Laurette et Gérard sont à l'aube de la quarantaine. La vie a bien peu changé depuis leur mariage, vingt ans plus tôt. Sans grandes ambitions, Gérard travaille toujours à la Dominion Rubber tandis que Laurette s'occupe tant bien que mal de la maison et des devoirs des enfants.
Costaude et caractérielle, elle ne s'en laisse imposer par personne : ni son mari ni sa belle-mère, dont elle doit essuyer les inévitables critiques, ni le curé, qui aura le culot de l'accuser « d'empêcher la famille », elle, mère d'une famille de cinq enfants !
Un peu grassette mais déterminée à retrouver sa taille de jeune fille, Laurette tente de perdre du poids en se privant de sucre lors du carême. Mais rien n'y fait. Même les pèse-personnes conspirent contre elle !
Le premier tome couvre une période d'une vingtaine d'années, du début des années 30 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans la paroisse Saint-Vincent-de-Paul de Montréal, grandit la jeune Laurette Brûlé, 17 ans, et toute sa famille. Alors que la crise économique des années 30 frappe et fait ses ravages, chacun doit se sacrifier et prier pour la venue de jours meilleurs. Volontaire et déterminée, Laurette soutient sa famille même si elle meurt d'impatience de s'affirmer. Bercée par ses rêves de liberté, la jeune femme sera toutefois vite rattrapée par la réalité des grossesses successives, des fins de mois difficiles, des tâches ménagères et surtout par la désapprobation constante de sa belle-mère. N'en faisant qu'à sa tête, Laurette tiendra son rôle d'épouse et de mère chrétienne comme elle l'entend et gare à qui viendrait la contredire! Le premier tome se termine avec une tragédie qui laissera le lecteur en attente d'une suite rapide.
Au printemps 1902, les sujets de dispute ne manquent pas à Saint-Paul-des-Prés. Alors que le curé Bilodeau se mêle un peu trop de la construction de la nouvelle église paroissiale, Gonzague Boisvert, toujours aussi avare et égoïste, met le feu aux poudres en érigeant un hôtel au centre du village. De son côté, Corinne découvre les joies de la maternité, mais ne peut compter sur son mari pour la seconder.Si Laurent montre parfois les signes d'un travailleur sérieux, la plupart du temps, ce grand charmeur irresponsable et paresseux profite des fins de semaine pour dépenser ses maigres économies autour d'un verre... de trop.Un événement tragique bousculera la vie paisible des villageois alors que Mitaines est retrouvé mort sur la terre de Laurent Boisvert. Cet épisode changera à jamais la vie de Corinne et Laurent. «La première chose qu'il vit fut une paire de bottes. Laurent s'avança un peu plus, écarta l'herbe haute et aperçut alors les restes de ce qui semblait bien être un corps. Finalement il se pencha un peu pour s'assurer qu'il ne se trompait pas... Au moment où Laurent s'apprêtait à quitter les lieux pour revenir chez lui, il buta sur quelque chose. Il découvrit alors un vieux sac de toile contre son pied. Il le souleva et le regarda avec circonspection...»
En 1936, le Québec est en ébullition?: on parle de nationalisme, on s'engage à gauche ou à droite. Les femmes aussi sont concernées, notamment par la contraception, au moment où la misère ambiante tue tant d'enfants. Chez les Picard aussi, l'enjeu préoccupe?: au risque d'un ostracisme social et même de poursuites criminelles, Thalie s'occupe «?d'empêcher la famille?». Quant à Béatrice, elle rêve de devenir psychologue. Charles Dupire, de son côté, se passionne pour les nouvelles aventures politiques. Les affaires de Mathieu, maintenant directeur du magasin familial, évoluent bien malgré la crise qui s'éternise alors qu'Édouard tente désespérément de remonter la pente...
Dans le Québec rural de 1900, la vie demeure rythmée par les saisons. Corinne, une jeune fille de dix-huit ans de Saint-François-du-Lac, accepte d'épouser le beau Laurent Boisvert, de Saint-Paul-des-Prés. Alors que fidélité, piété et esprit de travail sont des vertus encouragées par le clergé tout-puissant, Corinne Joyal, issue d'une famille dont les membres sont liés par l'amour et l'esprit d'entraide, n'aurait jamais cru qu'en épousant Laurent Boisvert, elle allait faire son entrée dans une famille où l'argent et l'égoïsme sont rois. Dès les premiers mois de vie commune, Corinne découvrira rapidement que le fils de Gonzague Boisvert est un homme irresponsable et un coureur de jupons. Pendant cette première année de vie commune, elle fera néanmoins des rencontres avec des personnages colorés et attachants comme Rosaire, un adolescent orphelin, Juliette, la soeur de Laurent, et Wilfrid Boucher, le grand-père de son mari. Au fil des mois, la jeune femme, d'abord considérée comme une étrangère dans son nouveau village d'adoption, apprendra à se défendre autant des excès de son mari, qui aime bien prendre un verre, que de l'avarice de son beau-père, un homme rongé par l'ambition et en lutte ouverte avec le curé de la paroisse. A l'automne 1900, Laurent quitte plusieurs mois pour le chantier. Il apprendra alors que sa femme est enceinte et, pas prêt à affronter les responsabilités paternelles, il ne reviendra pas à la maison à la fin de cette première partie. Reviendra-t-il dans le tome 2 qui se déroulera en 1901 ou a-t-il fui à jamais? Les quatre tomes de la saga permettront de suivre l'évolution du caractère de l'héroïne. La jeune femme amoureuse deviendra une mère de famille puis une veuve, mais elle restera surtout un être en quête d'un bonheur bien fragile.
