«Comment la femme fait-elle l'apprentissage de sa condition, comment l'éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d'un lourd passé, s'efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j'emploie les mots "femme" ou "féminin" je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre "dans l'état actuel de l'éducation et des moeurs". Il ne s'agit pas ici d'énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s'élève toute existence féminine singulière.» Simone de Beauvoir.
Sapiens retraçait l'histoire de l'humanité.
Homo Deus interroge son avenir.
Que deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu'adviendra-t-il de l'Etat providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l'emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ?
Homo Deus nous dévoile ce que sera le monde d'aujourd'hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux, l'argent, l'égalité et la liberté, s'allieront de nouvelles technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l'Homo Sapiens devient un Homo Deus, nous nous forgeons un nouveau destin.
Best-seller international - plus de 200 000 exemplaires vendus en France, traduit dans près de 40 langues - Sapiens interrogeait l'histoire de l'humanité, de l'âge de la pierre à l'ère de la Silicon Valley. Le nouveau livre de Yuval Noah Harari offre un aperçu vertigineux des rêves et des cauchemars qui façonneront le XXIe siècle.
Depuis huit ans, pour sa chronique quotidienne sur France Inter, Guillaume Meurice interroge les gens dans la rue, sur les marchés, dans des salons professionnels, à l'Assemblée nationale. Dans les paroles de simples citoyens, les discours des lobbyistes, ou les soliloques des parlementaires, il traque et dissèque les fausses évidences, les contradictions, les éléments de langage, l'illusion du bon sens. Il en retire ici la substantifique moelle, livrant au passage quelques moments off drôles et surprenants, sans rien perdre de sa joie communicative de porter la blague dans la plaie.
« Nous avons besoin aujourd'hui d'une nouvelle politique, une politique du vouloir-vivre et revivre qui nous arrache à une apathie età une résignation mortelles. Cette politique du vouloir-vivre prendra les traits d'une politique du bien-vivre », car, ensemble, elles ouvrent le chemin de l'espérance.
Voici notre manifeste appelant à l'imagination et à l'exigence citoyenne pour redonner un horizon à ce siècle, un avenir à cette planète, une espérance à tout le monde.
Préface inédite d'Edgar Morin
Guy Debord (1931-1994) a suivi dans sa vie, jusqu'à la mort qu'il s'est choisie, une seule règle. Celle-là même qu'il résume dans l'Avertissement pour la troisième édition française de son livre La Société du Spectacle :
«Il faut lire ce livre en considérant qu'il a été sciemment écrit dans l'intention de nuire à la société spectaculaire. Il n'a jamais rien dit d'outrancier.»
La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc a gardé toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a affligé le monde, reste un problème d'avenir.
Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l'homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d'intellectuels du tiers monde.
«Cet essai s'adresse principalement à tous ceux que laissent perplexes - en tout cas depuis l'irruption de la pandémie - le désordre évident du monde contemporain, sa complexité et ses embarras multiples, ses prétentions vaines, ses annonces non suivies d'effets, ses graves problèmes non annoncés et bien d'autres détails obscurs.».
Alain Badiou fait ici le constat d'un désordre général, d'un brouillage des consciences et du sentiment d'une plus grande imprévisibilité du futur, qu'il nomme une désorientation. Préexistant à la pandémie qui en révèle cependant l'ampleur, ce phénomène, dont l'origine réside à la fois dans un déficit de vérité au profit des opinions et dans l'idéologie dominante, s'exprime dans les champs les plus divers. Au travers d'exemples circonstanciés - les polarités politiques et les mouvements de contestation, le féminisme contemporain, l'écologie, l'enseignement, la laïcité - et au regard de son propre engagement politique, Alain Badiou en livre une analyse étayée par l'observation et l'argumentation. Avec l'idée, qui lui est chère et fonde son propos, qu'«un désordre évident ne s'éclaire que si on le considère comme un eet de l'ordre dont il procède».
Où et comment l'intelligence artificielle est-elle fabriquée ? Qui la finance et qui sert-elle ? À travers une série d'enquêtes approfondies, Kate Crawford déploie une cartographie exhaustive de l'IA : ses coûts et ses impacts environnementaux, sociaux et politiques.
L'IA n'a en fait pas grand-chose d'« artificiel ». C'est une industrie vorace en ressources naturelles, matérielles, logistiques et humaines. Et on peut se demander si elle est vraiment « intelligente » : elle conserve les stigmates indélébiles des premières bases de données qui l'ont alimentée, et perpétue irrémédiablement toutes sortes de biais discriminatoires.
