Un polar contemporain qu'il faut lire pour ne pas en être la victime.Avec la montée en puissance des réseaux sociaux, une lame de fond s'abat sur les démocraties : le tissu social se déchire, les opinions sont manipulées, les élections sont déstabilisées. Si les outils numériques ont représenté une innovation majeure dans la production et la diffusion de savoirs, ils ont également leurs côtés obscurs : ils donnent les clés de l'influence sociale à tout acteur, politique ou étatique, qui souhaiterait asseoir ses idées auprès d'un grand nombre de nos concitoyens.Comment se prémunir des intoxications et sauver notre démocratie de l'overdose numérique ?La science révèle notre dangereuse inadaptation à la nouvelle donne numérique mais nous aide également à en combattre les ravages. Livrant une analyse stupéfiante des effets de l'action des GAFAM dans notre quotidien, David Chavalarias propose des pistes concrètes, tant individuelles que collectives, pour nous en protéger.
«La parole est au coeur de toutes les attentions : multiplication des concours d'éloquence, création du Grand Oral du baccalauréat, institution de la lecture comme grande cause nationale, succès inédit des films, émissions, livres, podcasts et formations qui lui sont consacrés. Pourtant le débat, lui, se porte mal. Soumis à la culture du buzz et du clash, parcouru d'anathèmes, crispé par les conflits identitaires, il est le symptôme de notre difficulté à nous comprendre, à nous écouter et finalement à faire société. C'est que parler est une chose, mais savoir de quoi parler, avec qui, où et dans quel cadre en est une autre. Malgré tout, nous croyons à la possibilité de réenchanter le débat public. Parce que nous sommes persuadés que la discussion et la controverse sur lesquelles se sont construites nos démocraties demeurent fécondes pour lutter contre les embrigadements et les séparatismes. Parce que défendre des valeurs différentes n'interdit pas de nous parler. Parce que c'est du choc des pierres que naît l'étincelle.»
Mémona Hintermann porte avec une rare liberté de ton, un double regard sur son métier de journaliste. Grand Reporter pendant une trentaine d'années dans les principales zones de conflits de la planète, elle livre depuis le terrain, «embarquée» ou au plus près des civils, un regard lucide. Puis, comme membre du CSA (2013-2019), elle parti- cipe aux nominations des dirigeants de l'audiovisuel public mènant une action sur l'ensemble du paysage audiovisuel - sanctions ou attributions de fréquences notamment, pendant son mandat de 6 ans.
Connaissant les défauts du système médiatique au coeur de la société française, elle livre à travers des témoignages de premières mains, et avec une parole libre, ses réflexions pour une réforme de l'audiovisuel public annoncé par le PR.
Mémona Hintermann n'a jamais baissé la tête. Elle ne mâche pas ses mots non plus : la réussite, la laïcité, les femmes. À travers l'exemplarité de son parcours, unique par sa diversité et sa longévité - 50 ans de carte de presse- celle qui fait partie de la génération des Grands Reporter pionnières, aborde sans tabou ni langue de bois, les questions politiques et sociales qui bousculent la France contemporaine.
