« Ces classes, qui se sont gavées de l'exploitation des masses, faisant du charbon la clef de leur ascension, avant que les coulées de pétrole et les flambées de gaz ne viennent les installer en une abondance qui toujours aux damnés de la terre a manquée, paniquent aujourd'hui à l'idée de perdre leurs privilèges, et de se voir à leur tour soumis à l'économie de la rareté. ».
En 2019, Crépuscule démontrait comment et à quel point notre République était paradoxalement menacée par les personnes censées la représenter et la défendre.
En 2021, Abattre l'ennemi proposait un guide détaillé du pouvoir et de ce qu'il faudrait faire une fois celui-ci repris.
Restait à dire comment, dans les faits, étape après étape, redonner leur souveraineté aux Français. Sous la forme cette fois d'un traité anarchiste, Coup d'état expose les modalités de la révolution nécessaire.
En préambule, dans une dialectique imparable, Juan Branco dresse les conséquences de la fin de l'ère des énergies fossiles, apportant plusieurs réponses clés utiles à la compréhension de la période charnière que nous traversons. Il démontre comment, paradoxalement, les gilets jaunes ont été la première révolte écologiste de l'Histoire. Puis il analyse le petit Paris, qui créé des êtres avides tournés vers leur ambition personnelle. Il interroge enfin : comment mener une révolution à bien, paralyser le pouvoir et le rendre à chacun ? Et surtout comment, éviter les pièges et impasses auxquels sont confrontés tous les mouvements populaires ?
Un essai brillantissime et brûlant, détaillé et précis, qui lève tous les tabous politiques, et fera date.
Les nations ont-elles besoin de crises pour entreprendre de grands changements ? Pourquoi un type d'événement produit tel résultat dans un pays et tel autre dans un pays voisin ? Peut-on identifier des facteurs explicatifs ? Ce livre est une étude comparative, narrative et exploratoire des crises et des changements sélectifs survenus au cours de nombreuses décennies dans sept nations modernes : la Finlande, le Japon, le Chili, l'Indonésie, l'Allemagne, l'Australie et les États-Unis.Tout comme il existe des conditions favorables à la résolution des crises traversées par les individus au cours de leur vie, Jared Diamond fait le pari qu'il existe de semblables éléments prédictifs au niveau des entités nationales. Il détermine une douzaine de variables destinées à être testées ultérieurement par des études quantitatives, posant alors la question de la capacité des dirigeants politiques à produire des effets décisifs sur l'histoire.Tout en respectant la volonté première de ne pas discuter d'une actualité trop proche qui, faute de distance et perspective, rendrait le propos rapidement obsolète, un après-propos, propre à l'édition française, esquisse, en l'état des données au printemps 2020, une réflexion sur la pandémie du Covid-19.
Cet ouvrage présente les fondements de l'accusation contre Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, auteur du crime d'agression contre l'Ukraine et des crimes de guerre et contre l'humanité commis par les forces russes dont il est le chef suprême.
Robert Badinter est ancien ministre de la Justice et président du Conseil constitutionnel.
Bruno Cotte, membre de l'Institut, est président honoraire de la chambre criminelle de la Cour de cassation et ancien président de chambre de première instance à la Cour pénale internationale.
Alain Pellet est ancien président de la Commission du droit international des Nations unies et président de l'Institut de droit international.
Luttes pour le logement au Pays basque.
Luttes de la terre en Loire-Atlantique.
Luttes féministes à Grenoble.
Luttes de l'énergie sur le littoral breton.
Luttes contre les violences policières dans les banlieues parisiennes.
Luttes contre l'extrême droite à Lyon.
Luttes anticolonialistes en Guadeloupe.
