Qui vote pour qui et pourquoi ? Comment la structure sociale des électorats des différents courants politiques en France a-t-elle évolué de 1789 à 2022 ? En s'appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques des 36 000 communes de France couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une histoire du vote et des inégalités à partir du laboratoire français.
Au-delà de son intérêt historique, ce livre apporte un regard neuf sur les crises du présent et leur possible dénouement. La tripartition de la vie politique issue des élections de 2022, avec d'une part un bloc central regroupant un électorat socialement beaucoup plus favorisé que la moyenne - et réunissant d'après les sources ici rassemblées le vote le plus bourgeois de toute l'histoire de France -, et de l'autre des classes populaires urbaines et rurales divisées entre les deux autres blocs, ne peut être correctement analysée qu'en prenant le recul historique nécessaire. En particulier, ce n'est qu'en remontant à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, à une époque où l'on observait des formes similaires de tripartition avant que la bipolarisation ne l'emporte pendant la majeure partie du siècle dernier, que l'on peut comprendre les tensions à l'oeuvre aujourd'hui. La tripartition a toujours été instable alors que c'est la bipartition qui a permis le progrès économique et social. Comparer de façon minutieuse les différentes configurations permet de mieux envisager plusieurs trajectoires d'évolutions possibles pour les décennies à venir.
Une entreprise d'une ambition unique qui ouvre des perspectives nouvelles pour sortir de la crise actuelle. Toutes les données collectées au niveau des quelques 36 000 communes de France sont disponibles en ligne en accès libre sur le site unehistoireduconflitpolitique.fr, qui comprend des centaines de cartes, graphiques et tableaux interactifs auxquels le lecteur pourra se reporter afin d'approfondir ses propres analyses et hypothèses.
Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps.
Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.
« J'ai voulu prendre le lecteur par la main, lui faire vivre ces années à l'Élysée comme s'il avait été à mes côtés tout au long de ces évènements. »
« En 2017, j'avais publié Des Hommes qui lisent et essayé de décrire la part de la lecture et des livres dans la construction d'une identité, dans une histoire familiale et une façon d'envisager le monde. Mais nous ne sommes pas que le produit de nos lectures. Un peu de nous-mêmes est constitué de tous les lieux qui nous ont faits, d'expériences sensibles, d'horizons espérés ou d'enracinements constatés. La vie publique a beau être affaire d'idées et de valeurs, ces idées et ces valeurs prennent toujours vie quelque part. » Ce livre est le récit d'une rencontre avec un pays, avec la saisissante diversité géographique et humaine de la France, avec des lieux qui disent : ce que nous sommes, notre héritage, ce qui nous lie et nous relie.
Ces lieux ordinaires ou symboliques - l'école Michelet, le port du Havre, Notre-Dame, le monastère de la Verne, l'hôpital Charles Nicolle, le Palais Royal... - permettent à Édouard Philippe de nous raconter un lien intime et politique avec la France, une enfance, une éducation et ils nourrissent une réflexion sur l'école, la santé, les grandes infrastructures, la justice et la laïcité.
Après Des hommes qui lisent (JC Lattès, 2017), où il évoquait les lectures qui l'ont construit, l'ancien premier ministre se concentre sur des lieux qui ont forgé ses idées, en mêlant souvenirs personnels, références littéraires et considérations politiques. (Jean Birnbaum - Le monde des livres) « Il a choisi de passer par cinq lieux, qui lui tiennent à coeur. Ils lui per mettent, à partir de son expérience personnelle, d'embrasser les sujets au coeur des pré occupations françaises. » L'opinion « Ce livre étonnant et étrange, car à la fois personnel et politique au sens fort, un livre dont la construction aussi est originale puisque vous partez des lieux qui ont marqué votre vie, votre école de Rouen, le Port du Havre (...) et à travers ces lieux, vous tracez des directions, vous faites des propositions pour la France, pour l'école, pour l'hôpital, pour la laïcité, pour l'international... » Nicolas Demorand, France Inter
Sur le papier, Macron avait tout du gendre idéal. En 2017, sa campagne brillante et allègre lui fait gagner le statut d'outsider original, éloigné des clivages sclérosés de la droite et de la gauche. En 2022, la crise des Gilets jaunes, l'épidémie de Covid-19, la guerre entre la Russie et l'Ukraine et les prises de position et de parole malencontreuses du jeune président ont considérablement éraflé cette image de renouveau dynamique.