Le développement du numérique réalise une forme de privatisation du champ de l'action publique qui ne dit pas son nom : les entreprises privées du numérique les plus puissantes s'emparent d'activités jusqu'ici dévolues au secteur public : dans les transports (Ouibus, informations voyageurs), dans les services urbains (ville intelligente), dans l'utilisation de l'espace public (trottinettes électriques) ou même dans certaines fonctions de régulation (aide au trafic). L'informatisation des administrations publiques, le développement de services en ligne et la présence sur internet des services publics, se sont réalisés en sous-traitant ses dispositifs à des entreprises privées. La conquête du privé sur la sphère publique en cours aujourd'hui est d'une toute autre nature : elle repose sur une transformation des relations entre l'Etat et les usagers (simplification des relations avec les utilisateurs souvent en substituant des algorithmes aux agents publics, généralisation des mécanismes de notation, développement de l'uberisation des tâches). Ce processus s'adosse, d'une part, à des des capacités d'investissement énormes qui dépassent celles des pouvoirs publics (ingénierie, datacenters) et, d'autre part, à des monopoles détenteurs de brevets puissants. Si cette privatisation passe le plus souvent inaperçue, tant elle prend la forme douce de dispositifs d'utilisation très pratiques qui améliorent notre quotidien, ses effets sociaux sont pourtant considérables : elle déstabilise les entreprises et les administrations, renforce les inégalités sociales, préempte des communs et accélère la perte de souveraineté publique. Les pouvoirs publics ont beau mobiliser diverses ressources (offre concurrente, régulation, etc.), ils apparaissent trop souvent démunis face à un tel processus qui oeuvre a` l'échelle internationale (les GAFA). Les tentatives de réappropriation des communs numériques par les citoyens ordinaires ouvrent cependant des perspectives, parfois sous la forme d'un militantisme de fonctionnaires qui défendent la « souveraineté numérique » nationale. L'objet de l'ouvrage est porter au jour, derrière la sympathique appli dans nos smartphones, les conséquences économiques et techniques réelles de cette privatisation et de montrer quelles sont les perspectives de résistance et de réinvention du service public.
Depuis la commercialisation des premiers smartphones en 2007, leur diffusion dans notre société est exponentielle, de même que l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) au sens large. De nombreuses études publiées dans les revues scientifiques spécialisées soulignent pourtant les effets délétères potentiels de l'usage récréatif de ces outils sur la santé de l'homme : neuro-développement et fonctionnement cognitif de l'enfant et de l'adolescent, sommeil, sédentarité, santé psychologique et sociale... Ceci est pour le moins préoccupant, au vu de l'essor parallèle de l'économie de l'attention, l'attention étant ainsi devenue une ressource à exploiter. À côté de ces conséquences « directes », liées aux habitudes de vie, la pollution environnementale des NTIC est colossale et croissante.
Cet ouvrage va permettre une vision globale objective et précise de cette problématique complexe. Pour cela, des experts reconnus ont accepté de partager leurs connaissances et leur expérience de terrain. Il s'agira d'abord d'informer sur les enjeux de santé, individuelle et collective, et sur l'impact environnemental lié à l'usage des NTIC. Puis de discuter leur place dans le modèle économique actuel et dans la société, et de questionner le cadre juridique qui pourrait/devrait les réguler. Cette réflexion s'avère nécessaire, pour préserver l'Ecosystème, et l'Humanité.
Qu'est-ce qu'elle faisait dehors à cette heure ? Avait-elle bu ? Que portait-elle ? Il ne peut pas l'avoir violée, je m'en porte garant, c'est mon ami. C'était une autre époque. Il faut séparer l'homme de l'artiste. C'est un drame, un crime passionnel, le geste fou d'un amoureux éconduit. Pourquoi n'a-t-elle pas porté plainte avant ? C'était un dérapage, une maladresse, un geste déplacé. Il ne pensait pas à mal, c'est quelqu'un de bien. On ne peut plus rien dire. Les féministes sont des folles hystériques.
« Depuis trois ans, je collecte et décortique des centaines d'exemples d'un discours sexiste dans la presse, à la télévision ou à la radio. Ce sexisme ne dit jamais son nom, mais c'est bien lui qui conduit les rédactions à taire ou à reléguer les violences sexuelles en périphérie des journaux. Lui qui se loge dans le choix d'un mot ou d'une virgule, participant à la culpabilisation des victimes et à la déresponsabilisation des accusés.
Comment lutter contre le sexisme quand il est perpétué et amplifié par les médias ? Il est temps d'explorer les fondements de ce discours, pour en défaire les mécanismes et nous en libérer. » R. L.
