Le récit inédit de la femme qui sauva soixante mille oeuvres d'art pillées par les nazis.
Cette femme a sauvé plus de soixante mille oeuvres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Mais personne ne connaît son nom : Rose Valland.
Lorsque Goering débarque à Paris pour se servir parmi les collections spoliées aux Juifs, elle est là, qui espionne, fondue dans le décor, insoupçonnable. Elle voit et note tout. Les titres, les artistes, les propriétaires, les origines et les destinations. Au risque d'être fusillée ou déportée.
Elle poursuit sa mission de justice jusqu'à sa mort, mais son obsession du secret touche jusqu'à sa vie privée, jugée inavouable.
Pour résister, il faut savoir disparaître.
Le roman de sa vie lui redonne sa place dans l'Histoire.
Une biographie ardente, qui a l'allure d'un roman d'aventures Jérôme Garcin, L'Obs
À l'occasion des 40 ans de la mort de Georges Perec (1936-1982), voici une nouvelle édition de l'album illustré de Georges Perec et Robert Bober paru en 1995 et consacré à Ellis Island.
Description scrupuleuse de l'île par où transitèrent, de 1892 à 1924, tout près de la statue de la Liberté à New York, près de seize millions d'émigrants en provenance d'Europe. Il permet, dans sa nudité, de comprendre l'importance qu'eut pour Georges Perec cette confrontation avec le lieu même de la dispersion, de la clôture, de l'errance et de l'espoir. Avec de nombreuses reproductions issues du film documentaire réalisé par Rober t Bober.
Dans cet essai - qui se lit comme un roman -, le grand historien de la Révolution désensorcelle la sorcière : il la réhabilite, en montrant qu'elle n'est que le résultat d'une époque. Dans la société féodale du Moyen Âge, elle est l'expression du désespoir du peuple. À travers la sorcière, c'est à la femme que Michelet s'intéresse : elle dont la servitude absolue la conduit à transgresser les règles établies par l'Église et le pouvoir. Il met en avant sa féminité, son humanité, son innocence : ce par quoi elle subvertit tout discours visant à la cerner. En l'arrachant aux terrifiants manuels d'Inquisition et aux insupportables comptes rendus de procès, en faisant sentir ce qu'il y a d'insaisissable dans la figure de la sorcière, il la rend à sa dimension poétique.
En 1988, Claire rencontre François Mitterrand. Elle est étudiante en droit, il est président de la République. Cinquante ans de vie les séparent. Ils s'aiment à huis clos, jusqu'à la fin, en 1996. Voici révélé le dernier secret du grand président.
À la fois récit amoureux et histoire d'un règne, ce livre exceptionnel mêle portraits, dialogues, souvenirs, déjeuners à l'Élysée, soirées, lectures, promenades sur les quais de la Seine, carnets, temps volé au temps. Dans une langue magnifique et pure, au plus proche de ces deux êtres, comme un grand tableau au Louvre où se dessinent amour et mort, Solenn de Royer nous offre des pages intimes et politiques, qu'à votre tour vous n'oublierez jamais.
Au début du vingtième siècle, dans une haute vallée pyrénéenne dont l'isolement a limité l'influence de la religion chrétienne et du patriarcat, Seuvia, aînée et donc tête d'une maison-souche, décide de concevoir un enfant pour l'offrir à une autre femme qui ne peut pas en avoir. Ce don longuement réfléchi pallie la souffrance du couple-ami et donne naissance à une nouvelle maison.
En prenant la guerre civile espagnole pour toile de fond, ce récit nous fait découvrir une société montagnarde où la femme bénéficie d'un statut particulier : bien au-delà de sa fonction de mère, celle-ci s'impose comme pilier essentiel et fondateur d'une communauté qui plonge ses racines dans les arbres, les pierres et les légendes enchantées.
