de la figure de Molière : l'homme, son destin, sa carrière et son art. Un travail d'envergure, mené à partir des archives -dessins, portraits, documents, commentaires... permet de distinguer le mythe et la réalité de la légende Molière.
Véritable emblème de la culture française, Molière fait l'unanimité tout en restant subversif par le rire qu'il provoque sur les questions les plus graves. Il ne cesse d'interroger notre rapport au vrai, à l'authenticité des sentiments et des opinions, nos fourvoiements et nos croyances pour dégager les traits de la nature humaine.
Ce livre, richement illustré, témoigne également du rayonnement de l'oeuvre de Molière à travers les mises en scène, l'édition, l'étude à l'école, l'interprétation de ses pièces dans tous les pays du monde.
Pour les 100 ans de la mort de Sarah Bernhardt, Elizabeth Gouslan retrace l'incroyable parcours de ce monstre sacré, une féministe avant l'heure qui fit scandale à son époque.
Son nom ? Une légende. Sa vie ? Un roman truffé d'intrigues amoureuses, de scandales, de triomphes et d'exploits. Fille d'une demi-mondaine et d'un père qu'elle n'a presque pas connu, Sarah était vouée à un destin misérable. Mais elle rebat les cartes. La jeune fille aux yeux de chat se réinvente en idole. L'Odéon, la Comédie-Française : elle n'a pas vingt-cinq ans et le Tout-Paris est à ses pieds.
Surdouée, culottée, Sarah veut davantage. Prête à conquérir le monde, elle part pour de gigantesques tournées, exportant le génie français sur tous les continents. Partout on la célèbre, on l'adule. Côté coeur, son tableau de chasse impressionne : hommes et femmes célèbres succombent à son charme. Côté cour, l'artiste se double d'une femme d'affaires avisée qui utilise habilement la presse, les mécènes et la publicité.
Sarah provoque, choque, anticipe les modes. Sur scène, travestie, elle joue Hamlet ou l'Aiglon, s'appropriant le répertoire masculin.
Sculptrice, peintre et directrice de son propre théâtre, elle s'engage aussi dans toutes les grandes causes de son époque, comme lors de l'affaire Dreyfus.
Pour raconter ce fabuleux destin, Elizabeth Gouslan convoque Julia Bartet, grande sociétaire de la Comédie-Française, rivale devenue amie de Sarah, qui nous entraîne dans les coulisses du Second Empire, de la Belle Époque et des Années folles où ce monstre sacré régna sans partage.
Combien de personnages, de scènes ou de répliques comiques de Molière êtes-vous capables de citer?Le dramaturge a composé une trentaine de comédies; quatre cents ans plus tard, la magie continue d'opérer:nous rions en les lisant. À travers cette anthologie, savourez le best of de l'humoriste!
La nouvelle pièce de Patrice Trigano met en scène l'artiste peintre Séraphine Louis dite Séraphine de Senlis, née le 3 septembre 1864 à Arsy et morte le 11 décembre 1942 à Villers-sous-Erquery dans ce même département. Ma Séraphine est une pièce de théâtre consacrée à la vie de la célèbre femme de ménage schizophrène devenue peintre de génie, à travers le récit de Wilhelm Uhde, marchand d'art allemand, expulsé de France lors de la Première Guerre mondiale, spolié de ses tableaux, puis déchu de sa nationalité allemande en raison de ses engagements pacifistes, de son soutien à l'art réputé dégénéré et de son homosexualité.
Complet, cet ouvrage propose un panorama de l'histoire du théâtre, de l'Antiquité à l'époque contemporaine. Organisé par siècles, il propose pour chacun un parcours original, clair et vivant : Un déroulé chronologique. Une description des genres théâtraux, de la farce au théâtre d'idées. Des focus sur les auteurs, les metteurs en scène et les comédiens. Des clés pour comprendre le contexte social, économique et politique. Des encadrés sur l'évolution de la dramaturgie et les techniques de représentation. Un index des personnes et des oeuvres facilite sa consultation.
Nouvelle édition revue et augmentée.
Raconter le Monde, ma part misérable et infime du Monde, la part qui me revient, l'écrire et la mettre en scène, en construire à peine, une fois encore, l'éclair, la dureté, en dire avec lucidité l'évidence. Montrer sur le théâtre la force exacte qui nous saisit parfois, cela, exactement cela, les hommes et les femmes tels qu'ils sont, la beauté et l'horreur de leurs échanges et la mélancolie aussitôt qui les prend lorsque cette beauté et cette horreur se perdent, s'enfuient et cherchent à se détruire elles-mêmes, effrayées de leurs propres démons. Dire aux autres, s'avancer dans la lumière et redire aux autres, une fois encore, la grâce suspendue de la rencontre, l'arrêt entre deux êtres, l'instant exact de l'amour, la douceur infinie de l'apaisement, tenter de dire à voix basse la pureté parfaite de la Mort à l'oeuvre, le refus de la peur, et le hurlement pourtant, soudain, de la haine, le cri, notre panique et notre détresse d'enfant, et se cacher la tête entre les mains, et la lassitude des corps après le désir, la fatigue après la souffrance et l'épuisment après la terreur.