Macron, président par défaut ? Avec un atterrant taux d'abstention à 26,3%, Macron ne doit sa réélection en 2022 qu'à la peur que continuent d'inspirer les extrêmes. Et tandis que le trio de tête de ces dernières présidentielles - Macron-Le Pen-Mélenchon - ne cesse de prouver la dislocation de la scène politique telle qu'on la connaît, la Ve République tremble sur ses fondations. Aujourd'hui, les Français sont dans la rue et crient à la tyrannie... pour quelles suites ?
Alain Duhamel analyse les splendeurs et misères du 8e président de la République et des candidats à sa succession ; un portrait affuté des acteurs de la Ve, de leurs électeurs, des dynamiques et tensions économiques, sociales et philosophiques à l'oeuvre dans le paysage politique contemporain d'aujourd'hui et de demain.
Ne lui dites pas qu'il fait de la politique. Officiellement, Nicolas Sarkozy a tout abandonné le 20 novembre 2016, au soir de sa défaite à la primaire de la droite. Et pourtant, à l'abri des regards, l'ancien président continue de manoeuvrer. Il reçoit, fomente des plans, intrigue. Les ambitieux sont obligés de le visiter, comme on se rendrait dans le tipi d'un chef indien. Face à ceux qui lui déplaisent, il déploie ses réseaux aux multiples ramifications. S'il était possible de revenir ? Le voilà qui refuse d'écarter définitivement l'hypothèse.
Emmanuel Macron lui confie des missions. Entre les deux présidents, une amitié étrange est née. Beaucoup de respect, des intérêts partagés... et un soupçon de méfiance. En témoigne leur divergence sur Vincent Bolloré, l'entrepreneur ultra-conservateur dont Nicolas Sarkozy est un proche conseiller. Car le parrain de la politique a profité de sa retraite pour devenir un businessman. Avec succès. Ses revenus équivalent désormais à ceux d'un joueur de football.
En parallèle, le parrain prépare sa défense, car le nuage noir des « affaires » n'en finit plus de se rapprocher : Bismuth et Bygmalion, et surtout l'affaire libyenne, la plus explosive d'entre toutes, qui le menace de la prison ferme. Autour de lui, les destins brisés s'amoncellent... Une enquête pleine de révélations.
Etienne Girard est rédacteur en chef à l'Express.
Laurent Valdiguié est grand reporter chez Marianne.
L'ancien président de la République raconté comme jamais.
En 1989, Pierre Messmer se demandait ce qu'un jeune Parisien répondrait à la question : Pour vous, que signifie le nom de Georges Pompidou ? Il imaginait qu'on évoquerait, la plupart du temps, Beaubourg et les voies sur berge.
Le jeune Parisien d'aujourd'hui ne donnerait sans doute pas une réponse très différente. Ses parents se souviendraient peut-être de l'affaire Markovi? ou de son travail à la banque Rothschild. Ses grands-parents se rappelleraient mai 1968 et les accords de Grenelle.
Pourtant, l'existence des Français est encore imprégnée de son action : la mensualisation des salaires, c'est lui ; le SMIC, c'est encore lui ; l'élargissement du congé maternité à toutes les salariées, c'est toujours lui. Président sensible et mesuré, loin du froid banquier parisien dépeint par ses opposants, il fut aussi un khâgneux dilettante et engagé, un professeur de français dynamique, un amoureux de la nature, un passionné d'art et de poésie, un mari, un père.