Développée et conçue sans contrôle ni évaluation, sans critères de justice ni d'éthique, l'IA renforce la toute-puissance des géants de la tech et des institutions qui l'adoptent. Elle est le reflet du pouvoir, l'expression d'un nouveau colonialisme. Kate Crawford nous le démontre avec brio !
L'Etabli, ce titre désigne d'abord les quelques centaines de militants intellectuels qui, à partir de 1967, s'embauchaient, " s'établissaient " dans les usines ou les docks. Celui qui parle ici a passé une année, comme 0. S. 2, dans l'usine Citroën de la porte de Choisy. Il raconte la chaîne, les méthodes de surveillance et de répression, il raconte aussi la résistance et la grève. Il raconte ce que c'est, pour un Français ou un immigré, d'être ouvrier dans une grande entreprise parisienne. Mais L'Etabli, c'est aussi la table de travail bricolée où un vieil ouvrier retouche les portières irrégulières ou bosselées avant qu'elles passent au montage. Ce double sens reflète le thème du livre, le rapport que les hommes entretiennent entre eux par l'intermédiaire des objets : ce que Marx appelait les rapports de production.
Benoîte Groult Ainsi soit-elle On a longtemps pris la parole de l'homme pour la vérité universelle et la plus haute expression de l'intelligence, comme l'organe viril constituait la plus noble expression de la sexualité. Il faut que les femmes crient aujourd'hui. Et que les autres femmes - et les hommes - aient envie d'entendre ce cri. Qui n'est pas un cri de haine, à peine un cri de colère, car alors il devrait se retourner contre elles-mêmes. Mais un cri de vie. Il faut enfin guérir d'être femme. Non pas d'être née femme mais d'avoir été élevée femme dans un univers d'hommes, d'avoir vécu chaque étape et chaque acte de notre vie avec les yeux des hommes et les critères des hommes. Et ce n'est pas en continuant à écouter ce qu'ils disent, eux, en notre nom ou pour notre bien, que nous pourrons guérir. B. G.
Composé de quelques milliers de personnes en France, le milieu autonome rassemble des groupes aux pratiques diverses et aux influences idéologiques hétérogènes, dont les « zadistes » et le « black-bloc » ne sont que les fractions les plus médiatisées. Parfois désigné sous les catégories d'« ultragauche » ou de « mouvance anarcho-autonome », fédéré autour d'une critique anticapitaliste et antiétatique, ce microcosme politique reste, en dépit d'une visibilité accrue dans les mouvements sociaux, difficilement accessible. Qui sont ces activistes ? Que pensent-ils ? Comment se sont constituées leurs dispositions à l'action contestataire ? Quels sont leurs parcours et leurs motivations ?
À partir d'une vingtaine de récits de vie, cet ouvrage invite le lecteur à se plonger dans un jeu de piste qui, depuis la petite enfance des militants jusqu'à aujourd'hui, cherche à comprendre la genèse de leurs révoltes, les formes de leur socialisation politique et les ressorts de leurs engagements, pour répondre à une question à la fois simple et ambitieuse : comment devient-on révolutionnaire ?
Se dessinent ainsi, au fil des pages, des propriétés, des expériences et des trajectoires communes qui donnent à voir, loin des fantasmes que suscite le lexique de la radicalité, la fabrique des militants autonomes. Car on ne conteste l'ordre social ni par hasard ni sous le coup d'une illumination politique. Ici comme ailleurs, les individus agissent autant qu'ils sont agis. Et c'est précisément ce qui les pousse à agir dont ce livre entend rendre compte.
« Quand l'homme en est réduit à l'extrême dénuement du besoin, quand il devient "celui qui mange des épluchures", l'on s'aperçoit qu'il est réduit à lui-même, et l'homme se découvre comme celui qui n'a besoin de rien d'autre que le besoin pour, niant ce qui le nie, maintenir le rapport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu'il se radicalise au sens propre, qu'il n'est plus qu'un besoin aride, sans jouissance, sans contenu, qu'il est rapport nu à la vie nue et que le pain que l'on mange répond immédiatement à l'exigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. » Maurice Blanchot.
Brexit, élection de Donald Trump, extrême droite omniprésente en Europe, nationalismes en Inde, en Turquie ou en Russie, terroristes islamistes, tueurs de masse... Les individus révoltés du XXIe siècle sont aussi divers qu'innombrables - un phénomène amplifié par les réseaux sociaux, les crises migratoires et une instabilité économique globale.
Pour Pankaj Mishra, ces bouleversements ne sont pas le résultat de situations propres à chaque pays, encore moins d'un choc des civilisations. Il s'agit au contraire d'un mécanisme inhérent au modèle politique occidental accouché des Lumières - démocratie libérale et économie de marché - qui, depuis la chute du mur de Berlin, s'applique de manière brutale à des milliards d'individus.