Village de Saint-Joseph, Nouvelle-France, octobre 1668.
André Mignier et Marie Jacques Michel, maintenant dûment mariés, goûtent enfin à un bonheur auquel ils n'avaient jamais osé rêver. Les saisons se succèdent, au rythme des moissons et des naissances, et tranquillement, sous leurs yeux, prend forme un véritable village où les rejoignent de nouveaux habitants. Grâce à ses talents de guérisseuse, Marie Jacques soigne amis et voisins avec bienveillance, trouvant la sérénité dans le partage de son savoir. André, toujours épris d'évasion, saura goûter la liberté lors d'occasionnelles expéditions militaires. Mais ces escapades seront-elles suffisantes pour combler son âme d'aventurier ?
Seigneurie de Beaubassin, Acadie, 1682. Appelés par la mer et la pêche, André Mignier et sa femme ont décidé de quitter le village de Saint-Joseph pour s'installer dans ce village où règne une étrange ambiance. Depuis plusieurs années déjà, la seigneurie est le théâtre de persistantes querelles, et certains habitants profitent de ce climat hostile pour créer bien des remous. Les mois et les années passent, entre les labours et les hivers, mais André et Marie Jacques se demandent encore où ils se sentiront enfin chez eux. Surtout André, toujours dévoré par le goût de l'aventure...
Une fresque épique entre l'Ancien et le Nouveau Monde, l'histoire d'un amour plus fort que tout et de la naissance d'un pays.
1932. Depuis le krach survenu trois ans plus tôt, les choses vont de mal en pis. Le chômage atteint un sommet, le tiers des travailleurs de Québec est sans emploi tandis que la ruine menace les commerçants. C'est le cas d'Édouard qui, entre la recherche de prêteurs et ses petites magouilles, se dirige vers la banqueroute. Pour Mathieu, voilà l'occasion de prendre sa revanche sur le destin en mettant la main sur l'héritage dont l'a privé son père. De son côté, Thalie continue de pratiquer la médecine. La solitude lui pèse, mais le mariage la contraindrait à devenir femme au foyer...
1928. Après son infidélité, Édouard fait l'apprentissage de la vie en solitaire tandis que Thalie, ayant affermi sa carrière, se confronte à des amours complexes. Mathieu, lui, réussit à donner une nouvelle tournure à ses affaires, mais se place dans une position très vulnérable. Eugénie, elle, fait face au chaos alors que Jacques, son enfant illégitime, maintenant âgé de vingt ans, est bien déterminé à connaître ses origines. La rencontre entre le fils et la mère survient alors que celle-ci flirte avec la mort. Dans ces circonstances dramatiques, parviendront-ils à vivre des retrouvailles dignes de ce nom ?
Hiver 1918. Quand son Laurent, toujours aussi ivrogne et violent, n'est pas au chantier, Corinne, qui a maintenant 35 ans, doit protéger ses enfants de ses sautes d'humeur. Si l'aîné de ses fils, Philippe, ressemble étrangement à son père et possède un caractère fantasque, Norbert, par contre, a un don pour s'attirer toutes sortes d'ennuis. Pour sa part, Madeleine ressemble à sa mère qui parvient à la convaincre de devenir pensionnaire à Nicolet en vue de devenir enseignante.
Au village, les histoires des habitants s'entrecroisent. Le voisin, Jocelyn Jutras a finalement épousé Catherine Gariépy et le comportement prétentieux de cette dernière a singulièrement refroidi les relations avec les voisins. Quant à eux, Gonzague Boisvert et le jeune Fabien Gagnon qui l'a battu à la mairie se livrent une lutte de prestige.
Les drames se succèdent rapidement à la fin de l'automne tandis que la grippe espagnole fait ses premières victimes.
Comme toujours, Michel David sait nous offrir un savoureux portrait d'époque, à travers des personnages colorés et des dialogues vivants.
Été 1960, on asphalte le boulevard Lacordaire. Après la mort de Duplessis, un vent de renouveau souffle sur le Québec, mais chez les Dionne, c'est toujours Maurice qui fait la loi.
Que ce soit par le mariage, le travail ou les études, les aînés de la famille tentent d'échapper à la férule d'un père colérique pour faire leur place au soleil.
Île de Ré, janvier 1664. André Mignier est forcé de s'engager dans l'armée pour sauver l'honneur de sa famille. Il laisse derrière lui Marie Jacques, qui lui a préféré un autre prétendant. Il vogue d'abord en direction des Antilles, puis vers la Nouvelle-France, où il s'installe, sans savoir que celle qu'il aime est partie à sa recherche.
