Description et analyse des rivalités politiques et religieuses qui s'expriment autour de Jérusalem. Par-delà le constat et la tentative d'explication du conflit entre Israéliens et Palestiniens, l'auteur établit également des perspectives d'avenir pour Jérusalem : partage administratif, statu quo, désenclavement de Jérusalem-Est, etc
L'histoire des Pussy Riot raconté de l'intérieur, de la création du groupe en 2011 jusqu'à l'emprisonnement de ses membres en passant par leurs actions depuis leur libération. Le récit de leurs combats contre la domination masculine et le caractère réactionnaire de l'Etat sous Poutine est l'occasion d'un portrait sans concession de la société russe contemporaine.
Les grandes idées de la modernité européenne - le nationalisme, le communisme, le socialisme, mais aussi le néolibéralisme - ont fait leur temps.
Aujourd'hui, les Etats-nations ne sont plus en mesure de réguler la mondialisation du travail et des échanges. Et, à l'heure où chaque personne, dans sa famille, sa vie professionnelle et conjugale, ses opinions politiques et ses ambitions propres, est membre de différentes communautés à la fois, le cosmopolitisme est sans doute la prochaine grande idée du XXe siècle. Mais ce cosmopolitisme prospectif soulève bien des questions : si les Etats-nations démocratiques s'accommodent si mal de la mondialisation, n'est-ce pas parce qu'elle exige d'eux qu'ils renoncent à leur pouvoir? A l'inverse, comment un régime cosmopolite fondé sur les droits de l'homme - universels et transcendants - peut-il se soumettre à un contrôle démocratique? Avec le souci d'établir les règles d'une politique intérieure mondiale réaliste et critique, Ulrich Beck ouvre un débat capital : le choix de la société à venir.
Depuis le 11 septembre 2001, deux grands récits opposés se sont disputé l'intelligence du monde : la guerre américaine contre la terreur et l'exaltation du martyre par les jihadistes.
En voulant nous sauver du mal - l'un pour parachuter la démocratie au moyen-orient, l'autre pour assurer l'apothéose de l'islamisme radical sur la planète -, ils ont enfanté la barbarie. en restent des images d'abjection et de violence qui peuplent les écrans de télévision et d'ordinateur. mais sur le terrain, ni les néo-conservateurs ni al qa'ida ne l'ont emporté, basculant au contraire dans la déchéance morale.
Et ils ont ouvert la voie à leur ennemi commun de téhéran - ravivant les conflits entre chiites et sunnites, entre persans et arabes, sur les rives pétrolifères d'un golfe désormais hanté par la menace nucléaire. avec les succès remportés par le hezbollah face à israël, la conquête de gaza par le hamas, le fiasco de l'occupation de l'irak, la paix américaine s'est avérée une chimère. comment rompre le cercle vicieux de la terreur et du martyre ? l'europe, pourtant marginalisée depuis le 11 septembre, cible d'attentats islamistes, prise en otage par l'affaire des caricatures du prophète, secouée par les émeutes des banlieues françaises, représente paradoxalement le vecteur de la rencontre concrète entre tous ceux qui partagent la même volonté de relever le défi, de civilisation face à cette barbarie.
En construisant un espace de prospérité qui s'étende jusqu'au golfe à travers la méditerranée, elle établira les contours d'une nouvelle région fournissant le seul cadre adéquat pour la paix - à condition qu'elle fasse preuve de courage politique.
L'opinion est comme la reine du monde.
Le fameux mot de pascal est plus que jamais d'actualité. car, comme l'explique jacques julliard, notre époque est marquée par l'intervention permanente de l'opinion publique dans le jeu de la démocratie représentative. référendums, sondages, influence des médias et d'internet, manifestations : le suffrage n'est plus la seule source d'expression de la volonté populaire ; les instances représentatives sont court-circuitées ; les pouvoirs législatif et judiciaire capitulent régulièrement devant la rue.
Dès lors, le diagnostic est sans appel : la france est en train de passer à l'ère de la démocratie d'opinion. faut-il en avoir peur ? non, répond jacques julliard qui, tranchant avec le discours des élites, incite au contraire les politiques à accepter le rôle de l'opinion pour mieux faire vivre la démocratie d'aujourd'hui. tout comme le xixe siècle a fait place au suffrage dans les affaires publiques, le xxie siècle doit reconnaître à l'opinion la place qui est, de fait, déjà la sienne.