« Rose Lamy surveille le poids des maux. » Clémentine Goldszal - M le magazine du Monde « Sur le fond, c'est passionnant et terrifiant. Mais ce qui m'a le plus touché, c'est l'honnêteté de Rose Lamy. » Victorine de Oliveira - Philosophie Magazine « On ne va pas se mentir, c'est à une démonstration que nous convie Préparez-vous pour la bagarre. En 300 pages, elle expose méthodiquement les mots pour en découvrir les intentions. Son analyse illustrée du discours sexiste puise dans une colère saine qui aura vite fait de carrément mettre le feu aux poudres, et de vous faire bondir de votre chaise. » Elsa Pereira - Cheek Magazine « Un livre essentiel pour comprendre que le choix des mots dans un système patriarcal contribue à perpétuer les violences. » Les Inrockuptibles « Un livre argumenté et salvateur. » L'Humanité Dimanche « Sur son compte Instagram Préparez vous pour la bagarre, la chroniqueuse collecte et décortique les manifestations du sexisme dans le discours médiatique. Elle en fait une analyse percutante dans son livre. » Télérama « Un livre indispensable, brillant, qui m'a appris énormément de choses. Ce livre amène un nouveau point de vue : ce sont des faits et uniquement des faits. » Marion Seclin « Livre de chevet !! À lire de toute urgence. » Enora Malagré « Ce n'est pas à une attaque des médias qu'elle se livre mais à une attaque implacable des discours sexistes qui, lorsqu'ils sont répétés, finissent par passer inaperçus et même par nous convaincre à notre Insu. » Isabelle Sorente « Un livre excellent, très source, anglé, sérieux. C'est une arme pour penser, réfléchir, comprendre. » Illana Weizman
Visionnage boulimique de séries, addiction aux jeux vidéo, gamification des activités sociales, consommation devenue divertissement ordinaire, pornographie banalisée, invasion des musées par les marques, etc. Plus aucun espace n'échappe aux productions culturelles du capitalisme hypermoderne. Le culte du fun et de la transgression, le refus immature des contraintes, la quête de sensations fortes, l'exaltation du narcissisme et les bricolages identitaires, fabriquent un nouveau type d'individu.
Face à cette déferlante, journalistes, chercheurs et intellectuels, y compris les plus subversifs - et peut-être même surtout eux -, ont rendu les armes. À tel point que certains voient dans la culture de masse l'art de notre temps, démocratique et... rebelle. D'autres se contentent d'y dépister les stéréotypes et les rapports de domination et de fantasmer une possible réappropriation des contenus.
Ce livre prend le contre-pied de ces abdications. Il s'inscrit dans une tradition de critique de l'aliénation, du spectacle et des modes de vie capitaliste, qu'il ravive en démontrant comment les derniers avatars de la culture de masse, omniprésents et plus efficaces que jamais, laminent les sociétés et domestiquent les esprits.
Alors que le public dispose de moins en moins de temps pour assimiler une information et que le journalisme s'exerce sur des supports sans cesse plus variés, quelles sont les règles de base pour se faire comprendre ? L'écriture journalistique, bien qu'elle soit souvent l'objet de critiques, est une grammaire très exigeante. Elle est la charpente des échanges entre professionnels. Jacques Mouriquand nous donne l'ensemble des repères qui permettent d'écrire correctement pour la presse, la télévision, la radio ou encore les nouveaux médias. Il analyse aussi les courants qui traversent l'expression journalistique.
La justification de la 5G est d'ordre tautologique : il faut la 5G car il faut la 5G... L'utilité sociale, son impact climatique et sanitaire sont des questions qui ne trouvent aucun écho. La procédure d'attribution des fréquences a été conduite en dehors de toutes évaluations environnementales et sanitaires sérieuses. Des effets sanitaires sont pourtant suspectés par un nombre croissant d'experts, liés au triplement du nombre d'antennes relais et à une augmentation de près de 30 % du niveau de champs électromagnétiques. Pire, l'addiction au numérique va vraisemblablement s'amplifier.
Le monde rendu possible par la 5G est un choix de société qui nécessiterait un débat public pluraliste et transparent. Selon Stephen Kerckhove, l'heure est venue de refuser cette fuite vers l'abîme.