Où et pourquoi se mobilise-t-on aujourd'hui en France ? Il existe, dans certains territoires, une tradition de lutte spécifique qui s'est ancrée localement et se perpétue. Du littoral breton aux banlieues parisiennes, de la campagne basque aux universités lyonnaises en passant par l'archipel guadeloupéen, le journaliste Romain Jeanticou est allé à la rencontre de celles et ceux qui mènent ces combats. Dans les potagers de Notre-Dame-des-Landes, Paul, le doyen de la ZAD, raconte une vie de luttes bottes aux pieds en Loire-Atlantique. À Grenoble, Anne, jeune militante féministe, renouvelle les combats du tout premier planning familial du pays. À travers sept territoires et des dizaines de récits intimes et politiques, l'auteur dresse un tableau vivant de l'évolution du militantisme. On y entend les désillusions, la violence et le poids de l'engagement sur les existences, mais aussi le coeur vibrant et joyeux de la lutte.
Jean-Michel Cosnuau, après une carrière de publicitaire, s'installe en Russie en 1996. Il ouvre une vingtaine de clubs, bars restaurants, dont le dernier le KM19 est situé à deux pas de la Loubianka, le siège du redouté FSB (renseignement intérieur, ex-KGB).
Durant dix ans s'y presse une foule d'espions, d'oligarques, d'hommes politiques français attirés par la Russie. Alors que ses affaires sont florissantes, Jean-Michel Cosnuau est victime d'un Kompromat et accusé d'espionnage par l'un des hommes les plus puissants du FSB, Oleg Feoktistov, proche de l'oligarque Igor Setchine, compagnon de route historique de Vladimir Poutine.
Le Français raconte dans ce livre cette « barbouzerie d'État », il y décrit son quotidien et les rouages d'un régime inique et corrompu. Après une cavale homérique via la Biélorussie, et un exil au Maroc, Jean-Michel Cosnuau sera arrêté à Marrakech et livré par les autorités locales à la Russie. Ses ennuis ne cesseront qu'après un procès à Moscou en 2019. Un document haletant, témoignage rare d'un homme pourchassé par les services secrets russes.
« Il ne s'agit plus de commenter ou de comprendre le réel : il s'agit de produire du réel. Ce qui tue aujourd'hui et avant tout, c'est notre manque d'imagination. L'art, la littérature, la poésie sont des armes de précision. Il va falloir les dégainer. Et n'avoir pas peur de ceux qui crieront au scandale et à la trahison. » En répondant aux questions brûlantes d'actualité de Carole Guilbaud, Aurélien Barrau remet le politique et le social au coeur de l'écologie.
Il nous aiguillonne vers un renouveau démocratique où la liberté la plus fondamentale est d'abord celle du pouvoir vivre.
Que faire pour changer notre société? Exemples et propositions d'hier et d'aujourd'hui pour repenser travail, propriété et démocratie.
Il n'y a pas d'alternative, nous a-t-on répété, depuis des décennies. Bien sûr que si... Bien sûr que nous pouvons imaginer autre chose que cette société fondée sur la compétition, l'évaluation et la rentabilité ; autre chose que ce système qui nous dépossède de nos ressources et de nos choix, de notre travail et de la démocratie même ; autre chose que cette violence sociale, politique et environnementale, saccageant le vivant au point de forger une urgence dramatique inouïe. Ce livre est non seulement porteur d'espoirs mais de projets concrets, fondés sur la solidarité, la coopération et la démocratie vraie. Ludivine Bantigny puise aux expériences du passé et du présent, s'appuie sur une longue histoire des luttes et des réalisations libératrices. Évidemment, il n'y a là ni baguette magique, ni solutions toutes faites. Mais cet ouvrage dessine des perspectives émancipatrices tangibles et renoue ainsi avec des propositions stratégiques pour un avenir enviable et un monde désirable.