En remontant à Rousseau, aux Romantiques allemands, aux anarchistes russes... il relie tous les mouvements de colère, du XVIIIe siècle à nos jours, et à travers le monde, sous l'angle du ressentiment et de toutes les promesses non tenues de la modernité. L'Âge de la colère fait l'effet d'un électrochoc.
La consommation est devenue la morale de notre monde. Elle est en train de détruire les bases de l'être humain, c'est-à-dire l'équilibre que la pensée européenne, depuis les Grecs, a maintenu entre les racines mythologiques et le monde du logos.
L'auteur précise : « Comme la société du Moyen Âge s'équilibre sur la consommation et sur le diable, ainsi la nôtre s'équilibre sur la consommation et sur sa dénonciation. »
Ces deux cours télévisés du Collège de France, présentent, sous une forme claire et synthétique, les acquis de la recherche sur la télévision. Le premier démonte les mécanismes de la censure invisible qui s'exerce sur le petit écran et livre quelques-uns des secrets de fabrication des ces artefacts que sont les images et les discours de télévision. Le second explique comment la télévision, qui domine le monde du jounalisme, a profondément altéré le fonctionnement d'univers aussi différents que ceux de l'art, de la littérature, de la philosophie ou de la potitique, et même de la justice et de la science ; cela en y introduisant la logique de l'audimat, c'est-à-dire de la soumission démagogique aux exigences du plébiscite commercial.
Et si préserver notre climat était l'un des meilleurs moyens d'endiguer la prochaine crise financière?? Pour sauver les banques, on a engagé 1?000 milliards d'euros. Pourquoi ne pas engager 1?000 milliards d'euros pour sauver le climat?? Avec ce livre, le climatologue Jean Jouzel et l'économiste Pierre Larrouturou proposent un vrai Pacte finance-climat européen, pour diviser par 4 les émissions de CO2, dégonfler la bulle financière et créer plus de 5 millions d'emplois. La machine climatique est en train de s'emballer dangereusement. Il ne nous reste que peu de temps pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre si nous voulons éviter aux jeunes d'aujourd'hui un climat auquel il leur serait difficile, voire impossible, de s'adapter. Or, dans le même temps, l'endettement mondial atteint un niveau inédit, les banques centrales nourrissent la spéculation et tout annonce une crise pire que celle de 2008.
Favoriser la spéculation ou sauver le climat?? À nous de choisir.
« "Le Capitalisme de la séduction" est un chef-d'oeuvre. L'acuité de la critique sociale, la profondeur et le sérieux de la pensée morale, sans compter le style, toujours incisif ou percutant selon les cas, vont bien au-delà de cette espèce de journalisme philosophique qui tient lieu de philosophie à nos contemporains. » Vladimir Jankélévitch
Cet ouvrage, paru pour la première fois en 1981, décrit l'apprentissage du rêve américain à partir du plan Marshall et l'initiation au parasitisme social de la nouvelle bourgeoisie. L'idéologie social-démocrate est devenue l'idéologie de la consommation libidinale, ludique, marginale sous couvert d'émancipation. C'est le surgissement d'un marché du désir qui permet de sauver le capitalisme de la crise.
Pour Barbara Cassin, la culture n'est pas réservée à une élite et n'est pas l'apanage d'une civilisation. Il y a différentes cultures, qu'il faut enseigner.
Un plaidoyer pour les humanités qui dépasse les arguments traditionnels et place la langue au coeur des enjeux.
Dans le sillage du Vocabulaire européen des philosophies, Dictionnaire des intraduisibles, paradoxalement traduit ou en cours de traduction dans une dizaine de langues, Barbara Cassin propose sur la traduction un point de vue peu banal.
Se méfiant de l'Un et de l'universel, elle se sert de l'outil sophistique pour faire l'éloge de ce que le logos appelle « barbarie », des intraduisibles, de l'homonymie. Pour combattre l'exclusion, cette pathologie de l'universel qui est toujours l'universel de quelqu'un, elle propose un relativisme conséquent - non pas le binaire du vrai/faux, mais le comparatif du « meilleur pour ». La traduction est un savoir-faire avec les différences, politique par excellence, à même de constituer le nouveau paradigme des sciences humaines.
Parce qu'elles compliquent l'universel - dont le globish, langue mondiale de communication et d'évaluation, est un triste avatar - les humanités sont aujourd'hui passées de la réaction à la résistance.
On ne cesse d'affirmer, depuis l'Antiquité et plus encore depuis Freud, qu'oedipe aurait tué son père.