La mondialisation, malgré ses promesses techniques infinies, n'a pas réduit nos difficultés à communiquer. Perdu dans les solitudes interactives, chacun cherche l'Autre, hélas, rarement au rendez-vous. Négocier. Cohabiter. Tout pour éviter l'échec de l'acommunication et le risque de guerre. L'Europe en est la paradoxale illustration. Jamais d'accord, mais toujours ensemble. La communication, on l'a rêvée parfaite, technique et immédiate, elle se révèle fragile, politique et humaine. La communication, au fond, c'est toujours le risque de l'Autre.
1/5 des Français consomment des produits culturels uniquement par le numérique et leur téléphone !
Qu'il s'agisse de livres, de musique, de vidéos, la consommation et l'offre numériques de contenus culturels passent majoritairement par l'intermédiaire de plateformes.
Les plateformes comme Spotify, NETFLIX, Amazon ou Apple sont devenues des portes d'entrées incontournables pour l'accès à la culture en ligne au XXIè siècle. Quelles sont leurs stratégies, comment se positionnent-elles, comment se comportent les producteurs de contenus, les usagers, quels sont les modèles économiques mis en place ?
A partir d'une approche socio-économique, l'ouvrage permet de comprendre les enjeux de la plateformisation de l'accès aux contenus culturels et de mieux cerner les stratégies des plateformes et des acteurs situés en amont (les producteurs, les éditeurs, les artistes, etc.) et en aval de ces dernières. Ceci à l'échelon local, national, européen et international.
Alors que se multiplient les initiatives de régulation des GAFA, l'ouvrage offre un retour historique utile sur l'évolution des politiques numériques et les premières expérimentations de régulation de l'internetÂ: il permet de mettre en perspective les projets gouvernementaux et offre plusieurs prises conceptuelles pour les analyser. La forte saillance des sujets du numérique au sens large dans l'espace public- des big data à l'intelligence artificielle - pourra plus généralement contribuer à l'attention sur l'ouvrage.
L'ouvrage se veut d'abord à destination des étudiants et chercheurs en sciences sociales, issus de disciplines aussi diverses que la sociologie, la science politique, l'histoire, le droit ou les sciences de la communication. L'enquête dont il est issu a aussi été présentée devant des publics non-universitaires : journalistes, membre d'associations, fonctionnaires et acteurs numériques ont manifesté un grand intérêt pour la publication d'un tel ouvrage.
Depuis quelques années, des médias vidéo entièrement pensés pour les réseaux sociaux numériques : Now This aux États-Unis, Brut, Loopsider, Simone en France tandis que les médias traditionnels élaborent en parallèle aujourd'hui une offre spécifique en vidéo de ce type, pour un public jeune. Les logiques algorithmiques irriguées par les activités de partage des contenus par les internautes président dorénavant à la diffusion.
Cet ouvrage analyse ces capsules vidéo de quelques minutes traitant de sujets informatifs, plutôt à destination des jeunes de 18 à 35 ans, et propose un examen approfondi de ces productions médiatiques en vidéos. Elles se présentent souvent comme vierges de toute ligne éditoriale, élaborant la promesse d'une information brute qui mettrait à distance le travail et la médiation des journalistes. Partant d'une étude sur les contenus, croisée avec une analyse des métriques de consultation, l'ouvrage s'intéresse aussi à la manière dont sont fabriqués ces sujets vidéos dans un écosystème journalistique plateformisé, en montrant que l'élaboration d'une ligne éditoriale dans ce nouveau contexte reste un enjeu crucial.
Le grand penseur critique américain de la communication Neil Postman montre que la soumission de la culture à la technologie menace de détruire les sources vitales de notre humanité.
La première chose que l'on apprend aux élèves des écoles de journalisme, c'est à écrire autrement qu'ils l'ont appris au lycée ou à l'université. Il existe en effet un langage de communication, celui des journalistes, qu'il faut connaître si l'on veut être compris.