C'est le quotidien de cet homme méconnu qu'a partagé Alain Pompidou, son fils unique. Avec lui, il a joué aux cartes les week-ends à Orvilliers, écouté du Bach en vacances à Cajarc, chassé chez les Rothschild à Ferrières, pris des petits déjeuners à Matignon et à l'Élysée... Retraçant sa vie, de son enfance dans le Cantal à sa mort après des années de maladie, il nous fait pénétrer dans l'intimité de son père et nous révèle quelle était la personnalité de ce président qui a tant marqué la France.
Le livre : Pour Stéphane Hessel, le " motif de base de la Résistance, c'était l'indignation. " Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais " cherchez et vous trouverez " : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au " toujours plus ", à la compétition, la dictature des marchés financiers, jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale. Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme. en sont la démonstration. Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une " insurrection pacifique ".
Une enquête implacable sur la compromission avec l'extrême droite de toute une génération d'écrivains français.
Samedi 8 février 2020 Première soirée de libre depuis un mois, mon mari et moi allons au cinéma. Appel du PR. Je m'extirpe de mon siège rapidement, dérangeant sans vergogne toute la rangée. C'est la première fois que j'ai l'occasion de lui parler du coronavirus seule à seul. L'unique lieu isolé est un petit escalier qui monte vers les toilettes, sur les marches duquel je me recroqueville. Tout est sombre autour de moi. Je sais ce que je m'apprête à lui dire. Je peux enfin faire état de mon pressentiment et du tsunami que je crains de voir arriver. C'est à la suite de cette conversation qu'on m'a dit : «Agnès, tu as fait peur au Président...» À travers ce journal tenu entre janvier et juin 2020, je veux révéler des instants de notre passé commun, l'envers du décor, les pièces manquantes du puzzle, celles détenues par la responsable politique que j'étais. J'espère que ce journal pourra éclairer le récit national, avec ses succès et ses échecs, et aider à un retour d'expérience collectif. C'est pour moi l'occasion de rendre accessible aux Français un morceau de leur histoire. Tous les droits d'auteur seront reversés à la Fondation des Hôpitaux.
La crise de régime que nous vivons en France n'est pas qu'une affaire de droit constitutionnel. Elle touche les institutions, mais aussi les compromis sociaux et l'horizon de sens donné au pays. Sur ces trois dimensions, la Ve République accumule désormais les contradictions et les archaïsmes. Sa vulnérabilité augmente face aux tentations autoritaires. Un nouveau partage des pouvoirs serait salvateur, pour une République enfin sociale et écologique.
L'auteur se questionne sur la succession d'événements ayant mené l'extrême droite aussi proche du pouvoir. Il s'intéresse à tous les partis politiques français, qu'il accuse d'être responsables par leur passivité de la normalisation du discours extrémiste dans les médias. Après des décennies d'échec, selon lui, il propose une manière de stopper son ascension.
Sexus politicus avait brisé le tabou du sexe et de la politique. Quinze ans plus tard Sexus diabolicus explore à nouveau les alcôves du pouvoir.
Mais depuis, une révolution s'est imposée : celles des femmes. Longtemps dans l'ombre, elles prennent leur revanche, font reculer l'omerta et accusent.Voici donc venu le temps de Sexus diabolicus : dénonciations anonymes, outing forcés, enquêtes sauvages dans certains partis, les affaires scabreuses explosent.
Qui tranche ? Un tribunal public né des réseaux sociaux et autres boucles WhatsApp. Après des décennies d'impunité - DSK, Baupin, Hulot et tant d'autres - on instruit désormais en direct et sans règles des scandales réels ou... imaginaires.Des QG de campagne aux partis ébranlés par ces affaires, des ministères aux collectifs féministes, les auteurs lèvent le voile sur cette nouvelle ère, la formidable avancée qu'elle représente, mais aussi ses excès et ses dérives.Un document exceptionnel qui nous dévoile ce qui se passe vraiment dans les coulisses de notre petit théâtre politique. Christophe Dubois est journaliste à 7 à 8 sur TF1. Il a co-écrit de nombreux ouvrages dont les best-sellers Sexus politicus (avec Christophe Deloire) et Les islamistes sont déjà là. Marie-Christine Tabet est directrice adjointe des rédactions du Parisien. Elle a co-écrit plusieurs livres dont L'argent des politiques et Vie et mort de la SNCF (avec Christophe Dubois).
