Si Éric Zemmour veut récrire l'histoire de Vichy et de la persécution des juifs, c'est qu'il cherche à rendre légitimes des politiques disqualifiées depuis les crimes de la collaboration : mettre à bas l'État de droit, stigmatiser des minorités, expulser un million d'étrangers...Se fondant sur des sources inédites, exhumant des controverses oubliées, Laurent Joly démontre que le polémiste n'hésite pas à manipuler et à falsifier les faits historiques afin d'unir les droites sous l'étendard de la haine de l'étranger.Par cet essai puissant et engagé, l'auteur met un point d'honneur à rétablir la vérité historique à l'ère de la malhonnêteté intellectuelle triomphante.
L'agonie d'un système, la fin d'un monde.
C'est à la mort de Leonid Brejnev, le 10 novembre 1982, que commence la longue agonie de l'URSS. Elle durera près de dix ans, mais il suffira de trois jours entre le 19 et le 22 août 1991 pour que s'effondre totalement l'ensemble du système totalitaire lénino-marxiste et qu'implose le pays, donnant naissance à quinze nouveaux États, dont la Fédération de Russie. Depuis la disparition de Staline en 1953, la situation économique en Union soviétique n'a cessé de se dégrader. L'URSS est rongée par le vieillissement de ses dirigeants : dans les années précédant sa mort à soixante-quinze ans, Brejnev, le dernier " tsar communiste ", a déjà été contraint à des reculades humiliantes, en particulier en Afghanistan et en Pologne. Une nouvelle société, des économies parallèles, des contre-cultures et des dissidences que le pouvoir ne peut plus maîtriser se sont développées. Le réformiste Mikhaïl Gorbatchev est finalement élu par le Soviet suprême en 1985. Le 19 août 1991, il est victime d'un putsch. Même si l'action échoue trois jours plus tard, elle précipite la chute du secrétaire général du Parti et celle de l'Union soviétique. En voulant le renverser pour sauver l'URSS, les putschistes ont précipité sa fin. Le régime implose. Les unes après les autres, les républiques proclament leur indépendance.
Dans cette nouvelle édition revue et complétée, Andreï Kozovoï replace notamment Gorbatchev dans son contexte, en mettant en évidence son héritage " libéral ", antistalinien, mais aussi ses racines plus conservatrices, et en particulier son héritage " andropovien " - la période 1982-1985 ayant à bien des égards " incubé " la perestroïka des années 1985-1988. Autant de contradictions qui permettent aussi de comprendre les difficultés de transition que va connaître la Russie après 1991 et sa dégradation progressive vers un régime " illibéral ".
L'ouvrage de référence.
La migration depuis les pays des Sud vers l'Europe est la plupart du temps présentée dans les médias comme une invasion et une menace. En réalité cette « crise migratoire » révèle les ambivalences des politiques européennes. Invoquant un argument « humanitaire » de protection des migrants (des passeurs criminels et du risque mortel de la traversée de la Méditerranée), l'UE s'efforce d'empêcher tout mouvement dès son départ. En réalité, le passage en bateau vers l'Europe n'est que le dernier moment d'un long voyage qui a été marqué par de nombreux dangers bien avant d'atteindre la mer. Les témoignages présentés montrent comment les migrants se retrouvent emprisonnés pendant des années, sans papiers, sans visas, sans argent et sans accès légal à l'emploi. Non-citoyens, ils n'ont d'autre choix que de travailler dans des conditions inacceptables. Ainsi, les personnes qui arrivent en Europe dans ces conditions forcées se retrouvent dans le segment le plus bas du marché du travail, le plus exploiteur ; elles sont à la merci de leurs employeurs et privées de tout droit - ce que l'auteur désigne à bon droit comme une forme d'esclavage.
Alors que la « question russe » semblait enterrée depuis la fin de la Guerre Froide, voici qu'elle revient au-devant de la scène. La guerre récente échappe à l'analyse : ni la realpolitik, ni l'idéalisme géopolitique ne donnent d'explication satisfaisante. Il faut investir d'autres champs, d'autres disciplines, pour comprendre les événements en cours. Car comment expliquer le choix de sacrifier l'économie russe sur l'autel de la conquête territoriale ? Comment expliquer le tournant du poutinisme vers un régime de mobilisation générale contre l'Occident ? Comment expliquer que ce même Poutine, qui multipliait les références à Emmanuel Kant, auteur du traité Vers la Paix Perpétuelle, se soit détourné de ses instincts premiers pour poursuivre une politique slavophile ?