Bouleversée par la mort en prison de la militante Ulrike Meinhof en 1976, bientôt suivie de celle de quatre autres membres de la RAF (Fraction Armee Rouge), d'Eaubonne publie en 1978, aux éditions féministes Tierce, Contreviolence ou La résistance à l'État, petit ouvrage qui rassemble plusieurs textes sur les rapports entre féminisme et violence politique, ainsi que quelques poèmes. Ces textes ont été écrits dans un contexte de débats internes aux mouvements écologiste et féministe sur les stratégies de non-violence ou d'action directe (autodéfense féministe, sabotages, etc.), et également de débats dans tous les milieux militants sur le soutien plus ou moins critique à apporter à celles et ceux ayant choisi la lutte armée, principalement en Allemagne mais aussi en Italie ou en France, face à la répression des États (conditions d'emprisonnement extrêmes et morts suspectes des détenu·es en Allemagne).
Cette réédition est accompagnée d'une présentation historique, fruit de plusieurs années de recherche, dans laquelle Isabelle Cambourakis remet en perspective la trajectoire de d'Eaubonne et propose une analyse fouillée de son parcours politique, depuis sa socialisation primaire à travers l'étude des engagements politiques de ses parents dans les années 1920 et 1930, jusqu'à l'activisme radical des années 1970.
Injustifiable au regard du droit international, la guerre que mène Poutine contre l'Ukraine constitue la plus grande remise en question de l'ordre mondial depuis 1945.À la tête des juristes, universitaires et chercheurs français qui, à la suite de l'ancien Premier Ministre britannique Gordon Brown et du juriste Philippe Sands, appellent à la création d'un tribunal spécial pour juger les crimes d'agression contre l'Ukraine, Mathilde Philip-Gay raconte le combat actuellement mené pour juger les responsables du crime d'agression contre l'Ukraine. Mais pourquoi juger le chef d'État russe alors que George Bush ne l'a pas été pour la guerre en Irak ? Quelle sanction risque-t-il vraiment ? Vladimir Poutine peut-il être jugé par une juridiction internationale, en Ukraine, à La Haye ? Échappera-t-il au jugement par l'amnistie ou par une autre solution politique ? Mathilde Philip-Gay montre qu'en laissant faire les dictateurs, c'est toute la crédibilité, l'efficacité et la légitimité du système juridique international qui se trouvent anéanties. Ne pas punir cette nouvelle agression, c'est préparer les conflits mondiaux de demain ; accepter qu'il n'y ait alors plus aucun recours juridique, c'est céder à la « loi de la guerre ». Il faut donc reposer les grands principes du droit international afin de juger ceux qui ont décidé de l'invasion de l'Ukraine, et, en premier lieu, Poutine. Mathilde Philip-Gay est professeure des universités en droit public à l'Université Jean Moulin Lyon 3, vice-Présidente chargée d'« Égalité, laïcité et lutte contre toutes les discriminations ».
D'importation récente en France, le « wokisme » ne cesse d'étendre son emprise, en particulier à l'Université et dans le monde culturel. Partant de louables intentions de lutte contre les discriminations, il engendre des pratiques parfois problématiques. Il flirte alors avec des tentations totalitaires qui rappellent un passé stalinien mal connu des nombreux jeunes tentés par cette mouvance perçue comme progressiste. Or ils en ignorent les risques pour les valeurs démocratiques fondamentales : l'universalisme, la rationalité scientifique, la liberté d'expression, la laïcité. C'est pourquoi la critique du wokisme ne relève pas d'une pensée conservatrice ou réactionnaire mais de la défense du modèle républicain.Exemples à l'appui, Nathalie Heinich éclaire ce phénomène et donne des clés pour en comprendre les fondements. Et elle appelle à la vigilance contre certaines dérives du wokisme vers un totalitarisme militant, un « totalitarisme d'atmosphère », non étatique certes mais néanmoins puissant.Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, est membre de l'Observatoire des idéologies identitaires. Outre ses nombreux ouvrages de recherche, elle a publié deux textes d'intervention : Ce que le militantisme fait à la recherche (Gallimard, « Tracts », 2021), et Oser l'universalisme. Contre le communautarisme (Le Bord de l'eau, 2021).
