Découvrez Jane Eyre, le livre de Charlotte Brontë. D?où vient que nous revenions toujours à Jane Eyre avec le même attrait ? Avec le sentiment d?y trouver le romanesque porté à un degré de perfection ? Sans doute, le roman offre un concentré de ce que le genre peut offrir : l?histoire d?une formation, l?affrontement d?un être solitaire avec sa destinée, la passion, la peur, le mystère. Il répond à ce qu?attendait Stevenson de toute fiction digne de ce nom : la lecture en est absorbante et voluptueuse. Absorbante, son intrigue habilement machinée tient en haleine le lecteur au point que l?éditeur, dit-on, lorsqu?il reçut le manuscrit, ne put en interrompre la lecture. Voluptueuse aussi, cette « romance » qui noue inextricablement la passion et la peur. On dirait presque que Stevenson pense à Jane Eyre lorsqu?il évoque (dans l?essai consacré à l?art de la fiction) le souvenir envoûtant d?un livre qu?il a lu dans l?enfance : « il était question, nous dit-il, d?une haute et sombre demeure, la nuit, et de gens montant à tâtons un escalier seulement éclairé par une lumière venant de la porte ouverte d?une chambre ». Dès sa parution, en 1847, le roman a connu un immense succès. Même la reine Victoria le mentionne plusieurs fois dans ses notes de lectures L?excès est au coeur de la poétique du roman. Il opère une synthèse entre une forme de réalisme sombre, à la Dickens, le christianisme, son sens du mal, ses grands symboles, et le romantisme, héritier du courant gothique, cette « exploration littéraire des avenues de la mort » . Le personnage de Rochester est au carrefour de toutes ces influences : figure complexe de Satan, de Don Juan, de pécheur. La plus grande réussite de Charlotte Brontë est probablement d?avoir tiré d?elle-même, de cette soif qui « apprend l?eau », selon le mot d?Emily Dickinson, cette inoubliable figure de cavalier sombre, de maître hautain - ce parfait Adam.
Décès :31-3-1855
(Mort il y a 166 ans à l'âge de 39 ans)
Pays : Royaume Uni
Langue : Anglais
Avec son roman Jane Eyre, paru en 1847
sous le pseudonyme masculin de Currer Bell, Charlotte
Brontë (1816-1855) connut un succès retentissant à une
époque où l'écriture était encore l'apanage des
hommes. Dans ses lettres, elle se raconte, avec pudeur
et humilité, tour à tour enthousiaste et mélancolique,
dessinant son parcours d'écrivaine, attentive au destin
des femmes et défenseuse de leur vocation littéraire.