La Rochelle, France, 1640. Après avoir terminé son apprentissage de charpentier-menuisier de moulin au sein des Compagnons du Tour de France, Arnaud Perré effectue un premier voyage en Nouvelle-France. Ce qu'il y découvre le convainc de s'établir à Québec, là où son métier fait de lui un homme précieux pour la colonie naissante. L'immigrant est fasciné par ce pays neuf, le courage de ses habitants, les contrastes de son climat. Mais des dangers de toutes sortes guettent aussi les pionniers...
Havre-de-Grâce, France, 1670. Marcellin Perré, le fils d'Arnaud, est un jeune clerc de notaire qui se languit de son pays natal, la Nouvelle-France. Quand il reçoit d'Amérique la lettre d'un ami qui l'invite à y revenir, sa décision est prise dans l'instant. À Notre-Dame-des-Anges, seigneurie située non loin de Québec, il s'installe comme notaire et réside à l'auberge du Passage. Il y fait la connaissance des pittoresques habitués du lieu et de la charmante Radegonde, mais il trouve aussi sur sa route un adversaire, véritable Séraphin version XVIIe siècle.
Nouvelle-France, 1678. De retour d'un exil de cinq ans en France, après un séjour difficile près de Québec, Marcellin Perré s'établit entre Verchères et Varennes, à titre de notaire de ces deux seigneuries, dans un manoir qu'il fait construire et armer. La rude existence de ces temps n'épargne guère les Perré : attaques iroquoises, épidémies sans pitié, hivers rigoureux, disettes terribles. La survie en Nouvelle-France est un défi quotidien, mais aussi une histoire d'amour entre ses habitants et cette terre de tous les espoirs.
Comme son père Marcellin, Clément se résout à pratiquer le métier de clerc de notaire pour faire vivre sa famille. En travaillant pour l'intendant Bigot, il se retrouve malgré lui mêlé aux intrigues de ce personnage et de sa bande qui s'enrichissent aux dépens des gens du peuple. Mais ces malversations finiront par être découvertes et Clément deviendra éventuellement un témoin important lors du procès de ces malfaiteurs en France. Comme quoi la corruption et les procès qu'elle engendre ne datent pas d'hier!
1919. Émile s'initie à son tour au travail de gardien de phare. Au moment où le jeune homme pense avoir trouvé la compagne idéale, la Grande Faucheuse surgit chez les Cormier, venant bouleverser les habitants de la Pointe-Ouest. Antonin décide de faire avec sa femme un voyage en France, son pays d'origine. Après avoir remplacé Antonin pendant son absence, Desneiges s'empresse de retourner à la rivière la Loutre où son mari travaille comme guide de chasse et de pêche. Un dernier épisode en compagnie des attachants personnages de cette saga, dans ce bout du monde pourtant si proche.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le village de Saint-Jacques-de-la-Rive, village comme il existait tant au Québec à cette époque où la vie à la campagne dominait encore le paysage de la province, essaie de retrouver la vie paisible d'avant l'épidémie de grippe espagnole.
Dans le petit village, tout se sait. L'église et le magasin général sont des lieux de rencontres entre les paroissiens. Si des liens privilégiés se tissent, certaines animosités aussi s'expriment et divisent le village. Ernest Veilleux dirige un clan alors qu'Eugène Tremblay lui fait face; au centre des petites disputes, le curé, le maire et le député occupent les sièges convoités par chacun des clans qui souhaitent ainsi accroître son influence dans le village. Mais si les pères se détestent toujours autant, les enfants semblent être attirés les uns vers les autres.
Par ailleurs, le curé Lussier dirige ses ouailles de main de maître alors que Germain, un peu naïf et peu gâté par la nature, se fait piéger par une jeune orpheline, servant au presbytère, qui cherche un mari.
En toile de fond se dessinent les luttes politiques où rouges et bleus se disputent pour obtenir la construction d'un pont promis par le fédéral depuis si longtemps. Bref, un petit monde agité par les passions et les drames où les larmes ne sont jamais bien loin du rire.
Dans une France déchirée par les guerres de religion, Hélène Boullé vit ses premiers émois amoureux auprès de Ludovic, un jeune apprenti pelletier. Le bonheur est simple, la vie tranquille, jusqu'au jour où elle apprend qu'on la marie à un grand explorateur de l'Amérique, de 28 ans son aîné : Samuel de Champlain.
La ville de Québec a été fondée deux ans auparavant, c'est l'époque où l'Amérique et la Nouvelle-France font rêver l'Europe et fascinent aventuriers et pionniers.
Comme dit le proverbe, « Ce que femme veut, Dieu le veut ! » Et la belle Hélène poursuivra ses rêves d'amour. Avec Ludovic, le pelletier de son coeur, elle soutiendra Champlain. Ensemble, ils feront naître Québec et la colonie souhaitée par le cardinal de Richelieu. Pourtant, entre une France déchirée par les guerres et les famines et une Amérique si difficile à apprivoiser, rien ne sera facile. Courageusement, Hélène se battra contre les démons qui l'habitent, car, pour elle, toutes les aventures sont désirables.