«L'Ukraine est vue de Moscou comme la pièce essentielle d'un dispositif de protection à contrôler ou, au mieux, à neutraliser.»Michel FoucherArpentant les contrées d'Europe médiane et orientale depuis une trentaine d'années, le géographe et diplomate Michel Foucher, spécialiste des frontières géopolitiques, analyse le confit russo-ukrainien en mettant au jour la cartographie mentale - historique, politique, territoriale et identitaire - du duel qui oppose les deux nations suite à l'agression fratricide lancée par Vladimir Poutine. Cette cartographie entre Baltique et mer Noire, étendue par ses causes et ses effets à l'Europe entière, porte l'empreinte d'une confrontation entre un passé qui ne veut pas passer - celui de la Russie, comme puissance autocratique et impériale - à un futur qui ne semble devoir naître que dans la résistance et la souffrance, celui de l'Ukraine comme État-nation souverain «inclinant vers le monde euroatlantique» (Havel). Un duel qui affecte gravement l'état du monde et dont le déroulement et l'issue nous concernent tous.
C'est peu dire que le terrain est miné : un État-nation bâti sur l'esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l'internationalisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l'impérialisme, et la profonde « asymétrie des affects » entre petits Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelquesunes des manifestations de « l'État racial intégral » disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l'a vu encore récemment, l'État racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d'avoir été consciemment élargies. C'est là qu'il faut « enfoncer le clou et aller à la recherche de l'intérêt commun », construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l'extrême droite, défendre l'autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, face au bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu'il a lui-même provoquées, pourra se nouer l'alliance inédite des beaufs et des barbares.
La conviction qui nous anime en prenant aujourd'hui la parole, c'est que plutôt que de se taire par peur d'ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l'espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l'omerta n'est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l'avenir du vivant.
Préfacé par Denis Robert, ce livre au style de haute facture s'inscrit dans la tradition littéraire française des réquisitoires politiques.
Sous la plume enflammée d'un jeune homme formé pour intégrer les élites mais croyant encore en la République, il dénonce et expose les preuves d'une OPA commise sur la démocratie par des oligarques puissants, en faveur d'intérêts de caste, et comment le Président Macron en fut à la fois la créature et l'instrument.
Juan Branco a fréquenté leurs écoles, les connait intimement et il écrit ce qu'il a vu et entendu avec une liberté de ton inédite, qui évoque le Jules Vallès de l'Insurgé.
Premier livre documenté et intégralement sourcé sur la manière dont Macron a gagné le pouvoir, ce pamphlet saisissant, fondé sur une enquête originale contenant de nombreux éléments inédits, se dévore comme un thriller et raconte comme au cinéma.
Ovni d'abord obstinément refusé par les éditeurs, il se diffuse sur Internet à partir de novembre 2018 jusqu'à plus de cent mille téléchargements, et est finalement publié fin mars 2019 par deux éditeurs complices. Phénomène d'édition totalement nouveau né sur les réseaux sociaux, il connaît alors un succès immédiat et fulgurant, accédant à la première place du classement des meilleures ventes malgré le silence têtu des media.
Porté par un auteur charismatique, il séduit chaque jour davantage un lectorat divers, considérable et très étendu, du plus jeune au plus expert et du plus populaire au plus cultivé.
Emmanuel Pierrat s'appuie sur de nombreux exemples d'actualité pour analyser la place envahissante de la sphère privée dans la vie politique et l'exigence de transparence toujours plus grande à laquelle sont soumis nos représentants. Les scandales à répétition, alimentés par les réseaux sociaux, relayés par les médias traditionnels, paralysent de plus en plus le débat public.L'auteur s'inquiète de cette emprise grandissante de la morale qui empiète sur les libertés individuelles. La «dictature de la transparence» ne risque-t-elle pas de mettre notre démocratie en danger ?