« Pourquoi, pourquoi ? Fais chier avec tes pourquoi ! Au bout du compte, il n'y a qu'une alternative fondamentale, immédiate, sans appel : c'est eux ou nous. Ce n'est plus la banalité du mal, c'est la normalité du mal. » L'enfant avait onze ans et il ne comprenait pas le jeu des adultes, « je te tue - tu me tues-par la barbichette ». Il ne comprenait pas non plus pourquoi son père, colosse bienveillant, restait immobile, allongé sur une dalle de marbre à la morgue d'Alger en cet hiver 1962.
L'enfant a grandi, il est devenu grand reporter. Il a sillonné le monde en quête de réponses, pour y trouver les raisons de la violence, de la douleur et de la mort. En navigateur frénétique qui vogue de port en port, de Beyrouth à Sarajevo, de Jérusalem à Bagdad, des profondeurs de l'Amazonie aux charniers du Rwanda.
Un long voyage de toute une vie à la manière d'Ulysse, porté par les vagues et la tempête et qui affronte les monstres marins et les sorcières, finit par descendre aux Enfers avant d'en revenir, pour retrouver la lumière du monde d'en haut. Un long voyage de l'ombre vers la lumière de la vie.
Avant d'être l'auteur mondialement connu du chef-d'oeuvre Vie et destin, Vassili Grossman a été lors de la Seconde Guerre mondiale correspondant de guerre pour Krasnaïa Zvezda, l'organe officiel des forces soviétiques, suivant l'Armée rouge au coeur des combats. L'agression nazie en 1941, l'arrivée des troupes russes à Treblinka, l'entrée dans Berlin en ruines, la capitulation en mai 1945 : l'auteur de Vie et destin a décrit tous ces événements, tirant de cette expérience quantité de récits à la lisière de la fiction et du reportage. Ce volume rassemble une partie de ces textes méconnus, hybrides, passionnants pour les liens qu'ils permettent d'établir entre documentaire et fiction. Années de guerre est en quelque sorte une version fragmentaire d'épisodes et de personnages que l'on retrouvera dans les romans Pour une juste cause et Vie et destin. C'est dans ces pages que prennent vie le soldat Gromov et son lance-roquette antichar ou les tireurs d'élite Tchékhov et Zaïtsev, d'autres encore, personnages héroïques et souffrants, figures vivantes devenues classiques de la littérature mondiale.
Constitué de récits héroïques, dramatiques ou glaçants, Années de guerre est tout autant un formidable recueil littéraire qu'un extraordinaire document pour l'histoire.
Dita Kraus n'a que quatorze ans lorsqu'elle devient la bibliothécaire d'Auschwitz. Grâce à elle, les enfants s'évadent par la lecture. Dans son bloc, un autre jeune homme accomplit des miracles, il s'appelle Otto et réalise des tours de magie...
À la Libération, Otto et Dita se marient, sont emportés par le vent de l'histoire et cherchent à échapper aux Soviétiques. C'est le grand départ pour Israël.
Sa vie durant, Dita est restée une passeuse de savoir. Elle s'est battue pour l'éducation des esprits en devenant professeure, puis en allant témoigner aux quatre coins du monde afin d'honorer la mémoire des victimes de la Shoah et éviter que de telles atrocités se reproduisent.
«Je suis né le 21 novembre 1957, pas loin du jour des morts. Je donne cette date une fois pour toutes. Elle servira de repère dans le désordre chronologique du récit qui va suivre, écrit à la billebaude, par petites touches, en forme de palimpseste heureux, et qui s'achève à peu près à la fin des années 1960. J'avais un peu plus de dix ans. À la lumière du présent, les terres de mon enfance m'apparaissent aussi exotiques et abandonnées que celles de Vanikoro, en mer de Corail, quand La Pérouse s'y était échoué sans qu'on le retrouve. ».
Biographe connu et reconnu, essayiste de talent, chroniqueur du temps présent, Emmanuel de Waresquiel se penche ici sur son enfance et se fait l'historien de lui-même. Il évoque des lieux, des visages, des maisons, des paysages et excelle à restituer des univers engloutis. Élégant, poétique, tendre, secret, souvent drôle, ce livre est un conte sur l'enfance, le temps, l'exil, la mémoire et l'oubli.
