Grimper pour se dépasser. Pour le bonheur de l'exploit, pour l'extase, pour l'orgueil. Malgré le danger, la souffrance et la solitude : la montagne est aujourd'hui l'un des derniers lieux où l'aventure rime avec absolu. Comment exprimer la confrontation avec les sommets ? Depuis la première expédition du Mont Ventoux par Pétrarque à la fin du Moyen Age, la montagne est devenue un sujet littéraire et philosophique. De Shelley à Thomas Mann en passant par Giono, de Frison-Roche à Bonati en passant par Rebuffat, Teray ou Jon Krakauer, tous ont exprimé, voire exalté le corps-à-corps entre l'homme et le rocher, la neige et le vide, l'effroi, la peur, mais aussi la solidarité et l'apaisement. Certains comme Dumas ou Vialatte ont même fait rire. Ce que propose la trentaine de textes choisis et commentés dans ce Point Références ? La beauté, l'audace, et avant la piste noire ou l'ascension du mont-Blanc, des sensations fortes garanties.
Ce roman est le troisième tome d'une saga romanesque relatant la vie de plusieurs familles québécoises enracinées dans une petite municipalité rurale.
En cette année 1980, les habitants de Saint-Anselme se préparent à célébrer le 150e anniversaire de la
Ce livre a été écrit pour lui.
Lui, c'est Philippe, poilu de 14 à 18, quatre ans de guerre, une jambe en moins dix jours avant l'armistice.
Toute sa vie il s'est tu. Il n'a jamais rien dit, ne s'est jamais plaint. La censure, celle de l'armée qui ordonnait de s taire, ça, c'était pendant la guerre. Après, après... C'est que, voyez-vous, ça ne se fait de se raconter, c'est comme de se plaindre. Pourtant avec sa jambe en moins et ses autres blessures, c'était difficile. C'est que voyez-vous, ça ne se fait pas de raconter de tuer des gens, se serait comme de se vanter d'avoir tué.
Philippe , il a 90 ans. La mort pointe sa faux. Il ne la craint pas, n'a pas peur, la regarde arriver. Ce n'est pas difficile, il est com-me ça, c'est tout, il ne regrette rien. Parce que voyez-vous, « un homme ça s'empêche », c'est digne.
Seulement le jeune homme qu'il fut, et qui a tout perdu, ne veut pas être oublié. Il revient, avec la force et la passion de la jeu-nesse, le bonheur de de la vie de ce temps-là, avec ses projets et ses rêves, le feu dans le sang et l'amour aux lèvres. Avec rete-nue, avec lucidité, il dit ce que la guerre a fait de sa vie, de la vie de sa famille, de lui.
Alors, écoutez-le, ne le censurez pas comme les généraux caco-chymes. Lisez ce livre.
Il ne raconte pas la guerre. Il dit comme c'est difficile de rester un homme dans la tourmente. Il dit que c'est pour-tant ça et seulement ça qui peut sauver le monde.
Ecoutez la voix du 2e classe Philippe Leccia.
Il a encore neigé cette nuit.
De lourds et lents flocons. Ma maison, en partie en ruine au fond d'un chemin creux, est à nouveau retranchée du monde. Ce silence blanc et froid dans lequel j'essaie de vivre comme je peux, me ramène sans cesse à mon passé, et mes souvenirs ont emprisonné à jamais le chevalier Duplessis du Barra. Je l'ai connu durant la guerre de conquête. Nous avons partagé ensemble les combats, la fatigue et surtout la peur.
La dernière fois que je lai vu, je crois l'avoir entendu dire, en pénétrant dans le maquis, " C'est à mon tour maintenant ", mais le grondement assourdissant de la rivière s'est mêlé à sa voix. A-t-il d'ailleurs seulement parlé ? Puis il y a eu les mugissements du vent, les rafales de pluie et toute cette boue... Et je n'ai rien pu faire pour le sauver.
Un homme a disparu.
Volontairement ? Involontairement ? Voici l'histoire d'une enfant, devenue femme, dont toute la vie sera une quête : " retrouver la trace de son père ", un Russe blanc, disparu en 1945. Nous sommes entraînés dans un voyage au bout de l'absurde pour tenter de reconstituer la destinée d'Yvan Modzalewsky, ce petit fils de médecin-général major du Tsar et fils d'agents du Komintern. Né à Riga en 1919, élevé à Paris, engagé en 1938 dans l'armée française et qui sous l'uniforme du 173e RI épousera Emilie dans un village au coeur de la Corse, avant de se perdre dans les décombres de l'Europe.
Ce soldat français, d'abord condamné à être fusillé par les autorités soviétiques, fut envoyé au goulag pour 25 ans de travaux forcés. Quarante années s'écouleront avant deretrouver une famille recomposée qui aidera à reconstituer le puzzle, l'existence du père mort aujourd'hui et qui de l'URSS écrivait à ses compagnons Commandos d'Afrique [...]