Du libéralisme aux algorithmes, en passant par le burnout, les transclasses et la trottinette, François Bégaudeau livre, à travers les maîtres mots de l'époque, une analyse implacable de l'idéologie bourgeoise. « Plus c'est plus gros, plus ça passe, dit-on, et cela ne vaut pas pour mes bonimenteurs. Comme l'ordre syllabique l'indique, le bonimenteur n'est qu'à moitié menteur. Un boniment, pour prendre, doit être un peu vrai. Il est un peu vrai que cet écran plat est plat, et plus léger - le portant je le vérifie -, et plus confortable pour les yeux - rivé à lui je suis confort. La langue du capitalisme intégré est toujours un peu vraie. Il est un peu vrai que nous autres sujets des régimes capitalistes paradigmatiques sommes libres de nos mouvements. Il est un peu vrai qu'un télétravailleur peut disposer de ses horaires. Il n'est pas archi-faux que nos élections sont démocratiques. Les marchands ne mentent pas complètement en disant qu'ils créent de la valeur ou créent de la richesse. Ils devraient juste préciser que cette richesse leur revient. La langue du capitalisme ne doit pas être démasquée, elle doit être passée au crible implacable de la précision. »
Un récit explosif s'appuyant sur des archives et des témoignages inédits. Le Figaro MagazineRarement une bande d'amis n'avait joué un tel rôle dans l'Histoire. D'une discrète pension religieuse aux fastes de l'Elysée, Sébastien Le Fol nous raconte comment un clan, après mai 1981, a tiré les ficelles de la politique et des affaires pendant quinze ans, héritage qui reste largement d'actualité. François Mitterrand ; Pierre de Bénouville, éminence grise de Marcel Dassault, André Bettencourt, ministre et deuxième fortune française par sa femme et François Dalle, longtemps P-DG de L'Oréal : l'ambition toute balzacienne de cette bande, soudée par la guerre, le passage à Vichy, puis la Résistance, a quelque chose de fascinant. Ces quatre mousquetaires n'ont cessé de se faire la courte échelle. Et ils ont tout partagé : l'argent, l'amour, le pouvoir. Les secrets aussi. Au terme d'une exceptionnelle enquête, l'auteur décrypte l'itinéraire invraisemblable de l'ancien président - de l'extrême droite à l'union de la gauche - dévoilant ainsi la face cachée d'un système sur lequel on croyait tout savoir.Ex-directeur de la rédaction du Point et ex-directeur adjoint de celle du Figaro, Sébastien Le Fol est journaliste et auteur. Il a publié Reste à ta place... (Albin Michel, 2021) et dirigé un ouvrage collectif, La Fabrique du chef-d'oeuvre (Perrin, 2022). Une incroyable et méticuleuse enquête. Le Figaro Magazine
Dans Macron président, la fin de l'innocence, un documentaire à sa gloire diffusé sur France 3, le président de la République Emmanuel Macron dit à propos de la Commune : «Versailles, c'est là où la République s'était retranchée quand elle était menacée.»Les communards ont affublé Thiers, le boucher de la Commune, d'un certain nombre de sobriquets : Adolphe-le-Petit, Général Boum, Coeur Saignant, Obus 1er, Crapaud Venimeux, Tamerlan à lunettes, César en raccourci, Satrape de Seine-et-Oise, Petit Jean-Foutre, Général Tom Pouce, Croquemort de la Nation.Chez Jules Vallès, il y avait aussi : «Foutriquet».M.O.Dans la pure tradition du libelle politique, Michel Onfray ose un portrait irrévérencieux d'Emmanuel Macron et dresse un bilan sans concession du quinquennat de l'en même temps.Cet essai mordant et drôle offre aussi une édifiante radioscopie de notre société et de la faillite de sa classe politique.Indispensable à quiconque entend voter... ou non.