Au-delà de l'analyse géopolitique, il faut plonger dans les ressorts intellectuels et spirituels du poutinisme. Il y a des ressorts cachés, de l'ordre du spirituel et du religieux, qui nous fournissent des explications tangibles là où la géopolitique ordinaire se heurte à l'inexplicable. Dès lors quelles sont ces forces qui ont joué un rôle déterminant dans la décision de Poutine d'entrer en guerre? Sa déconnexion manifeste de la réalité du terrain, persuadé de venir à bout de l'Ukraine et quelques semaines, n'est-elle pas en partie due à un profond regain millénariste du président ? C'est-à-dire au sentiment qu'au-delà d'une victoire géopolitique, c'est le destin de la Russie qui est en jeu.
Il fut un temps où tous les chemins menaient à Rome... Aujourd'hui, ils mènent à Pékin. L'Europe peine à penser son avenir face aux populismes et aux crises migratoires, tandis que les Etats-Unis ont engagé un retrait inédit des affaires internationales, au risque de menacer d'anciens alliés. Pendant ce temps, un vent d'espoir souffle le long des antiques routes de la soie. Du Moyen-Orient à la Chine, de la Russie à l'Iran, les échanges se multiplient, les pays coopèrent et de nouvelles alliances sont scellées, faisant fi d'antagonismes dépassés.
Le contraste est saisissant avec ce qui se joue à l'Ouest. Peter Frankopan brosse le tableau aux mille nuances du monde actuel et explique pourquoi il est essentiel d'en comprendre les bouleversements. Dans cet ouvrage magistral, l'historien à la renommée internationale reprend le fil de l'histoire là où Les Routes de la soie (2015) l'ont laissé. Ces routes sont désormais en pleine expansion. Quels changements leur développement impliquera-t-il pour demain ? Quelles seront les répercussions de ce grand basculement des centres de pouvoir ?
Sur fond de retour de la guerre aux portes de l'Europe, ce livre d'entretiens revient sur la trajectoire intellectuelle de l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau, dont l'oeuvre bouleversa non seulement toute notre vision de la Première Guerre mondiale, mais renouvela aussi en profondeur notre approche du fait guerrier et des violences du champ de bataille. Il s'agit ici d'un dialogue à battons rompus entre historiens, laissant parlà même apparaître plus volontiers accords et désaccords, convergences et divergences. Mais la spécificité de cet ouvrage tient surtout dans sa réflexion nourrie sur la difficulté qu'il y a, comme dit Stéphane AudoinRouzeau, à regarder la guerre de près et bien en face. Nos réactions incrédules au déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, en disent long sur nos refus de voir, sur nos aveuglements, sur les dénis nombreux qui caractérisent notre rapport contemporain à la violence de guerre. Là, sans doute, se situe l'apport principal du livre.
C'est à un voyage hors du commun que nous convient Rithy Panh et Christophe Bataille : un voyage vers l'enfance et vers les rizières où furent tués, par l'idéologie, la faim et la violence, 1,8 million de Cambodgiens. Le cinéaste cherche le tombeau de son père, la fosse où furent englouties sa mère et ses soeurs, mais aussi le banian où il s'abrita, désespéré, avec ses boeufs. Rithy Panh et Christophe Bataille roulent à travers le pays, parlent avec les bonzes, questionnent les villageoises âgées, déterrent des ossements et des tissus ensanglantés.
Rithy Panh poursuit son chemin, nouant un rapport unique avec les vivants, victimes, bourreaux, complices. D'une conversation avec Noam Chomsky aux visites aux femmes-devins, les auteurs nous offrent un grand livre. Car l'oubli guette, et la négation.
Au pouvoir depuis plus de vingt ans, Vladimir Poutine n'a de cesse de perturber l'ordre international jusqu'à mobiliser la violence la plus extrême. Cette enquête passionnante met en lumière les racines de la guerre.L'invasion de l'Ukraine déclenchée par le chef du Kremlin a provoqué le réveil brutal des Occidentaux. Pourtant, depuis Grozny, l'annexion de la Crimée en 2014 jusqu'à la destruction d'Alep, la Russie a multiplié les coups de force. Moscou déploie partout sa stratégie du désordre : ingérences électorales, élimination d'opposants, pressions politiques, économiques et énergétiques, prise de contrôle de territoires étrangers jusqu'à la menace nucléaire, façonnant un monde toujours plus dur, instable et conflictuel, qui met l'Europe au défi.