Le Guide de la rédaction est l'ouvrage de base qui donne les indispensables à la pratique du métier : les principes généraux de la rédaction, l'habillage d'un article, les différents genres journalistiques, les différentes sortes d'articles, la présentation de la copie, le protocole des corrections, les instruments de travail (téléphone, carnet...).
Cette dixième édition reprend les nombreux éléments qui avaient fait le succès des précédentes, notamment le chapitre sur les articles de commentaires, ou les nombreux hors texte sur l'angoisse d'écrire, les lois de proximité etc.
La préface est signée Nathalie Villard, ancienne journaliste aujourd'hui professeure à l'Ecole de Journalisme de Sciences Po.
Les fake news ont envahi Internet et c'est la faute aux médias sociaux. Pour ce sociologue des médias, ce n'est pas si simple. Sommes-nous réellement entrés dans l'ère de la post-vérité? Détenues par de puissants intérêts, les entreprises de presse ne sont pas aussi « objectives » qu'elles le prétendent. Au-delà du modèle économique, la crise actuelle des médias et l'épidémie de désinformation révèlent une crise de confiance envers le journalisme. Un nouveau « régime de vérité » a émergé: au journalisme positiviste basé sur des faits empiriques se superpose la vérité telle que ressentie. Cette remise en question du système, qui inclut le journalisme à titre de quatrième pouvoir, vient brouiller les frontières entre le vrai et le faux, le réel et le virtuel. C'est la collision des récits.
Est-il possible de mesurer le bien-être subjectif des Français en analysant les messages qu'ils publient sur Twitter ? Quels sont les avantages et les limites de cette approche ? Et que peut-on apprendre de l'analyse de leurs émotions à partir de cette nouvelle source de données ? Cet opuscule présente les résultats d'un travail de recherche original issu de l'analyse de plusieurs dizaines de millions de messages publiés sur Twitter entre 2010 et 2021. L'auteur commence par décrire une méthodologie susceptible de construire des indicateurs de sentiment et d'émotion de manière automatique. L'analyse des mots clés et des hashtags permet de révéler les principaux sujets qui intéressent les Français et les émotions associées au traitement de chacun. Des indicateurs désagrégés sont aussi présentés - par genre, âge et catégorie socio-professionnelle -, qui permettent d'analyser de manière plus fine les déterminants des variations du bien-être subjectif. L'analyse des messages illustre un net décrochage du moral des Français - et une hausse de leur colère - à partir de la fin de l'année 2018, au moment du mouvement des Gilets jaunes. Après une forte montée de la peur quand s'est déclarée la Covid-19, la colère est l'émotion qui a repris le dessus depuis le milieu de l'année 2020, autour des thématiques de la #politique et de la #santé, en dépit d'une augmentation des émotions relatives à l'#économie.
Dans ce livre, Jean-Marie Charon et Adénora Pigeolat exposent et analysent les résultats d'une enquête motivée par un constat surprenant : la durée moyenne des carrières des journalistes est de 15 ans, le nombre de détenteurs de carte de presse a reculé de 10 % ces dix dernières années (un ryhtme de recul qui a doublé en 2020) et l'omniprésence, sur les réseaux sociaux, de discussions entre journalistes autour de la question « Pourquoi je quitte le journalisme ». C'est peu dire que l'enquête révèle une réalité de l'activité de journaliste qui ne correspond pas à l'image que le public se fait de celle-ci, pas non plus d'ailleurs à celle que la profession a d'elle-même.
Cette enquête s'ouvre sur le portrait des personnes impliquées, puis vient l'évocation des principaux motifs de quitter le journalisme - autrement dit, le « pourquoi ? ». Suivent plusieurs focus, à commencer par les conditions concrètes d'une activité qui est devenue trop dure, trop intense. Ainsi est abordée la question d'un épuisement, jusqu'à la rupture physique et psychique, avec les « burn out ». Les femmes, qui sont les plus nombreuses dans ce panel, connaissent aussi des conditions particulières qui doivent être décrites et analysées. C'est alors le moment de s'interroger sur la nature des reconversions, autrement dit le « où vont-ils ?