Laurent Berger, Philippe Martinez, Sophie Binet, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen racontent pour la première fois les dessous de la bataille des retraites.
C'est l'histoire secrète d'un conflit qui a fait descendre des millions de gens dans la rue, partout dans le pays. C'est l'histoire d'un rendez-vous raté entre le Président et les syndicats, unis comme jamais. C'est l'histoire d'un mouvement qui restera dans les mémoires. C'est l'histoire d'une crise sociale, politique, démocratique qui s'est jouée ces derniers mois.
Que s'est-il passé entre Laurent Berger et Emmanuel Macron depuis leur première rencontre dans un café, place de la République, en 2011 ? Comment le pouvoir a-t-il foncé dans le mur, malgré toutes les alertes ? Qu'ont voulu faire Jean-Luc Mélenchon et ses troupes en bordélisant le débat parlementaire ? Comment Marine Le Pen a-t-elle réussi à sortir renforcée de ce mouvement social ? Que restera-t-il de cette bataille des retraites ?
« Dans la mesure où le désir est impliqué dans les normes sociales, il est lié à la question du pouvoir et à celle de savoir qui peut être reconnu comme humain. » « Faire » son genre implique parfois de défaire les normes dominantes de l'existence sociale. La politique de la subversion qu'esquisse Judith Butler ouvre moins la perspective d'une abolition du genre que celle d'un monde dans lequel le genre serait « défait », dans lequel les normes du genre joueraient tout autrement.
Ce livre s'inscrit dans une démarche indissociablement théorique et pratique : il s'agit, en s'appuyant sur les théories féministe et queer, de faire la genèse de la production du genre et de travailler à défaire l'emprise des formes de normalisation qui rendent certaines vies invivables, ou difficilement vivables, en les excluant du domaine du possible et du pensable. Par cette critique des normes qui gouvernent le genre avec plus ou moins de succès, il s'agit de dégager les conditions de la perpétuation ou de la production de formes de vie plus vivables, plus désirables et moins soumises à la violence.
Judith Butler s'attache notamment à mettre en évidence les contradictions auxquelles sont confrontés ceux et celles qui s'efforcent de penser et transformer le genre. Sans prétendre toujours dépasser ces contradictions, elle suggère la possibilité de les traiter politiquement : « La critique des normes de genre doit se situer dans le contexte des vies telles qu'elles sont vécues et doit être guidée par la question de savoir ce qui permet de maximiser les chances d'une vie vivable et de minimiser la possibilité d'une vie insupportable ou même d'une mort sociale ou littérale. »
Chaque secteur spécialisé de la connaissance fait à sa manière le constat d'un désastre. Les psychologues attestent d'inquiétants phénomènes de dissolution de la personnalité, d'une généralisation de la dépression qui se double, par points, de passages à l'acte fou. Les sociologues nous disent la crise de tous les rapports sociaux, l'implosion-recomposition des familles et de tous les liens traditionnels, la diffusion d'une vague de cynisme de masse ; à tel point que l'on trouve dorénavant des sociologues pour mettre en doute l'existence même d'une quelconque "société". Il y a une branche de la science économique - l'"économie non-autistique" - qui s'attache à montrer la nullité de tous les axiomes de la prétendue "science économique". Et il est inutile de renvoyer aux données recueillies par l'écologie pour dresser le constat de la catastrophe naturelle. Appréhendé ainsi, par spécialité, le désastre se mue en autant de "problème" susceptibles d'une "solution" ou, à défaut, d'une "gestion". Et le monde peut continuer sa tranquille course au gouffre.