Le grand auteur égyptien Taha Hussein parle dans un de ses ouvrage de «l'arbre de la misère», celui qui fut planté parfois des dizaines d'années auparavant et voit un jour mûrir un fruit des plus amers, des plus difficiles à avaler... Il en est ainsi des secrets de famille. Il ne faut pas, parfois, aller les chercher à l'endroit où ils ont été cachés, comme on le pouvait, par des gens qui ne pouvaient faire autrement que de les cacher. Un secret ne se révèle pas sans que les démons du passé ne soient réveillés à nouveau. Cette leçon universelle, Ghjuvàn Tumasgiu aurait bien pu l'observer avant.
Mais son désir de savoir «la vérité» avait été plus forte que lui.
En 1767, au Japon, sous le règne intransigeant du shogun Tokugawa, un samouraï en rébellion est contraint de s'expatrier. Ses pérégrinations le conduisent vers Gênes où il y rencontre d'autres exilés, dont une famille corse ayant fui la Ghjustizia Paolina. Le destin entraînera ces personnages en Corse et s'achèvera en 1769, après la bataille de Ponte Novu, qui sonne le glas du jeune État démocratique voulu et instauré par Pasquale Paoli. Minoru est un roman historique, poétique et inattendu.
Lorsqu'en 1880, Laurent Pietri débarque en Égypte, c'est pour vivre une vie où la morale ne l'écrasera plus. Il est médecin, né en Corse, et ne rêve que d'accéder à une liberté de moeurs affranchie des carcans. La Corse, justement, depuis laquelle la famille - des notables - tisse ses réseaux, favorise l'éclosion des siens et leur ouvre les meilleures carrières : avocats, militaires, politiciens... médecins ! Cette Corse, dont l'exigence de rigueur morale affichée redouble celle propre aux grandes familles, lui offre une épouse... Livia, une petite-cousine, de vingt ans sa cadette. Mais Laurent, qui entre-temps a accédé au rang honorifique de bey pour son attitude courageuse lors d'une épidémie de choléra, est désormais pris au piège de la notabilité. Et Livia prisonnière à son tour du secret de son mari... Le mariage qui consolide le clan est aussi celui qui mène à la ruine les individus...
" Le Grand Nord est un lieu aussi accueillant que la Californie ! " En 1921, l'explorateur canadien Vilhjalmur Stefansson, convaincu de sa théorie, décide d'envoyer en Arctique quatre jeunes hommes et une Inuit de vingt-trois ans, Ada Blackjack.
L'objectif : coloniser la Terre de Wrangel, une île désolée, aux confins de l'Amérique et de la Russie. Seule femme du groupe, Ada Blackjack a pour mission de faire la cuisine et de ravauder les vêtements. L'expédition doit durer deux ans... Mais rapidement, en Terre de Wrangel, la situation vire au cauchemar : la nourriture vient à manquer et le froid se fait plus assassin que jamais. Les plus confiants se mettent à douter, les plus vigoureux s'affaiblissent.
Ada se retrouve bientôt seule. Comment la jeune femme va-t-elle survivre dans un environnement aussi hostile ? Ada Blackjack est la fascinante aventure d'une Robinson Crusoé en jupons, reconnue tardivement " héroïne de l'Arctique ".
« Marcel fut le premier blessé de la bande. Il montra fièrement son trophée de guerre en expliquant que, oui, ça pinçait un peu, mais que, non, ça ne faisait pas vraiment mal. Sa popularité essoufflée, il retourna à la tente pour se nettoyer et réparer son uniforme. Il dut rapiécer sa manche et laver sa veste. Il découvrit qu´il n´y avait pas de taches plus tenaces que celles que faisait le sang d´un homme. »1942. À l´âge de 18 ans, Marcel Auger, originaire de Québec, s´enrôle dans l´armée canadienne. Il deviendra un militaire à tout faire : serveur au mess des officiers, chauffeur de camion-citerne. Il en voit de toutes les couleurs. Du bombardement du camp d´entraînement en Angleterre aux plages de Normandie, des camps de concentration de l´Allemagne nazie à une partie de golf en compagnie du roi d´Angleterre, des bras d´une amoureuse normande à l´appartement d´une rescapée d´un camp de travail, il en a long à raconter. Fascinée par l´homme et ses conférences, Julie Hubert l´aborde. L´ancien soldat ne veut pas écrire, mais il accepte qu´elle le fasse à sa manière, avec sa sensibilité. Dans La Peur au ventre, il lui livre ses sentiments sans retenue, en toute franchise. Dans un monde ravagé par les horreurs de la guerre, il n´a jamais cédé à la haine de l´ennemi. Son témoignage est empreint d´humanité, de dévouement et - encore aujourd´hui - d´émotion.