Chili, 18 octobre 2019 : un soulèvement populaire d'une ampleur inédite ébranle le système néolibéral maintenu depuis la fin de la dictature de Pinochet. 4 septembre 2022: la proposition constitutionnelle élaborée par la Constituante issue de cette révolte est rejetée par référendum. Pendant ces trois ans, les mouvements sociaux ont mené un processus de politisation d'une rare intensité, nourrissant les débats dans et en dehors de la Constituante. L'expérience politique ainsi acquise, précieuse en enseignements qui vont bien au-delà du Chili, fraie une voie originale, celle de la réinvention de la démocratie comprise comme activité de tous les citoyens, et non comme le monopole de politiciens professionnels. Une telle réinvention se poursuivra, d'une manière ou d'une autre. Elle requiert un travail de l'imagination politique qui interdit toute volonté de restaurer ou de reproduire un lointain passé idéalisé ou de reproduire les récents gouvernements «progressistes». Un exercice que les féministes chiliennes nomment la «mémoire du futur».
Une guerre ignorée fait rage au Yémen depuis 2015. Dévastant le pays, elle a poussé à l'exil des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont fui dans la cité-État de Djibouti, longtemps pré carré de la France en mer Rouge. Alexandre Lauret a recueilli les témoignages d'une centaine de ces réfugiés au camp Markazi d'Obock, au nord de Djibouti, entre 2018 et 2020. Mémoires de la guerre, ils forment le premier récit sur ce conflit qui oppose les puissances en devenir de la région, l'Arabie saoudite, les Émiratsarabes unis et l'Iran.
Les personnages de ce livre évoquent les terribles combats qu'il fallait fuir. Ils racontent également une autre histoire, universelle, celle de l'exil et de l'urgence humanitaire : la vie dans un camp de réfugiés des Nations-Unies planté au milieu du désert, les événements qui s'y déroulent, les tracas du quotidien, l'attente, les espérances et les déceptions de chacun. En permanence ressurgit un autre monde, celui de ce Yémen d'avant-guerre qui a maintenant cessé d'exister. Restent les souvenirs, où se mêlent images de violence et nostalgie de la terre natale.
Que signifie «?gagner une guerre?» aujourd'hui?? Et comment définir la victoire au cours de l'histoire?? Si la question de la victoire est au centre de la réflexion stratégique actuelle, elle n'en demeure pas moins sans réponse. C'est dans cet esprit que Gaïdz Minassian propose une réflexion aussi subtile que novatrice, sur la longue durée. Cet essai s'ouvre sur un dialogue entre Achille, incarnation de la force, et Ulysse, personnalisation de la ruse, en présence d'Hector venu en observateur les voir s'invectiver sur les ambivalences de la victoire du Néolithique à nos jours. Puis, après avoir proposé une grille d'analyse des plus pertinentes, l'auteur revisite les trois dernières décennies d'hubris et ses impossibles victoires lors des interventions onusiennes ou des «?guerres contre le terrorisme?». Enfin, et c'est toute l'originalité de ce livre, il se demande si, pour mieux comprendre cette disparition de la victoire telle que nous la concevons, il ne convient pas d'abord de renoncer à la puissance et à la ruse, pour endosser une éthique d'humilité. En somme, abandonner Achille et Ulysse pour retrouver Hector, tel est le propos de ce livre ambitieux et fondamentalement original appelé à devenir un incontournable des études sur la guerre et la paix.
« Depuis L'empire du bien, le Bien a empiré. » nous dit Philippe Muray dans sa préface. Depuis la "fin de l'histoire", l'emprise de la bien-pensance et de l'altruisme ne cesse de grandir (et que dire d'aujourd'hui, vingt ans plus tard !) : nous vivons à l'ère des conformismes, des fausses idoles médiatiques et du vide universel au nom d'un humanisme privé d'humanités... La dictature du prêt à penser et de la bienveillance, rançon de l'inculture, empoisonne nos vies de joyeusetés factices dans laquelle l'homme contemporain se perd. C'est contre ce paradoxe permanent que l'auteur nous invite avec humour à conjurer la pensée unique et la lobotomisation des esprits. Et à célébrer la liberté de penser, et donc de critiquer, avec un humour flamboyant et ravageur.