Le Comité Invisible croit au contraire que tous les remous qui agitent la surface du présent émanent d'un craquement tectonique dans les couches les plus profondes de la civilisation. Ce n'est pas une société qui est en crise, c'est une figure du monde qui passe. Les accents de fascisme désespéré qui empuantissent l'époque, l'incendie national de novembre 2005, la rare détermination du mouvement contre le CPE, tout cela est témoin d'une extrême tension dans la situation. Tension dont la formule est la suivante : nous percevons intuitivement l'étendue de la catastrophe, mais nous manquons de tout moyen pour lui faire face. L'Insurrection qui vient tâche d'arracher à chaque spécialité le contenu de vérité qu'elle retient, en procédant par cercles. Il y a sept cercles, bien entendu, qui vont s'élargissant. Le soi, les rapports sociaux, le travail, l'économie, l'urbain, l'environnement, et la civilisation, enfin. Arracher de tels contenus de vérité, cela veut dire le plus souvent : renverser les évidences de l'époque. Au terme de ces sept cercles, il apparaît que, dans chacun de ces domaines, la police est la seule issue au sein de l'ordre existant. Et l'enjeu des prochaines présidentielles se ramène à la question de savoir qui aura le privilège d'exercer la terreur ; tant politique et police sont désormais synonymes.
La seconde partie de L'Insurrection qui vient nous sort de trente ans où l'on n'aura cessé de rabâcher que "l'on ne peut pas savoir de quoi la révolution sera faite, on ne peut rien prévoir". De la même façon que Blanqui a pu livrer les plans de ce qu'est une barricade efficace avant la Commune, nous pouvons déterminer quelles voies sont praticables hors de l'enfer existant, et lesquelles ne le sont pas. Une certaine attention aux aspects techniques du cheminement insurrectionnel n'est donc pas absente de cette partie. Tout ce que l'on peut en dire ici, c'est qu'elle tourne autour de l'appropriation locale du pouvoir par le peuple, du blocage physique de l'économie et de l'anéantissement des forces de police.
« J'ai vu ce qu'un journaliste ne pourra jamais voir et je vous dis ce qu'un politique ne pourra jamais dire.
Je pensais bien connaître le milieu politique. Puis je suis entré dans l'arène et j'ai été surpris chaque jour. Les pièges, les coups bas, les coups de théâtre, les faux-semblants, les faux amis, tous les arcanes de cet univers : les médias qui l'animent, le conditionnent, le détournent, le retournent ; les sondeurs qui le façonnent et les politiciens qui en vivent.
Ces rouages bien huilés d'un milieu que j'ai dérangé.
Vous allez vivre à mes côtés cette campagne hors normes, belle, risquée, haletante, comme on ne vous l'a jamais montrée, et tout savoir de mes fiertés, de mes regrets, mes angoisses et mes plus belles rencontres.
Je vous livre ce que j'ai appris de notre pays, de notre peuple, ses fractures, ses espoirs, ses paradoxes et ses combats à venir, tout ce que cette élection va enfanter dans les mois, les années à venir.
Vous l'aurez compris : je n'ai pas dit mon dernier mot. »
Jean-Pierre Chevènement évoque les sujets d'actualité à la lumière de son engagement et de son expérience.
Radicalisation et violence à tous les étages, surgissement face aux États-Unis d'un rival systémique - la Chine - plus puissant que ne le fut jamais l'URSS, l'Europe coincée entre les deux géants, invasion de l'Ukraine par la Russie, retour de l'arme nucléaire dans le calcul des stratèges. Jean- Pierre Chevènement nous donne sa lecture d'un monde fracturé sur lequel le sommeil de la Raison semble s'être installé.
Après un magistral résumé des mutations du capitalisme contemporain, l'auteur montre comment l'Europe, subterfuge de la mondialisation libérale, ne s'est pas préparée aux épreuves qui l'attendent et se trouve précipitée, par une logique de pouvoir incontrôlée, vers une confrontation apparemment inévitable.