La reine du monde a reçu le prix du livre politique 2008.
Cet essai sur l'Inde contemporaine éclaire les logiques capitalistiques modernes et propose la première analyse critique de ce grand pays émergent qu'on ne considère trop souvent qu'à l'aune de son « miracle économique ».
Amartya Sen et Jean Drèze, deux des meilleurs spécialistes mondiaux de l'économie du développement, reviennent sur les poncifs relatifs à la bonne santé de l'Inde en démontrant notamment le risque que le poids des inégalités et de la corruption fait courir à l'équilibre général.
Ils révèlent que l'Inde n'est pas plus démocratique que la Chine et font la démonstration que le développement économique ne peut se faire sans le développement humain, ressort essentiel de la santé durable d'une nation.
L'Europe se meurt ? À qui la faute ? Au fil des ans, les dirigeants nationaux détruisent ce qu'ils prétendent construire, ils séparent ce qu'ils prétendent unir. Autant vanter l'amour en faisant chambre à part...
" Les événements de Belgique sont bien compliqués." Talleyrand (en 1831).
« Le guide a déclaré : "Ne laissez pas se détruire la structure solide du régime. Si vous remarquez que quelqu'un insiste pour semer le chaos et provoquer des conflits, sachez qu'il est soit un traître soit extrêmement ignorant." Pour parler comme le guide, car j'ai été élevée dans les jupes des mollahs, je vous dirai, chers dirigeants occidentaux : si, autour de vous, quelqu'un insiste pour que vous dialoguiez avec ce régime afin d'encourager les réformateurs, sachez qu'il est soit un traître soit extrêmement ignorant. Le problème est la structure même du régime et son idéologie. »
Véritable contre-histoire du XXe siècle, ce livre raconte l'histoire du terrorisme moderne, de la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu'à nos jours.
Histoire racontée pour la première fois par les terroristes eux-mêmes ! L'auteur explore la généalogie des mouvements terroristes, leurs pratiques et modes opératoires. Il y met en lumière les moments charnières et les passerelles qui font évoluer le phénomène d'une organisation à l'autre, d'une région du monde à une autre ; les effets de filiation et de transmission, tant en termes de savoir-faire que d'héritages idéologiques et politiques.
Au-delà des spécialistes qui interviennent sur différents aspects de la question traitée (historiens, spécialistes des phénomènes terroristes ou de certains groupes, d'une région, etc.), l'ouvrage fait la part belle aux grands acteurs des événements rapportés (terroristes repentis ou actifs, militants, victimes, enquêteurs). Il s'agit alors d'interroger leurs motivations, de comprendre par quels mécanismes ils passent à l'acte.
Un ami israélien est une lettre adressée à Élie Barnavi, auteur des Religions meurtrières dans la collection Café Voltaire.
Sur des sujets brûlants comme Israël et la Palestine, le statut des Juifs et la question de l'antisémitisme en France, Régis Debray pose des questions essentielles, avec une acuité et un recul remarquables. Aucune provocation, mais bien plutôt une arme, un style qui accompagne une pensée. Un ouvrage qui ouvre le débat, avec rigueur et avec liberté. Élie Barnavi répond en fin d'ouvrage à Régis Debray.
Personne n´avait imaginé que l´immolation par le feu d´un inconnu embraserait les peuples arabes, jusqu´à faire tomber des régimes autoritaires. Où se trouvaient alors les intellectuels et les philosophes arabes ? Tous morts, au sens propre ou figuré.
Les écoles de pensée arabes ont longtemps cherché une solution en termes de « vérité unique », qu´elle soit rationaliste, islamiste, marxiste, ou autre. Et elles ont échoué, constate Sari Nusseibeh. Il plaide en faveur d´un intellectuel ou d´un philosophe qui soit au-dedans et au-dehors du système, suffisamment enraciné en lui et suffisamment libre ou indépendant. Ni un « laïc », pour reprendre le terme de Julien Benda, c´est-à-dire un homme du monde séculier; ni un « clerc », si retiré du monde que sa voix ne parvient pas aux laïcs. Il n´existe pas de meilleures leçons à étudier ou à enseigner que celles qui aident chaque citoyen à devenir capable de contribuer à une vie meilleure pour tous.