« C'est tout l'art de Peter Burke que d'avoir su, très tôt, décrire les ancrages les plus anciens de l'histoire culturelle autant que ses frontières labiles et ses lentes métamorphoses au fil des décennies. Dans un récit entraînant et magistral, l'ouvrage relie ainsi la naissance de l'histoire culturelle à la grande tradition germanophone qui court de Jacob Burckhardt à Aby Warburg en passant par Johan Huizinga, retrace ensuite les débats suscités par la notion de culture dans les milieux marxistes orthodoxes et hétérodoxes (notamment via Eric J. Hobsbawm et Edward P. Thomson en Angleterre), explore la controverse européenne autour de la notion de «culture populaire», détaille les tensions générées partout avec les différentes formes d'histoire sociale et économique, révèle les connexions inédites créées avec la microstoria et l'Alltagsgeschichte, souligne la façon dont l'histoire culturelle s'est nourrie de certains grands théoriciens (Bahktine, Foucault, Elias, Bourdieu, Goffman, de Certeau, etc.), rappelle aussi la manière dont elle fut fécondée par l'anthropologie culturelle américaine longtemps mal connue en France (Clifford Geertz et Marshall Sahlins) et dont elle fut portée enfin par l'avènement du constructivisme en philosophie.
Une fois refermé le livre, une fois ces constellations intellectuelles mieux repérées, l'histoire culturelle nous paraît soudain plus vaste et plus riche encore que nous ne l'avions imaginé au départ. »
Vladimir Poutine est-il toujours populaire après vingt ans au pouvoir ? Pourquoi a-t-il décidé de changer la Constitution ? A-t-il une opposition politique ? A-t-il gagné la guerre en Syrie ? La Russie veut-elle déstabiliser l'Occident ?
Grande puissance nucléaire et énergétique, la Russie fait partie des leaders mondiaux en matière de dépenses militaires et de ventes d'armes. Depuis 2014, elle s'est rendue incontournable sur les grands dossiers internationaux. Car Vladimir Poutine impose de manière spectaculaire sa politique musclée en Ukraine, en Syrie, voire en Libye. Alors qu'il cherche à prolonger ses mandats jusqu'en 2036, de nombreux défi s guettent le pays en prise avec des faiblesses structurelles démographiques, économiques et technologiques. Voici cent clés pour mieux saisir les dynamiques de la société russe.
« Les années quatre-vingt m'ont beaucoup donné. Ce sont celles de mes vingt ans, j'y ai connu l'amour et l'amitié, découvert des horizons inconnus, beaucoup ri et beaucoup appris. J'y ai eu les meilleurs maîtres, j'y ai lu les meilleurs livres et reçu les meilleures leçons.
Et pourtant, j'ai toujours une drôle d'impression quand j'y pense. C'est comme un doute. Une sensation persistante, entêtante, sucrée-salée, le sentiment d'avoir laissé ce début de décennie quatre-vingt me la faire à l'envers. Ainsi parlent les enfants d'aujourd'hui pour dire l'entourloupe, le tour de bonneteau qui laisse un peu honteux de s'être fait posséder. Merveilleuse expression de ceux qui ont le privilège d'avoir à présent les vingt ans qui étaient les miens à l'époque. » En 1983-1984, Xavier Charpentier est en hypokhâgne, il rencontre la philosophie et celle qui sera son maître, Renée Thomas. Autour de lui la France change, la marche des beurs arrive vers Paris, la publicité des chaussures Eram se déchaîne, on lit les petites annonces de Libé en allant voir Pauline à la plage de Rohmer au cinéma, et on se console du tournant de la rigueur en regardant, un soir à la télé, Vive la crise, présenté par Yves Montand.
A riveting, deeply personal account of history in the making-from the president who inspired us to believe in the power of democracy In the stirring, highly anticipated first volume of his presidential memoirs, Barack Obama tells the story of his improbable odyssey from young man searching for his identity to leader of the free world, describing in strikingly personal detail both his political education and the landmark moments of the first term of his historic presidency-a time of dramatic transformation and turmoil.
Obama takes readers on a compelling journey from his earliest political aspirations to the pivotal Iowa caucus victory that demonstrated the power of grassroots activism to the watershed night of November 4, 2008, when he was elected 44th president of the United States, becoming the first African American to hold the nation's highest office.