« Le Paris où j'ai vécu et que j'arpente dans mes livres n'existe plus, déclare Modiano au Nouvel Observateur en 2007. Je n'écris que pour le retrouver. Ce n'est pas de la nostalgie, je ne regrette pas du tout ce qui était avant. C'est simplement que j'ai fait de Paris ma ville intérieure, une cité onirique, intemporelle où les époques se superposent... » Ses premiers romans mettent en scène le Paris de l'Occupation, une période que l'auteur considère comme sa « nuit originelle », peuplée d'officines de marché noir, de boîtes de nuits, de gestapistes et hantée par la figure du père. Suit le Paris sombre et menaçant des années 1960 et de la fin de la guerre d'Algérie.
Depuis, les rues de Paris ont considérablement changé. Au flou des décors s'ajoute l'absence de pesanteur des personnages : en quête de quelque chose ou de quelqu'un, ils sont souvent en fuite, évoluant dans des lieux de passage (halls, salles de cinéma, cafés, chambres d'hôtels meublés...), cherchant à se faire oublier, à « brouiller les pistes », à s'éloigner du centre pour gagner des « zones neutres » promettant « une certaine impunité » : par exemple, à Montmartre, à Auteuil, aux confins du quatorzième arrondissement...
Grand maître des illusions et des enquêtes inabouties, géomètre expert, Modiano fait de Paris un immense jeu de piste spatial et temporel.
Lire Au pied du Sinaï (1898), paru trois mois après le « J'accuse » de Zola, c'est découvrir un Clemenceau insoupçonné : non le redoutable tribun radical, ni même le brillant éditorialiste de L'Aurore, mais un écrivain, tour à tour ethnologue et conteur, satirique et fraternel, parti à la rencontre du monde juif.
C'est aussi s'aviser qu'avant même de s'engager dans la cause dreyfusarde, « le Tigre » entendait répliquer à l'antisémitisme effréné de son temps, en peignant des types humains attachants - de l'opulent baron Moïse au miséreux Schlomé le batailleur - et des cohortes pathétiques de Juifs galiciens, pauvres parmi les pauvres.
C'est mesurer enfin la prégnance troublante, au tournant du siècle, de représentations ambiguës et de préjugés raciaux jusque sous la plume d'un ardent humaniste.
Une introduction de Philippe Zard, professeur de littérature comparée, replace ces récits dans le contexte de l'époque.
Soixante ans après la Révolution culturelle, la Chine refait parler d'elle et renoue avec les années maoïstes. Charles se souvient de ces années où il s'était engagé pour la Révolution culturelle. Adossé à une expérience réelle en Chine maoïste, vécue par une équipe d'enseignants français et étrangers fascinés initialement par Mao et sa révolution ce témoignage romancé rappelle la réalité des fondements du régime chinois au moment où la communauté internationale s'inquiète de sa persistance et de ses ambitions.
"il m'a semblé judicieux de faire comprendre, de façon charnelle et psychologique, les motivations d'étrangers venus en Chine par enthousiasme et adhésion au maoïsme, pour aider à la construction du socialisme. Or, le contact avec la réalité va très vite enclencher leur « désenchantement ». L'élément le plus déstabilisant étant la quasi-impossibilité de nouer des rapports amicaux entre les « experts étrangers » et leurs collègues chinois. Bien que forcés de vivre dans une « prison dorée », coupés de la vie de leurs collègues et de la population, les protagonistes vont découvrir une vie qu'ils n'avaient pas imaginée et qui va détruire, peu à peu, leurs illusions concernant la Révolution Culturelle, censée s'opposer au révisionnisme soviétique, et conduire à l'avènement d'un homme nouveau. Chacun devra tirer à sa manière, les conséquences de cette expérience qui remet en question leur vision du monde, le pourquoi de leur engagement, mais aussi, malgré la douleur du renoncement à un rêve, la liberté retrouvée de penser. Ce livre devrait contribuer à faire mieux comprendre que si la Chine a changé, concernant son développement économique et sa position de deuxième puissance mondiale, elle n'a pas renoncé à sa volonté de puissance hégémonique qu'elle entend imposer au monde, tout en réprimant férocement sa population."