Ce volume est composé d'articles et d'éditoriaux commandés à Jean-Luc Lagarce par les théâtres et des revues. Il est établi d'après l'ordre chronologique d'écriture des textes. La présente édition intègre les exergues aux éditoriaux écrits pour le Théâtre Granit tels qu'ils apparaissent dans le contexte original.
Une femme dont on ne connaîtra jamais le nom raconte l'histoire de sa rencontre et de sa relation avec son mari, dans un monologue au ton léger et décalé.
Cependant, la comédie joyeuse des débuts - rencontre truculente dans une file d'attente d'EasyJet, relation amoureuse et enfants - vire rapidement au drame.
Scénariste réputé et maître de l'asphyxie, l'auteur ciselle un foudroyant retournement de situation.
Comment bascule--t--on de l'idylle à l'horreur la plus brutale ?
Qu'est--ce qui pousse un être humain à commettre l'impensable ?
Denis Kelly explore les ressorts enfouis de la masculinité, des relations amoureuses, de la filiation et de la folie, à travers cette puissante tragédie, jouissive et mélancolique.
La fécondité véritable d'Artaud est celle d'un discours qui porte en lui la force d'une pensée sur le théâtre visant à briser les frontières de ce qui est. Comme le rappelait Grotowski : « Artaud est un poète du théâtre, c'est-à-dire un poète des possibilités ».
C'est cette ouverture des possibles qu'il faut chercher dans les textes d'Artaud, en n'oubliant pas de se rappeler sa vision de la force des mots, habités par une énergie capable de rejoindre la force des gestes. De cette fusion de moyens d'expression chargés de force naîtra, pour le théâtre, un pouvoir d'efficacité comparable à une authentique action magique. Une efficacité capable d'atteindre le spectateur dans son esprit mais aussi dans son corps. Peut-être pourrait-il en être ainsi pour certains lecteurs ...
La beauté mais aussi la difficulté des textes d'Artaud vient aussi de l'importance de leur dimension poétique, de l'énergie d'une parole qui s'avance par métaphores et se charge de visions. Mais de visions dessinant pour le théâtre un horizon limite vers lequel se diriger, traçant ainsi un chemin vers la quête de réponses concrètes. En effet la pensée du théâtre qu'il propose n'en porte pas moins en elle, dans sa radicalité, l'ouverture aux enjeux concrets de la mise en scène dans son travail sur le langage, sur l'espace, sur le jeu de l'acteur, sur la relation au spectateur. Artaud n'ignore rien de la matérialité scénique, mais il la charge d'une signification qui doit dépasser cette simple matérialité.
Les textes d'Artaud tracent le chemin vers un modèle rituel que les grandes expériences des années soixante ( Brook, Grotowski, le Living theatre, Barba) se sont réapproprié et qui habite encore certaines expériences contemporaines comme celle de Romeo Castellucci.
Les dialogues de 3 films majeurs de l'enfant terrible du cinéma allemand.
Maman Küsters apprend que son mari, ouvrier dans une usine chimique, s'est suicidé après avoir tué son patron.
La presse à scandales harcèle la veuve.
Pression médiatique, conflits de classe et engagement politique s'entremêlent avec brio dans ce drame.
Franz, jeune homme d'origine modeste, gagne une importante somme d'argent au loto.
Il s'entiche alors d'Eugen, jeune bourgeois aux goûts de luxe.
Eugen usera de ses charmes pour lui inculquer les bonnes manières tout en le pillant, menant ainsi Franz à sa perte.
Emmi, veuve d'une soixantaine d'années, rencontre Ali, jeune immigré, dans un café.
Il s'installe chez elle dès le lendemain et ils se marient.
Leur romance à contrecourant scandalise l'Allemagne des années 70.
Comment cette relation résistera--t--elle à l'intolérance et aux préjugés ?
Ce livre est conçu comme un reportage dans les coulisses de la Comédie-Française, un journal de bord de la vie quotidienne : des sous-sols à la coupole, du bureau de l'administrateur général aux différents ateliers, des loges à la cantine... Mi-enquête, mi-documentaire, le livre se veut résolument moderne, contemporain, croqué sur le vif - sans se priver de références à l'histoire et au passé de cette scène mythique du théâtre français.
En immersion de septembre à décembre 2015, Laetitia Cénac, auteur, et Damien Roudeau, illustrateur, se sont mêlés aux acteurs et aux techniciens, le temps d'une saison, pour raconter sur un mode enlevé et didactique le fonctionnement de la maison de Molière.
