Les cahiers de la NRF : correspondance 1946-1964

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À propos

Grâce aux 448 lettres qui composent la correspondance échangée par Gaston Chaissac et Jean Dubuffet entre 1946 et 1964, on est à même aujourd'hui de prendre la mesure de cette relation sur laquelle on a beaucoup écrit, beaucoup glosé, souvent dans l'ignorance de ce qu'elle avait été réellement. Comment aurait-il pu en être autrement en l'absence de la publication de ce corpus, certes incomplet, mais suffisamment riche pour cerner la personnalité de ces deux hommes, en apparence, si dissemblables ?
Dubuffet, qui se passionne depuis 1945 pour « l'art des fous » et des autodidactes, est - au moment où il découvre Chaissac - en pleine élaboration de son concept d'art brut. Il est stupéfait de l'originalité du personnage, rencontré grâce à son ami Jean Paulhan. Chaissac qui, de sa Vendée lui envoie des lettres et des oeuvres dans lesquelles abondent la trouvaille formelle, le rapprochement imprévu des formes et des mots, l'audace et la spontanéité, a de son côté écrit une page sur La peinture rustique moderne, proche des préoccupations de celui qui va devenir l'un de ses principaux interlocuteurs.
De cette notion d'art brut, Chaissac s'en agacera autant qu'il en jouera, comme le montre plusieurs lettres publiées ici. Stratège fin et ombrageux, s'interrogeant sans cesse sur le bienfondé de ses entreprises, Chaissac est tout, sauf un autodidacte et un naïf. Il est un artiste et un écrivain que Dubuffet saura reconnaître.
Si cette correspondance, véritable dialogue d'homme à homme, de créateur à créateur, souligne les différences d'origine, de formation, de manière de vivre des deux artistes, elle laisse à voir également tout ce qui les réunit. Un même goût pour la transgression qu'elle soit d'ordre verbal ou pictural, un même rejet de la banalité et du tout prêt, un même esprit inventif et expérimentateur qui ne trouve à s'épanouir que dans la création.
Édition établie et annotée par Dominique Brunet et Josette-Yolande Rasle, éditeurs de plusieurs correspondances de Chaissac


Rayons : Sciences humaines & sociales > Lettres et langues


  • Auteur(s)

    Gaston Chaissac, Jean Dubuffet

  • Éditeur

    Gallimard

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    22/08/2013

  • Collection

    Les Cahiers De La Nrf

  • EAN

    9782070141494

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    784 Pages

  • Longueur

    20.5 cm

  • Largeur

    14 cm

  • Épaisseur

    4 cm

  • Poids

    754 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Gaston Chaissac

Gaston Chaissac (1910-1964) ne connaîtra que très peu son père cordonnier, quit-
tera l'école à treize ans, vivra à 21 ans la perte de sa mère comme un traumatisme
et, après une installation manquée à Paris, contratera la tuberculose en 1937.
À partir de 1942, il rencontre Albert Geizes et André Lhôte, Raymond Queneau et
Jean Paulhan qui lui fera connaître Dubuffet. Il s'installe en 1948 avec sa femme
institutrice en Vendée - où il est bien souvent pris pour un idiot. Les années de
solitude qui suivent seront allégées par des rencontres et des publications (dans la
NRF notamment). Son œuvre plastique commencera à susciter de l'intérêt à partir
de 1962 et connaîtra une destinée posthume extraordinaire, jusqu'à aujourd'hui.

Jean Dubuffet

Inscrit dans la modernité, Jean Dubuffet (1901-1985)
explore l'humain à l'encontre des mouvements, des acquis
de l'œuvre, des principes qui régissent le monde de l'art.
Esprit subversif, réputé iconoclaste, tout à la fois peintre et
sculpteur, dessinateur et lithographe, écrivain, architecte,
homme de théâtre et musicien, Dubuffet apparaît comme
un féroce adversaire de la prétention culturelle et un fervent
partisan d'une expression originale et extraculturelle.
Inventeur de l'Art Brut, ses écrits sont très nombreux, mais
aussi ses correspondances: Personne n'est à l'intérieur de rien
avec Valère Novarina et De l'Art Brut aux Beaux-Arts convulsifs
avec Marcel Moreau, notamment, sont parues à L'Atelier
contemporain en 2014

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