Pour y parer, il n'y a pas qu'une seule réponse. Il faut à la fois relever l'Europe par la démocratie qui vit dans ses nations, réapprendre à produire à notre pays, redécouvrir l'État, remettre la citoyenneté et la puissance de l'éducation au coeur de la République, refaire enfin de la France la messagère de l'universel et des valeurs des Lumières.
Observatrice hors pair des moeurs politiques françaises depuis plus de quarante ans, portraitiste d'une acuité implacable, mordante et drôle, Catherine Nay a côtoyé les principaux acteurs de cette période - la plus romanesque de la Ve République après la grande épopée gaullienne - et recueilli leurs témoignages.
Précédé d'une préface inédite, ce volume rassemble pour la première fois quatre grandes enquêtes, au style vif et enlevé, qui relatent, sur scène et dans les coulisses, les mille rebondissements de ce grand théâtre du pouvoir. Dans les rôles principaux : Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, François Mitterrand, Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy. Rivalités, trahisons, coups d'éclat, déchirements, comédies... tous les ingrédients sont là pour créer une dramaturgie digne des meilleures séries télévisées.
Dans La Double Méprise, Catherine Nay raconte l'histoire d'un couple improbable, celui du président de la République Valéry Giscard d'Estaing et de son Premier ministre, Jacques Chirac.
Le Noir et le Rouge est consacré aux multiples facettes de François Mitterrand, personnalité aussi complexe que controversée.
La journaliste a été la première à éclairer des parts d'ombre liées à sa jeunesse et à sa vie privée, dévoilant ainsi les ressorts cachés de l'homme et de sa destinée. Le Dauphin et le Régent retrace les péripéties d'une « amitié de 30 ans » entre deux figures, Édouard Balladur et Jacques Chirac, que l'expérience des responsabilités, le goût de l'ambition et le jeu des entourages vont détruire sans merci. Dans Un pouvoir nommé désir, Catherine Nay évoque enfin l'ascension politique la plus spectaculaire de ces quarante dernières années : celle de Nicolas Sarkozy, qui aura consacré toute son énergie à la conquête du pouvoir, envers et contre tous.
Des monstres sacrés que l'on retrouve avec d'autant plus de plaisir et de nostalgie qu'ils n'ont guère d'équivalents aujourd'hui.
Jacques Chirac, condamné pour atteintes à la probité. Son Premier ministre, Alain Juppé, condamné. Nicolas Sarkozy, deux fois condamné et multi-mis en examen pour avoir été financé par une dictature étrangère. Son Premier ministre, François Fillon, condamné. Un ministre responsable de la lutte contre la fraude fiscale, Jérôme Cahuzac, condamné pour... fraude fiscale. L'actuel ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, mis en examen pour avoir fait pression sur des magistrats anti-corruption. On peut chercher longtemps, aucune autre grande démocratie occidentale contemporaine n'est lestée d'un tel CV.
IL FAUDRA UNE MOBILISATION CONSIDÉRABLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR QUE LE POUVOIR POLITIQUE PRENNE ENFIN SES RESPONSABILITÉS FACE À SA POLICE Anne-Sophie Simpere Pourquoi en France, les victimes de violences policières n'obtiennent-elles presque jamais justice ? Pourquoi notre pays est-il régulièrement condamné par la Cour européenne des droits de l'homme ? Comment ces dossiers sont-ils traités par les magistrats ? Cette enquête retrace le chemin de croix des victimes et de leurs familles quand elles tentent d'obtenir justice. Qu'elles aient été Gilets jaunes, manifestant-e-s contre la réforme des retraites, habitant-e-s des quartiers ou militant-e-s écologistes, du dépôt de plainte à l'éventuel procès, elles se heurtent aux discriminations, conflits d'intérêts, contre-accusations, enquêtes bâclées et dysfonctionnements structurels des institutions. Ce qui se passe après les violences policières est moins connu du grand public. Décortiquer les failles du système judiciaire face à ces crimes et délits permet de mettre en lumière les réformes politiques quipourraient être utilisées pour que l'injustice ne soit plus le problème de la police.