« Une bonne histoire, aujourd'hui encore, c'est souvent l'histoire d'un mec qui fait des trucs. Et si ça peut être un peu violent, si ça peut inclure de la viande, une carabine et des lances, c'est mieux... » Mais quelle place accorde-t-on dans ces histoires aux personnages féminins et à la représentation de leur corps ? Alice Zeniter déconstruit le modèle du héros et révèle la manière dont on façonne les grands récits depuis l'Antiquité. De la littérature au discours politique, elle nous raconte avec humour et lucidité les rouages de la fabrique des histoires et le pouvoir de la fiction.
Comment construire un ordre international commun dans un monde marqué par des perspectives historiques divergentes, des conflits violents, la prolifération des technologies et l'extrémisme idéologique ? C'est le défi ultime du xxie siècle, auquel Henry Kissinger tente ici de répondre.
Son premier constat est le suivant : il n'a jamais existé de véritable « ordre mondial ». Tout au long de l'histoire, chaque civilisation, se considérant comme le centre du monde et pensant ses principes universellement pertinents, a défini sa propre conception de l'ordre. Aujourd'hui, ces diverses conceptions entrent en confrontation, et il n'existe pas de consensus entre les principaux acteurs sur les règles d'action et leurs limites, ni sur le but ultime poursuivi.
Fort d'une longue expérience, Henry Kissinger raconte de l'intérieur plusieurs épisodes cruciaux de l'histoire mondiale et offre une analyse fascinante d'événements plus récents. Limpide et provocant, mêlant histoire et géopolitique, cet ouvrage unique ne pouvait être écrit que par un homme ayant consacré sa vie à la politique et à la diplomatie.
Henry Kissinger a été secrétaire d'État sous Richard Nixon et Gerald Ford et a conseillé de nombreux autres présidents américains en matière de politique étrangère. Lauréat du prix Nobel de la paix en 1973, son dernier ouvrage paru en France est Leadership (Fayard, 2023).
Traduit de l'Anglais (États-Unis) par Odile Demange.
Ce recueil d'essais est un livre sur la possibilité ou l'impossibilité de se comprendre. Depuis trente ans qu'il vit en Suisse, exilé de sa langue et de son pays, Mikhaïl Chichkine réfléchit à l'évolution de la Russie et à ses relations avec le reste du monde. Il s'appuie sur sa connaissance de l'histoire russe et soviétique, sur son expérience personnelle et sur les grandes figures culturelles et littéraires.
Pourquoi l'Occident et la Russie ne parviennent-ils pas à se comprendre depuis des siècles ? Pourquoi les voyageurs en Russie ont-ils l'impression d'être sur « une autre planète » ?
Que signifie « aimer la Russie » ? Pourquoi les révolutions et les tentatives de réformes démocratiques conduisent-elles toutes à une nouvelle dictature ? Est-il toujours possible de croire en la Russie, comme le demandait le poète Tiouttchev ?
« Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. » Qu'est-ce qu'une nation ?
Cette question que Renan posait à la Sorbonne en 1882 reste aujourd'hui d'une actualité brûlante. Dans ce petit texte d'une modernité insoupçonnée, souvent cité et rarement lu, Renan donne une leçon magistrale sur ce concept fondamental de l'histoire politique européenne.
Le système politique mis au point par l'Allemagne hitlérienne et la Russie stalinienne ne consiste pas en une simple radicalisation des méthodes dictatoriales. C'est un système entièrement original qui repose sur la transformation des classes en masses, fait de la police le centre du pouvoir et met en oeuvre une politique étrangère visant ouvertement à la domination du monde. Animé par une logique de la déraison, il tend à la destruction complète de la société - comme de l'individu. Un classique de la théorie politique.