Reflecting on the presidency, he offers a unique and thoughtful exploration of both the awesome reach and the limits of presidential power, as well as singular insights into the dynamics of U.S. partisan politics and international diplomacy. Obama brings readers inside the Oval Office and the White House Situation Room, and to Moscow, Cairo, Beijing, and points beyond. We are privy to his thoughts as he assembles his cabinet, wrestles with a global financial crisis, takes the measure of Vladimir Putin, overcomes seemingly insurmountable odds to secure passage of the Affordable Care Act, clashes with generals about U.S. strategy in Afghanistan, tackles Wall Street reform, responds to the devastating Deepwater Horizon blowout, and authorizes Operation Neptune's Spear, which leads to the death of Osama bin Laden.
A Promised Land is extraordinarily intimate and introspective-the story of one man's bet with history, the faith of a community organizer tested on the world stage. Obama is candid about the balancing act of running for office as a Black American, bearing the expectations of a generation buoyed by messages of «hope and change,» and meeting the moral challenges of high-stakes decision-making. He is frank about the forces that opposed him at home and abroad, open about how living in the White House affected his wife and daughters, and unafraid to reveal self-doubt and disappointment. Yet he never wavers from his belief that inside the great, ongoing American experiment, progress is always possible.
This beautifully written and powerful book captures Barack Obama's conviction that democracy is not a gift from on high but something founded on empathy and common understanding and built together, day by day.
Pour cet ouvrage inédit, Jean des Cars a construit son ouvrage autour des axes suivants :
- Toutes les raisons pour lesquelles cette femme devenue une telle icône. Par sa fonction et son âge, elle est unique.
- Son éducation, ses rapports avec sa nurse montrent les aspects dominants de son caractère. Un handicap : sa timidité. Ses avantages : sa détermination et son empathie face aux malheurs des autres.
- Une visionnaire de la communication : contre l'avis de Churchill, elle exige que son couronnement soit télévisé. Elizabeth II devient la reine de l'image. Elle l'est toujours.
- L'épouse follement amoureuse de son mari, passion réciproque surtout entre 1947 et 1952, avant son avènement. Mais aussi sa maladresse à l'égard de Philip.
- Son manque de chaleur et de tendresse à l'égard de ses premiers enfants, Charles et Anne. Elle se rattrape avec Andrew et Edward.
- Ses rapports conflictuels avec sa soeur Margaret.
- Sa formidable capacité d'adapter la tradition à l'innovation : au milieu des Années 60, elle accompagne la révolution musicale des Beatles, qui est aussi celle du « swinging London » et de la mini-jupe.
- Quand il faut trancher, elle le fait, parfois durement, par exemple pour la fin des mariages de ses fils Charles et Andrew. Pourtant, elle règle ces divorces davantage en grand-mère qu'en reine.
- Sa détestation des conflits familiaux et privés étalés sur la place publique.
- Politiquement, elle ne refuse pas les désaccords avec ses Premiers ministres. Elle est devenue expérimentée, sachant ce qu'elle veut et le fait savoir au gouvernement.
- Elle aime tous ses petits-enfants et les protège. Le bonheur du mariage de William et Kate. A l'opposé, celui de Harry et Meghan.
- L'importance des secrétaires particuliers de la souveraine - Un chef d'Etat qui aime la campagne, les chiens et les chevaux. Mais qui n'a jamais fait passer ses goûts profonds avant l'exercice de son métier de Reine.
- En public, elle évolue selon des codes secrets. Tout a une signification : les bijoux et les chapeaux qu'elle porte, les couleurs, le sac à main qui change de bras pour signifier discrètement qu'une audience est terminée...
Notre génération sera connectée ou ne sera pas ! Né en 2002, nous grandissons avec l'iPad, l'iPhone, les réseaux sociaux, au point de faire émerger une pathologie nouvelle : l'addiction aux écrans. Inutile pour autant de nous réduire à nos tablettes, être un geek chevronné n'empêche pas d'être ouvert sur le monde, bien au contraire : nous rêvons de voyages, d'expatriation et le Brexit ne nous coupera pas dans notre élan. Le chemin ne sera malheureusement pas aisé : la catastrophe écologique menace, les attentats sévissent aux quatre coins de la planète, la cyber- criminalité fait rage, les Gilets Jaunes défilent dans les rues au son de « Macron démission ».