Mais cette accusation ne résiste pas à l'examen. En menant avec rigueur l'enquête sur les circonstances du meurtre et en révélant l'identité de l'assassin, ce livre montre que des pans entiers de notre culture reposent sur une erreur judiciaire.
Lucide et vivifiant, Rêver l'obscur - Femmes, magie et politique c ampe l es fondements de la pensée de l'activiste californienne Starhawk, figure majeure du mouvement écoféministe initié en France par Françoise d'Eaubonne dans les années 1970. Pionnière des mouvements anti-militariste et anti-nucléaire dans les années 70, elle a participé à de nombreux mouvements de lutte - blocus contre la centrale de Diablo Canyon, bataille de Seattle, etc.
- animant notamment des formations à l'action directe et à la non-violence. Plus de trente ans après sa parution aux États- Unis, cet essai n'a rien perdu de sa force dans un monde où l'être humain demeure coupé de la nature, coupé de ses semblables et de son propre corps.
Cette enquête met au jour de façon limpide, étonnante et concrète, le fonctionnement de la domination sociale. En expliquant le racisme sans race, l'exclusion sans fracture économique, elle touche des thèmes au coeur des préoccupations de nos sociétés : le respect, la dignité, l'estime de soi.
Avec cette enquête sociologique d'une actualité surprenante, les problèmes d'une cité de banlieue des années 1950 éclairent admirablement les débats les plus actuels sur l'exclusion.
Dans cette petite ville d'Angleterre, les tensions sont multiples entre les anciens habitants et les nouveaux venus. Les premiers considèrent les seconds comme des étrangers qui ne partagent pas leurs valeurs et ont le sentiment qu'ils menacent leur mode de vie. Ils les tiennent à distance dans la vie courante, les écartent des lieux de décision, et ce rejet est entretenu par les rumeurs et les commérages. Or tous ont la même couleur de peau, tous parlent la même langue, tous sont ouvriers ou petits bourgeois travaillant dans les mêmes usines et percevant les mêmes revenus.
Ce refus de la relation à l'autre, explique alors Norbert Elias, est à replacer dans un contexte plus large de rapport de pouvoir : le groupe dominant renforce sa cohésion en excluant les « marginaux ». Cette image collective conforte à son tour l'image que chacun se fait de soi à l'intérieur du groupe. Et la domination se perpétue.
Le contemporain démocratique nous invite, depuis quelques décennies, à penser le sexe et le genre. La légitimité de cette réflexion s'affirme enfin. Dans cet ouvrage qui réunit La controverse des sexes, La différence des sexes et un recueil d'articles inédits, la démarche privilégie l'« à côté » d'une recherche des définitions et des identités. Le passage conceptuel de « sexe » à « genre » demande une distance critique. C'est à partir d'un repérage des lieux dans une histoire de la pensée, philosophique, littéraire et factuelle que les questions philosophiques sont identifiées et développées par l'autrice. Car il s'agit de comprendre ce qui surgit quand égalité et liberté se révèlent comme des enjeux, dans la politique et la création, l'économique et le corps, la pensée et l'agir.
La longue histoire de la philosophie, quelques scènes littéraires contemporaines, et la mise à l'épreuve de débats récents, tout contribue à restituer l'importance de l'émancipation féministe au regard du monde.
Dans cette Petite Conférence, Delphine Horvilleur s'interroge sur la façon dont nous comprenons le monde, et pour cela, sur la façon dont nous le racontons. L'importance du récit, les rabbins la connaissent mieux que personne. Elle évoque donc son métier de femme rabbin. Elle le définit comme un geste d'écoute et d'ouverture envers les autres, à partir de l'étude des récits bibliques. Elle explique comment les récits, les contes, les mythologies, les textes religieux ont mille choses à nous raconter. Comment ils cherchent continuellement à établir du lien entre les générations, à nous dire que la nouvelle génération n'est pas la copie conforme de l'ancienne et que le monde a besoin d'une mise à jour. À chacun de trouver le sens qui lui semble être le bon, car nous pouvons reconstruire le sens de la phrase et le sens du monde, afin qu'il soit pertinent pour nous tous.
Alors que s'impose une représentation de plus en plus désenchantée des relations humaines - comme si elles ne relevaient plus désormais que de l'intérêt et de ses calculs cyniques, ou de la domination généralisée -, Nos généreuses réciprocités a pour ambition de valoriser leur côté lumineux, de donner toute sa place à notre désir de sociabilité, à notre appât du lien plutôt que du gain. En compagnie de sociologues, philosophes, poètes - et en premier lieu de l'anthropologue Marcel Mauss -, Philippe Chanial met en lumière les réciprocités généreuses sans lesquelles il n'y a pas de monde commun.