Qui se souvient de Lamartine ? Qu'il a été candidat à la première élection présidentielle française ? Qu'on lui doit le suffrage universel, l'abolition de la peine de mort en politique, la seconde abolition de l'esclavage, la conservation du drapeau tricolore et tant d'autres choses encore ? À la parution des Misérables, en 1862, Marianne de Lamartine, la discrète épouse du poète, qui a parfois tenu la plume pour lui, décide de prendre la parole pour défendre l'action de son mari résolu à se taire à tout jamais. Car, pour avoir récusé les Rouges comme les Royalistes, le candidat malheureux a pu mesurer combien nul n'est prophète en son pays.
À la manière d'une feuilletoniste, Marianne de Lamartine nous raconte la vie du plus méconnu de nos hommes illustres, poète éclatant des Méditations de 1820 mais aussi historien et homme d'État. On croise les écrivains engagés de l'époque, au premier rang desquels Victor Hugo. Tous ou presque vont d'abord s'enthousiasmer pour cette révolution pacifique où semble enfin poindre la lumière, lumière qui dura ce que dure le printemps des peuples...
" Ce livre constitue une tentative de compréhension de faits qui, au premier coup d'oeil, et même au second, semblaient simplement révoltants. Comprendre, toutefois, ne signifie pas nier ce qui est révoltant et ne consiste pas à déduire à partir de précédents ce qui est sans précédent ; ce n'est pas expliquer des phénomènes par des analogies et des généralités telles que le choc de la réalité s'en trouve supprimé. Cela veut plutôt dire examiner et porter en toute conscience le fardeau que les événements nous ont imposé, sans nier leur existence ni accepter passivement leur poids, comme si tout ce qui est arrivé en fait devait fatalement arriver. Comprendre, en un mot, consiste à regarder la réalité en face avec attention, sans idée préconçue, et à lui résister au besoin, quelle que soit ou qu'ait pu
être cette réalité. " (Hannah Arendt)
Sur l'antisémitisme est la première partie de l'oeuvre magistrale d'Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (New York, 1951), qui inclut aussi L'Impérialisme (" Points Essais ", n° 356) et Le Système totalitaire (" Points Essais ", n° 307).
La première biographie en France consacrée au président ukrainien.
Depuis le 24 février 2022, Volodymyr Zelensky s'est métamorphosé en chef de guerre, incarnation de l'héroïsme et de la résistance de tout un peuple, qui lutte à la vie à la mort pour sa liberté.
L'ancien comédien et animateur télé n'était pourtant pas destiné à ce rôle. Qui est cet homme arrivé en politique par effraction et sur les épaules duquel repose une partie du destin de l'Europe ?
Régis Genté et Stéphane Siohan, tous deux sur le terrain, nous livrent une enquête au plus près de ce personnage hors du commun.
Tel est le chemin éternel de l'humanisme : comment l'homme a cherché à se construire, à grandir, entrelacé avec ses comparses, pour grandir le tout, et non seulement lui-même, pour donner droit de cité à l'éthique, et ni plus ni moins aux hommes. Quand la civilisation n'est pas soin, elle n'est rien. Cynthia Fleury Soigner, la chose est ingrate, laborieuse, elle prend du temps, ce temps qui est confisqué, ce temps qui n'est plus habité par les humanités. Ici se déploie une tentative de soigner l'incurie du monde, de poser au coeur du soin, de la santé, et plus généralement, dans nos relations avec les autres, l'exigence de rendre la vulnérabilité capacitaire et de porter l'existence de tous comme un enjeu propre, dans toutes les circonstances de la vie. Cynthia Fleury expose une vision humaniste de la vulnérabilité, inséparable de la puissance régénératrice des individus ; elle conduit à une réflexion sur l'hôpital comme institution, sur les pratiques du monde soignant et sur les espaces de formation et d'échanges qui y sont liés, où les humanités doivent prendre racine et promouvoir une vie sociale et politique fondée sur l'attention créatrice de chacun à chacun.