Ce modèle, Sari Nusseibeh l´applique au conflit israélo-palestinien : laissons de côté les solutions « définitives » et « justes » ; cherchons ce qui peut améliorer les conditions de vie ici et maintenant. Qu´Israël octroie aux Palestiniens qui le souhaiteraient un statut de résident leur permettant de travailler, de circuler librement dans le pays et d´accéder aux services publics. Que les Palestiniens renoncent provisoirement à revendiquer des droits politiques en Israël. Construisons d´abord un vivre-ensemble. C´est ce vivre-ensemble qui créera les conditions favorables d´une intelligence politique capable d´inventer l´avenir et d´apporter la paix.
Couverture : © Studio Flammarion
Au Caire, Lan Jie a monté une entreprise de prostitution très lucrative. À Vladivostok, Liu Desheng est le représentant offi ciel des entrepreneurs chinois dans cette ville désertée par les ex-soviétiques. À Caracas, Fung Xi Mao, petit employé obligé de dormir dans le bistrot où il travaillait, est aujourd'hui un quincailler millionnaire. Tous sont chinois et tous ont abandonné leur pays, mus par l'envie de réussir. Ils sont ainsi des milliers à avoir quitté « l'atelier du monde » pour transformer le monde en atelier. Fascinés par leur force de caractère, leur faculté d'adaptation, leur réussite souvent spectaculaire et leur cynisme, les journalistes Heriberto Araújo et Juan Pablo Cardenal se sont rendus sur place, carnet et micro en main, là où la présence de la Chine officielle et de ces émigrants est la plus frappante : dans les pays en voie de développement. Pour recueillir les 500 témoignages qui sont le coeur de cette enquête exceptionnellement vivante, ils ont passé des nuits blanches sur des couchettes dures comme du bois, traversé la frontière sino-birmane dans un bus bondé où les passagers vomissaient, séjourné dans un Turkménistan totalitaire où la température monte à 50 degrés en plein été... Parcourant en tout 25 pays et des milliers de kilomètres, parfois au péril de leur vie.
L'expansion de la Chine est spectaculaire, sa respectabilité est douteuse, mais nos auteurs ne jugent pas. Ils s'attachent à comprendre les mécanismes de ce nouvel impérialisme et s'interrogent : si la Chine doit être le prochain maître du monde, à quel type de monde faut-il s'attendre ?
En 2009, le magazine Time envoie Nick Mc Donnell, alors âgé de 25 ans, sur le front irakien. Accompagnant la première Division de cavalerie américaine jusqu'à Bagdad et Mossoul, il nous offre une description aussi intense que stupéfiante de tous ses acteurs ? depuis les interprètes mal vus par la population jusqu'aux fantassins essayant tant bien que mal de rendre utiles leurs missions anti-insurrectionnelles, en passant par les commandants endurcis aussi insensibles devant les journalistes américains que face aux responsables irakiens. Associant analyse percutante et compte rendu d'une réalité apocalyptique, McDonell porte un regard amer et ironique sur la célèbre phrase de George W. Bush lors de son discours intitulé « Mission Accomplie », en 2003 : « Je déclare la fin des combats militaires en Irak. » Couverture : Création Studio Flammarion
Sur les cent soixante et une personnes inculpées par le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie depuis sa création en 1993, six étaient toujours en fuite à la fin du mois dé décembre 2005.
Parmi elles, Radovan Karadzic et le général Mladic. Nos chers criminels de guerre explique pourquoi la communauté internationale en est arrivée là, dix ans après la signature du traité de Paris qui, le 14 décembre 1995, mit un terme à la guerre en Bosnie. Ce livre s'attache à cerner la part de responsabilité de la France, mais aussi ses efforts dans la traque inachevée. Reconnaissons-le l'engagement des plus hautes autorités de l'État a tardé à se concrétiser.
Entre 1998 et 2002, sept accusés ont été capturés par les Forces spéciales, au terme de missions dirigées par un maître espion français. On en lira le détail pour la première fois. Parmi les personnels du TPIY, des magistrats et policiers français ont joué, et jouent encore, un rôle de premier plan. Par exemple, pour conduire l'enquête sur le massacre de Srebrenica. Cet ouvrage témoigne de cet engagement jamais démenti ; en cela, il est aussi une chronique d'un combat pour la défense du droit contre la barbarie.
Alors que les Balkans frappent à la porte de l'Union européenne, la capture des derniers inculpés est devenue une exigence incontournable. Dans le débat sur l'avenir de l'Europe, Nos chers criminels de guerre rappelle cet enjeu, sans complaisance pour les autorités concernées.
« Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Nous avons tellement fumé que la pièce est nimbée d'un voile de nicotine. Dehors, la lumière du jour pointe à peine et déjà le bruit sourd et grave des obus s'abattant sur la ville reprend. Un premier impact. Je sens le sol bouger, doucement. Un léger tremblement. Celui-là a dû tomber plus loin. » Février 2012. La journaliste Edith Bouvier lance un appel au secours. Gravement blessée à la jambe dans les bombardements qui ont tué les reporters Marie Colvin et Rémi Ochlik au coeur de la ville assiégée de Homs, en Syrie, la jeune femme a besoin de soins de toute urgence. Avec plusieurs confrères, elle est recueillie par des insurgés syriens au sein d'un dispensaire de fortune du quartier de Baba Amr. Pris au piège, ils tentent le tout pour le tout pour s'échapper en pleine nuit.
Ce livre retrace un parcours hors du commun, dix jours entre la vie et la mort.
Création Studio Flammarion.
C'est un fait : la très grande majorité de l'humanité vit aujourd'hui dans les villes ;
L'espèce humaine est devenue une espèce urbaine. La ville a triomphé, pour le meilleur et pour le pire : pour chaque 5e Avenue, il y a un bidonville à Mumbai.
Pourtant, la ville reste un incomparable moteur d'innovation et de création, un accélérateur de civilisation, qui attire la pauvreté davantage qu'elle ne la crée.
C'est là la conviction profonde de l'auteur de ce livre, fasciné depuis toujours par l'univers urbain et les mille questions qu'il pose : pourquoi riches et pauvres vivent-ils si souvent côte à côte ? Pourquoi des villes autrefois puissantes tombent-elles en ruine ?
Pourquoi tant de mouvements artistiques éclosent-ils à tel endroit à tel moment ? Est-il vrai que la vie en ville rend plus malheureux ? Pourquoi les formes urbaines sont-elles avant tout déterminées par les modes de transport ? Est-on plus écolo en vivant en banlieue ou en centre-ville ?
Guidant son lecteur de New York à Bangalore, de Singapour à Vancouver, de Detroit à Rio, de Londres ou Paris à Tokyo, sans s'interdire des incursions dans la vieille Jérusalem ou la Florence de la Renaissance, de jardins en bitume et de gratte-ciel en bidonvilles, Ed Glaeser appelle surtout à en finir avec des mythes nocifs : non, l'écologie n'est pas synonyme de vie au milieu des arbres, la préservation de l'ancien n'est pas toujours une bonne idée, l'accès à la propriété n'est pas la panacée universelle. Souvenons-nous, surtout, que le vraie cité est faite de chair, et non de béton.
Sur la base de soixante-dix-neuf conversations enregistrées avec Bill Clinton entre 1993 et 2001, l'auteur, ami de longue date de l'ancien président, livre une chronique de ses années de mandat, grâce à des révélations et des anecdotes surprenantes sur divers sujets, comme la Corée du Nord, la réforme du système de santé, l'affaire Lewinsky, les batailles budgétaires avec Newt Gingrich...
Daoud hari grandit dans une tribu de bergers, au coeur du darfour.
Lorsque son village est attaqué et détruit par des mercenaires à la solde du pouvoir soudanais, il s'enfuit. des membres de sa famille sont assassinés au cours de tueries de masse qui font des centaines de milliers de victimes et jettent 2,5 millions de personnes sur les routes. après avoir rejoint un camp de réfugiés au tchad, il met ses talents d'interprète au service de journalistes étrangers et d'associations humanitaires.
Dès lors, en les guidant sur place, parmi des tragédies indescriptibles, il consacre toute son énergie à favoriser une prise de conscience internationale de la dévastation en cours dans sa région natale. mais daoud hari refuse de réciter une simple litanie de malheurs ; il prend le temps de raconter, avec des détails saisissants, l'histoire du darfour, du soudan, et la manière dont leurs habitants vivaient naguère ensemble, par-delà les différences raciales et religieuses.
Le récit se déploie avec un rythme et une finesse qui reflètent la personnalité chaleureuse de l'auteur. dans l'enfer du darfour est le témoignage poignant mais plein d'espoir d'un jeune homme courageux, grâce à qui une poignée de journalistes opiniâtres a pu faire connaître au monde entier des atrocités sans nom. un livre puissant, plein d'une exceptionnelle humanité et d'une superbe lucidité.