» et comment ? Le dernier chapitre, conclusif, est consacré à ce que nous disent de l'évolution des médias, de la production de l'information et du journalisme, ces choix de quitter la profession.
Quelque chose comme la part d'ombre de la mutation en cours des entreprises de presse et du système d'information.
Penser contre soi-même est une des injonctions de la philosophie, mais c'est aussi la condition d'une pensée et d'une action éclairées et informées, car cela permet de s'arracher à ses idées toutes faites, et aux opinions dont on a hérité de son milieu sans les examiner de façon critique. C'est un mouvement de révolte intérieure, l'individu doit alors combattre sa pente naturelle : ordinairement, chacun va vers le confort intellectuel qui consiste à confirmer ses choix politiques, religieux, son mode de vie. Il ne cherche pas à les mettre en doute mais à les conforter par tous les moyens ! Ce mécanisme se trouve amplifié par les algorithmes d'Internet qui nous désignent des pages et des sites en fonction de nos recherches précédentes ou des réseaux sociaux qui se construisent par affinités de milieu et d'opinion. Chacun est enfermé dans une bulle idéologique, pire : dans un circuit d'informations bien balisées.
Sans mettre réellement à l'épreuve ses idées, comment savoir si elles sont vraies ? Comment s'orienter dans cette complexité ? Pour doper son esprit critique, ce livre invite à changer de lunettes en explorant une multitude de paysages mentaux, en rencontrant des personnes de toutes obédiences, en accédant à des sports et des pratiques artistiques de toute l'humanité, en créant des connexions entre disciplines, cultures... Il faut une méthode et une guide pour s'orienter dans un tel brouhaha sans avoir un temps infini ; c'est ce que propose cet ouvrage.
À l'heure où l'homme risque de se résigner à la passivité, de considérer les replis politiques et sociaux comme des fatalités, l'auteur propose de développer un nouvel état d'esprit pour rencontrer les fantastiques potentialités de notre présent. À rebours du climat de frilosité et de la fragmentation ambiante, son but est d'accélérer une prise de conscience résolument positive et pratique, articulée sur la mise en oeuvre de nouveaux lieux d'échanges et de confrontations constructives et inspirantes.
112 termes disséqués, triturés, espionnés, comparés, dénoncés pour nous délivrer des discours dont on nous rebat les oreilles quotidiennement...
Il n'est pas toujours aisé d'interpréter les signaux que le monde nous envoie. Le commentaire politique n'échappe pas à cette règle. S'exprimant à travers les canaux des médias, dirigeants, journalistes, influenceurs, experts ou simples citoyens, éprouvent parfois de la difficulté à délivrer un message intelligible à tous. C'est pour les aider à mieux communiquer qu'a été conçu cet ouvrage, dans le souci aussi d'améliorer la compréhension de leurs lecteurs, auditeurs ou spectateurs.
Il s'agit d'une satire de la langue maniée et du vocabulaire emprunté pour former les discours répétitifs lus, vus et entendus dans les médias. Je souligne que son contenu est fortement polémique et décalé. Il combine différentes formes (parodie, dérision, ironie, absurde et humour noir) dans l'intention de faire rire et réfléchir sur des sujets sérieux. Il présente aussi certaines résonances avec l'actualité.
Le vocabulaire entendu, vu ou lu dans les médias est assez simple puisqu'il se résume pour l'essentiel à 112 mots, ceux-là mêmes dont le présent lexique décrit l'usage et la signification. Un si faible nombre pourrait surprendre, mais chacun sait que la répétition est la base de toute pédagogie.
Les attentats de janvier 2015 ont révélé une fracture béante dans notre société... tout le monde n'était pas Charlie. En classe, les enseignants se sont trouvés démunis face à certains élèves adeptes des fakenews et autres théories du complot. Dans ce contexte, France Inter a senti la nécessité absolue d'une éducation aux médias et à l'information auprès des élèves. InterClass' était né.