Horatio est un personnage d'Hamlet, de William Shakespeare. Il est l'ami loyal du prince Hamlet, apparaît souvent à ses côtés et se trouve chargé de raconter son histoire après sa mort. Georges Banu, spectateur inlassable de la scène européenne, a entendu les voix essentielles des grands metteurs en scène de sa génération. Il revient sur leurs rencontres, l'amitié qu'ils ont partagée, la façon dont ils se sont dévoués, ensemble, au théâtre. L'auteur esquisse ici un livre autobiographique.
Ariane Mnouchkine, une des plus grandes figures de la scène française, se dévoile au travers d'entretiens menés par la rédactrice en chef de Télérama. Ils offrent un aperçu de son travail et de ses combats et proposent un panorama du théâtre au cours de ces cinquante dernières années. Publié en 2005, ce livre est ici mis à jour et comporte deux chapitres inédits.
* L'oeuvre poétique de Marceline Desbordes-Valmore occupe une place à part au sein du Romantisme : proche du théâtre, des traditions orales et populaires, et marquée par une inventivité exceptionnelle. Elle est connue en particulier pour ses poèmes amoureux, ses romances et ses poésies tournées vers l'enfance. Choix et préface par Christine Planté, spécialiste de M. Desbordes-Valmore. * Née en 1786 à Douai, Marceline Desbordes-Valmore devient actrice de théâtre. Séduite par un homme qui lui fait un enfant puis l'abandonne, elle épouse à 32 ans un acteur sans talent. Malgré une vie difficile, et sans être instruite, elle laissera une oeuvre composée de plusieurs volumes de poésies, de romans pour la jeunesse et d'une ample correspondance. Elle meurt en 1859 à Paris.
Suite des carnets de Patrice Chéreau (1944-2013), acteur, scénariste, metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, il a joué un rôle majeur sur la scène artistique et culturelle européenne durant plus de quarante ans.
Ce premier volume se consacre aux années de jeunesse de Patrice Chéreau, de sa première mise en scène en 1963 («L'Intervention »de Victor Hugo) à la création du «Prix de la révolte au marché noir »au Théâtre de la Commune à Aubervilliers en 1968. Pendant ces cinq ans, le lecteur suivra les réflexions du metteur en scène depuis ses débuts dans le groupe théâtral du Lycée Louis-le-Grand au Festival d'Erlangen (1963-65), de Gennevilliers à Sartrouville (1966-69). Devant cette oeuvre monumentale aux fabuleux travaux préparatoires, conservés à l'IMEC, il a fallu renoncer à l'exhaustivité. Voici une sélection de notes, restituées chronologiquement, dans lesquelles le metteur en scène pense son travail, analyse une pièce, cherche son geste et évoque ses collaborations. Dès ses premières mises en scène, Patrice Chéreau prend l'habitude de dater ses notes, couchées à la hâte, le plus souvent sur des feuilles volantes qu'il émaille de nombreux croquis. On y lit qu'il travaille simultanément sur différents projets, que l'artiste change de paradigme médiatique, pensant d'abord le théâtre avec la grammaire de la peinture avant de lui préférer celle du cinéma. En parcourant ces écrits et ces dessins, c'est la pensée, la définition de l'esthétique, le discours sur le monde du metteur en scène et les questions politiques de son temps qui apparaissent au lecteur. Ces écrits sont aussi la trace de ses lectures marxistes à partir desquelles il analyse les oeuvres littéraires et les rapports de forces dans les sociétés. On y retrouve enfin l'admiration de Patrice Chéreau pour Bertolt Brecht et le Berliner Ensemble, sa tentative d'un théâtre militant à Sartrouville qui précède un intérêt marqué pour la troupe américaine du Bread and Puppet Theatre.
Ni autobiographie classique, ni thèse sur le théâtre, Oublier le temps étire le fil des souvenirs. Ancrés dans un monde de sensations, à la fois précis et évanescents, ils se manifestent sous la forme de réminiscences - bribes qui s'appellent mutuellement, comme pour esquisser une vaste réponse à la question de savoir comment on en vient au théâtre. Peter Brook montre combien une vie peut être habitée par une vocation autant qu'elle peut la faire.
L'auteur relate dans cet ouvrage ses débuts à Londres, son installation à Paris, ses rapports avec le groupe Gurdjieff, ainsi que ses rencontres avec des figures culturelles marquantes de la vie culturelle française et internationale.
À la manière des Suppliants ou d'Ombre (Eurydice parle), Sur la voie royale est un texte--fleuve, qui charrie différentes voix.
Tel un pamphlet poétique, écrit par l'Autrichienne en réaction à l'élection de Donald Trump, cette expression de l'excès repousse les limites de l'écriture.
Il incarne l'histoire millénaire de l'autoritarisme, de l'exclusion, de la haine brutale de toute pensée et toute forme de ré--action, dans un style poétique et incisif.