Immense scientifique à la renommée internationale, Jane Goodall est à jamais celle qui a démontré que l'outil n'était pas le propre de l'humain. L'histoire de cette jeune femme vivant avec les chimpanzés en Tanzanie dans les années 50 avait fasciné le monde entier, mais il lui aura fallu des décennies pour faire entendre l'essentiel de sa découverte:l'être humain n'est pas le centre du monde, mais un individu «sapiens» parmi toutes les espèces vivantes. Cette révolution des mentalités qu'elle a engagée avant tous est désormais réactualisée par les événements dramatiques qui frappent la planète:le réchauffement climatique, la disparition des espèces végétales et animales, mais aussi la pauvreté accrue de populations. Dans ce livre, la célèbre messagère de la paix des Nations Unies s'appuie sur son parcours de vie pour livrer à notre réflexion ses raisons d'espérer. Elle en appelle à un nouveau code moral universel pour relever les défis que font peser les menaces environnementales sur l'ensemble du monde vivant et redéfinir les liens entre l'humain et la nature.
Lila Lounguina (1920-1998) vit à Moscou entourée d'écrivains et d'artistes dans la tourmente d'une menace policière constante. À l'aide de la littérature et de l'art, elle surmonte tous les séismes qui marquèrent le stalinisme, le dégel, les années Brejnev et Gorbatchev jusqu'à la défaite supposée de l'Empire. Ce viatique était un mode de vie autant qu'un talent. Ni dissidente, ni refuznik, ni réfugiée, Lila Lounguina, attachée à la culture européenne, était traductrice en russe de grands auteurs, allemands, suédois et français tels Colette, Romain Gary et Boris Vian.
Claude Kiejman, journaliste a collaboré à l'Express, au journal Le Monde dont elle fut la correspondante au Mexique ; chargée de la politique internationale à France Culture pour la Russie, les pays de l'Est ; autrice d'essais et de biographies. Sa longue collaboration à Moscou avec Lila Lounguina a permis ce livre.
Les bonnes fées penchées sur nos berceaux sont « grave chelou » : Loana enlève le bas à la télé, Oussama invente le terrorisme en 3D-Dolby-stéréo avec effets spéciaux. Notre monde de ouf est semé d'embûches : les mangas sont pleins de tsunamis, la sorcière Apple nous fait croquer sa pomme et le sorcier Zuckerberg nous enchaîne à ses réseaux sociaux.
Harry Potter lui-même est dépassé...
Surtout quand le nouveau Voldemort s'appelle Daesh, qui débite à la hache et à la Kalach'. Il est temps de revenir au bon vieux temps à coup de vinyles et de vintage...
Claude Martin nous déroule une Chine - sa Chine - dans un portrait palpitant allant de 1964 à 1993, autant dire des débuts de la Révolution culturelle à l'ouverture au monde occidental, en passant par la répression sanglante de Tiananmen. C'est d'ailleurs lui qui permettra à Gao Xingjian, ainsi qu'à d'autres intellectuels et artistes, de se réfugier en France durant ces années terribles. Pas de langue de bois ici : chaque paragraphe est essentiel, nous parle d'événements et d'hommes qui ont tous une résonance, et que nous découvrons avec intérêt, bonheur, stupéfaction, horreur, amusement... Rares sont les ambassadeurs qui ont livré leurs mémoires : nous sommes ici face à une oeuvre inestimable, écrite par un personnage hors du commun.
En six années, de 1985 à 1991, une révolution inimaginable a bouleversé le monde et l'Europe : l'utopie communiste, le système totalitaire, l'Empire soviétique se sont écroulés. Étrangement, un quart de siècle plus tard, la mémoire collective défigure cette extraordinaire série d'événements. Ce qu'elle retient avant tout, c'est la chute du mur de Berlin, en novembre 1989. Mais, comme le résume Hubert Védrine, « la chute du mur de Berlin, c'est l'émotion ; l'Histoire, c'est la chute du système soviétique ».
C'est cette histoire qu'Hélène Carrère d'Encausse, qui en fut le témoin privilégié, raconte dans ce livre. À l'aide d'archives et de témoignages d'acteurs de premier plan, l'éminente historienne donne à lire avec fluidité et précision le récit de cette révolution, et éclaire bien des questions de géopolitique d'une actualité brûlante.