L'erreur est humaine. La rouerie aussi. Il y a les rêves qui aveuglent et finissent par se briser sur les écueils impitoyables de la réalité, et la volonté de duper qui relève de l'escroquerie. Dans un cas, on peut déplorer un manque de rigueur intellectuelle, dans l'autre, la malhonnêteté qui anime certaines personnes, mais le plus souvent, le monde n'étant ni tout noir ni tout blanc, on trouve un peu des deux composantes dans les affaires de falsification. Ce sont les plus mémorables d'entre elles qui sont présentées dans ce livre, celles qui divisèrent les experts, alimentèrent la presse et suscitèrent de fameux scandales.
Contrebande et aventure sont indissociables. Ce trafic que réprouve la loi, exigeait pourtant de nombreuses qualités chez ceux qui la pratiquaient : courage physique, ruse, audace, inventivité.
Ces Histoires de la contrebande dans les Pyrénées se présentent comme un guide inédit à travers les multiples facettes historiques, sociologiques,culturelles, économiques et politiques de la contrebande et de sa répression. Et ce, des deux côtés des quelque six cents kilomètres de frontière entre la France et l'Espagne.
Le tragique précède souvent au burlesque, le dramatique au cocasse, quand il s'agit de l'inventivité sans borne des contrebandiers, pour ne rien dire de l'impressionnant savoir-faire des douaniers.
De page en page, émergent tour à tour des personnages hauts en couleur. Ils sont travailleurs de la nuit, passeurs, fraudeurs, trafiquants, commerçants, douaniers, princes, ministres, élus locaux, écrivains et journalistes.
Leurs actions, leurs regards et leurs témoignages confèrent son épaisseur et sa diversité à cette vue d'ensemble émaillée de nombreuses anecdotes, de ce qu'a été, et est encore, la contrebande dans les Pyrénées.
Première Partie.
Incipit Hitler (Extraits).
Incipit Hitler (Auszüge).
« Ainsi, je suis dans l'incapacité de me souvenir quand j'ai entendu pour la première fois le nom d'Hitler, [...] le nom de l'homme qui a entraîné le plus de malheurs pour notre monde qu'aucun autre au cours de l'histoire. » Deuxième Partie.
L'Agonie de la paix (Extraits).
Die Agonie des Friedens (Auszüge).
« Il ne m'a été d'aucune aide d'avoir entraîné mon coeur durant presque un demi-siècle à battre au rythme universel d'un «citoyen du monde». Non, le jour où l'on m'a retiré mon passeport, j'ai découvert, à 58 ans, qu'en perdant sa patrie, on perd bien davantage qu'un petit coin de terre délimité par des frontières. » La série bilingue propose :
- une traduction fidèle et intégrale, accompagnée de nombreuses notes ;
- une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les oeuvres d'auteurs étrangers.
Pour les Français, la guerre d'Espagne fut cruelle, fratricide, mais ils en ignorent bien souvent les ressorts, les acteurs et les souffrances endurées jusqu'à nos jours par une partie du pays. L'originalité de cet ouvrage est de remonter le fil de cette longue histoire, surtout à travers de nombreux chemins buissonniers et inédits : l'incroyable mallette mexicaine, opération oranges contre tungstène, l'or disparu de la Banque d'Espagne, l'hôpital rouge de Toulouse, le stupéfiant souterrain des prisonniers, les enfants volés, l'ambassadeur-chasseur de réfugiés en France...