Ce dispositif, élaboré par Emmanuelle Daviet, fait collaborer journalistes et professeurs pour amener les collégiens et lycéens en REP à expérimenter l'investigation rigoureuse, la vérification des sources et l'exigence de probité dans le journalisme. Les élèves découvrent que la réalité est plus complexe qu'un slogan, que les explications les plus attractives ne sont pas nécessairement les meilleures et qu'il y a encore plus de plaisir à chercher à comprendre qu'à imaginer pouvoir tout expliquer.
Ce livre offre aux enseignants, aux éducateurs, aux parents ainsi qu'aux hommes et femmes de médias de belles occasions de réflexion et l'inspiration pour concevoir des projets similaires et faire des collégiens et lycéens des citoyens éclairés.
Qu'est-ce que la stratégie ? « L'art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leur conflit », écrit le général Beaufre. Son but est « d'atteindre la décision en créant et en exploitant une situation entraînant une désintégration morale de l'adversaire suffisante pour lui faire accepter les conditions qu'on veut lui imposer ».
Publié en 1963, ce livre n'a rien perdu de son actualité. Car il aborde la stratégie avec la hauteur philosophique et l'universalité qui seules lui permettent de résister parfaitement à l'épreuve du temps. Classique de la stratégie, texte bref, condensé au prix d'une abstraction qui lui donne toute sa valeur, cet ouvrage doit être lu et relu au même titre que ceux de Clausewitz ou Sun Tzu.
Première traduction française d'un texte séminal de la théorie des médias, que cette édition contextualise, notamment par le débat qu'il suscita avec Baudrillard.
Essai de référence qui n'a cessé d'inspirer les études médiatiques, le « Jeu de construction pour une théorie des médias » (1970) de l'écrivain et intellectuel Hans Magnus Enzensberger plaide, dans le sillage de Brecht et de Benjamin, pour un contre-usage des médias de masse. Inédit en français, cet essai est accompagné dans ce volume de la réponse que lui apporta Baudrillard, d'un texte postérieur d'Enzensberger sur « L'évangile digital », ainsi que d'un dossier qui en explore les résonances théoriques toujours fécondes dans les champs intellectuels français, allemand, italien, britannique et américain. L'ensemble de ces textes, où se mêlent approches philosophiques, médiatiques et littéraires révèle l'absolue actualité d'un essai qui, dès 1970, dépassa le partage trop simple - et pourtant toujours vivace à l'ère numérique - entre médias-pessimistes et médias-optimistes, pour lui préférer un singulier jeu de construction théorique qui fait de la manipulation des médias, le socle même d'une véritable pensée critique.
La série n'est pas simplement un genre télévisé en vogue, c'est d'abord une forme. C'est du neuf esthétique, et on sait que les inventions de formes sont rares. Pour la décrire, il faut se lancer dans une anatomie comparative et la confronter à d'autres formes, au cinéma, évidemment, mais aussi à des formes plus anciennes, fondamentales dans notre civilisation?: au mythe, au roman, aussi au tableau.
La question de la série se pose depuis toujours, dans la littérature, avec le feuilleton par exemple, ou dans l'art, avec les Nymphéas de Monet, la reproductibilité technique selon Walter Benjamin ou la collection, notamment.
Mais la forme-série n'est pas qu'un problème esthétique, et cette forme n'est pas seulement nouvelle, elle est profondément actuelle. La forme-série pourrait être le langage du monde comme il est : en crise. La série serait une forme de crise. Elle serait structurée comme le monde en crise, ou le monde serait lui-même structuré comme une série.
D'où l'interrogation qui anime le propos?: de quoi la série est-elle la forme?? La série symptôme du monde comme il va, ou comme il ne va pas. Une forme témoin du malaise dans la civilisation. Cela conduit, pour finir, à la question de savoir pourquoi les femmes occupent le devant de la scène des séries.