A l'image de ces histoires, cet ouvrage réunit de nombreux récits captivants qui retracent des aventures et des parcours peu connus de personnages marquants de la guerre civile espagnole. De 1931 à nos jours, cet ouvrage passionnant s'appuie sur des témoignages, des archives, des sources historiques originales... que l'auteur, d'origine espagnole, a dénichés et accumulés depuis des années. Un livre remarquable qui fera date.
À observer les troubles qui agitent les tribus libyennes de 2016 et persistent, hélas, à maintenir dans le pays une anarchie politique et religieuse extrêmement nocive, on ne peut s'empêcher d'y reconnaître comme en miroir la Libye du tout début du XIXe siècle, celle que les premiers voyageurs occidentaux redécouvrirent, souvent au péril de leur vie, après plusieurs siècles d'effacement. C'est dans le sillage de Jean-Raimond Pacho, grand explorateur, que Jean-Marie Blas de Roblès nous invite à parcourir les sites archéologiques parmi les plus importants au monde tels que Apollonia ou Leptis Magna.
Construit autour de larges extraits du Récit de voyage de Jean-Raimond Pacho (publié en 1827), que l'auteur commente et met en perspective, cet ouvrage nous conduit au coeur des racines grecques et carthaginoises de la Libye.
Une succession de rois couronnés puis détrônés, de guerres gagnées puis perdues, de capitales itinérantes, pillées puis refondées ; des généraux astrologues et superstitieux succédant à des colons britanniques chasseurs de tigres et buveurs de gin ; des femmes au visage tatoué fumant à l'orée de forêts de rhododendrons ; des chercheurs de rubis, d'ambre et de jade égarés dans des vallées tapissées d'orchidées sauvages et de pagodes à perte de vue : la captivante et tumultueuse histoire birmane, enrichie de multiples influences et héritages, mérite assurément d'être racontée... L'auteur, historien-voyageur, a sillonné la Birmanie. En quatorze chapitres-tableaux croisant récit de voyage, enquête historique et analyse géopolitique, il propose un décryptage de l'intérieur de ce « pays ermite ».
« Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans les voyages que j'ai fait à pied », écrivait Jean-Jacques Rousseau. Il fut le seul écrivain randonneur à avoir imaginé une écritoire portative qui lui permette d'écrire tout en marchant, mais pas le seul à avoir nourri sa pensée en mettant un pied devant l'autre, loin de là.
De Pétrarque jusqu'à Jim Harrison en passant par Flaubert, Rimbaud, Proust, Colette, Simone de Beauvoir, Jacques Lacarrière... tous ont écrit des pages inoubliables sur cette expérience qu'ils ont eue en commun avec tous les amateurs de randonnée.
De ses premiers reportages auprès des Pygmées de Centrafrique jusqu'aux deux guerres du Golfe et aux Printemps arabes, de l'éclatement de l'URSS au siège de Sarajevo, de l'apartheid en Afrique du Sud à l'élection de Nelson Mandela, Martine Laroche-Joubert arpente la planète avec une soif insatiable de témoigner.
Elle livre ici ce que ses reportages ne montrent pas : un regard, une sensibilité, une subjectivité. Ce n'est plus la journaliste qui parle mais la femme de terrain.
Martine Laroche-Joubert revient sur ces missions qui l'ont forgée, mais aussi sur ses erreurs et ses regrets de reporter. Et c'est avec sincérité qu'elle interroge cette envie de l'action et cette passion de l'ailleurs qui l'ont toujours portée, malgré sa vie de famille et le danger inhérent à son métier.
La révolution chinoise, un des plus grands événements de l'histoire, est d'abord une révolution de paysans.
"fanshen" est l'ouvrage fondamental permettant, à l'échelle d'un village au sud-est de pékin, de suivre cette révolution agraire qui devait être, dans la pensée marxiste, l'avant-garde de la révolution mondiale.
Le fermier américain william hinton, installé en chine depuis mai 1945 suit, en ce document unique, un processus inéluctable : la chute d'une société millénaire. par un système de prêts et d'usure, elle aboutissait à la misère et à la famine.
Ce livre, vraie chronique du moyen age, terrorise. c'est la révolte des gueux. violence que mao juge nécessaire.
Hinton, envoyé par l'université de pékin en ce village de la longue courbe, se révèle un observateur irremplaçable.
"fanshen ", un des plus grands titres de la collection terre humaine, est "le" livre sur le communisme chinois.
Georges Guingouin, à l'origine d'un des maquis du Limousin, a inspiré à Yann Fastier un récit polyphonique, tout en rapportant les grands moments de sa vie pendant la guerre, de l'armistice de 1940 à la libération de Limoges en 1944. Les différentes parties documentaires permettent de contextualiser ces événements et de compléter la lecture par une approche plus objective. Les illustrations en linogravures soulignent l'aspect héroïque et dramatique du récit. Une approche à la fois intimiste et historique de la Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale.
La bourgeoise Adélaïde, épouse hypocondriaque d'un scientifique du Jardin des plantes s'ennuie à mourir. Épouvantée par le choléra et les insurrections, elle se délecte du chocolat de Marquis et dévore la Gazette des tribunaux. Émilie la saint-simonienne se bat du haut de Ménilmontant pour faire émerger la cause féministe. Louise, marchande ambulante du centre de Paris, atteinte du choléra et soupçonnée d'avoir participé à l'insurrection, est soumise à l'interrogatoire de la police, du juge et du médecin. Lucie, la mystique en extase, jouit du corps du Christ et de celui de Marthe au fond sa cellule.
Comment situer ce texte inclassable, oeuvre littéraire d'un historien, à mi-chemin entre le Martin Guerre de Natalie Zemon Davis, le Pierre Rivière de Foucault et la fresque romanesque ? « Tout est vrai, mais rien n'est vrai » nous dit Thomas Bouchet, historien talentueux du sensible et amoureux rigoureux de littérature. Ces femmes sont fictives, mais leur incarnation aux accents hyperréalistes se développe à travers l'usage minutieux des archives. Ce sont le corps et ses humeurs, l'expérience sexuelle, les maux de dents, le goût du chocolat ou celui de l'eau de vie dans les estaminets. L'éclat de réel du paysage avec la girafe du Jardin des Plantes, ces indigènes qui traversent le paysage et les faits divers. Mais le tour de force littéraire et politique réside aussi et surtout dans la voix des femmes. Toutes sont recluses, c'est leur condition, que ce soit dans « l'île » du Jardin des plantes, le couvent de la rue Neuve Sainte-Geneviève, la colline de Ménilmontant et la prison la vraie, Saint-Pélagie, pour Louise. Bouchet donne la parole aux femmes, alors que les hommes en sont privés. Chacune a un mode d'expression qui s'accorde avec sa condition : la bourgeoise a accès à la correspondance et se prête à des essais littéraires, pour la religieuse c'est le journal intime, pour la militante, le discours, la harangue, et la marchande, la plus précaire de toutes, parle à travers les minutes des interrogatoires.
L'effet de réel est parfait.
L'opération Stösser est habituellement présentée comme un échec retentissant. Visant à empêcher l'arrivée des renforts américains sur la ligne de front par l'établissement d'une tête de pont entre Eupen et Malmedy, le dernier saut opérationnel des Fallschirmjäger n'est que rarement traité par les historiens, ne faisant au mieux l'objet que de quelques pages. Christian Dujardin et Hugues Wenkin se sont intéressés à cette opération occultée par l'historiographie américaine. Leurs recherches les ont menés à des informations jamais publiées et passionnantes. L'impact des parachutistes de la Wehrmacht sur la désorganisation du front du V Corps US est bien perceptible?: le bilan n'est pas aussi mauvais qu'on a bien voulu l'écrire jusqu'ici?! Ce récit unique, d'une profondeur inédite sur la question et richement illustré, comblera les amateurs du genre.